Dans de Budapest
Ils s’étaient rencontrés lors du chantier de décoration de l’appartement de Laszlo
Petreski. L’attirance avait été immédiate. Le jeune Hongrois, recruté par une grosse banque pour son siège de Paris, avait rapidement cherché à acheter. Mais l’appartement déniché dans le quartier du Marais était inhabitable tel quel. Cécile Pérec lui avait été recommandée comme une excellente architecte d’intérieur.
Au bout de six mois de travaux, et d’un début d’histoire d’amour, ils avaient invité leurs amis pour pendre la crémaillère. Ce jour-là, il l’avait demandée en mariage.
Après le départ des invités, elle remettait de l’ordre et, après lui avoir tendu une dernière flûte de champagne, il s’était incliné devant elle… C’était si inattendu, si « hors mode » dans le milieu que fréquentait Cécile, qu’elle était restée muette de stupéfaction.
Devant son silence, il s’était alarmé : « Tu… tu ne veux pas de moi ? Tu as peut-être quelqu’un d’autre dans ta vie… »
Il y avait quelque chose d’irrésistible chez Laszlo, son si joli accent d’Europe centrale, ses manières si élégantes et désuètes, sa délicatesse en tout. Leur première nuit d’amour, ils ne l’avaient pas passée prosaïquement dans le désordre de l’appartement en travaux, mais dans un hôtel de charme de la vallée de Chevreuse. Le mariage se fit à Paris dans l’intimité.
Le jeune couple reçut huit jours plus tard le père de Laszlo, Ferenc Petreski, un entrepreneur de brasserie de bière brune qui était en train de racheter une brasserie artisanale. Il n’avait pu se libérer pour le mariage.
La vie du couple s’écoula dans une parfaite harmonie jusqu’à ce que Cécile attende un enfant, deux ans plus tard. La nouvelle les enthousiasma. Hélas, la chute malencontreuse de Cécile, pendant l’un de ses chantiers de décoration, provoqua une fausse couche au cinquième mois de grossesse. Le moral de la jeune femme en fut durablement affecté, d’autant plus qu’on la prévint d’une triste éventualité : elle
