La victoire en chantant ?
E COMMUNIQUÉ DU SNEP (Syndicat national de l’édition phonographique) montre une fierté tout à fait étonnante pour la galaxie rock: Mais qui trouve-t-on dans ces classements ? Ça fait rêver, non ? Nous vivons donc, nous les fans de pop-rock, qui passe plusieurs semaines chaque année à parcourir les routes de France, voit, elle, tout autre chose: le soir, dans les bars (bon, à l’époque où ils étaient encore ouverts), et aujourd’hui sur le web, nos journalistes découvrent de très nombreux groupes de jeunes, locaux, chantant même parfois en français d’ailleurs, faisant du rock, de la pop, montrant une réelle capacité d’innovation et une qualité d’écriture certaine, se faire acclamer et pas seulement par les membres de leur famille. Pourtant, ils n’ont pas d’exposition ou très peu, pas de label, ou de toutes petites structures. Et les rares occasions qu’ils ont de jouer en public, c’est pour le jour de la Fête de la musique, et encore. Mais que se passe-t-il alors ? Chaque mois, l’Angleterre et les États-Unis (mais aussi l’Allemagne ou l’Espagne ou l’Italie) découvrent un jeune groupe plein de promesses, qui propose une alternative à la musique de variété sauce hip-hop – c’est tendance. Et proposent une relève du rock. Qui rencontre le succès… et même au-delà de leurs propres frontières. Nous, ici, on se cantonne à sortir des pseudo-rappers, des copies de copies de copies de chanteuses autotunées, et l’on s’en félicite lors des Victoires de la musique. Pour info, sachez que le dernier groupe “rock” français à guitares a été signé il y a près de quinze ans. Il s’agissait des BB Brunes. Et ce n’est même pas une blague.
