Anaïs Jeanneret sort de l’ombre
ANS LES LOCAUX DE SON ÉDITEUR, Albin Michel, où a lieu l’entretien, on invite Anaïs Jeanneret à s’asseoir au fond, derrière un grand bureau. « Comme ça, je serai coincée durant l’interview, c’est un traquenard ! » rigole-t-elle, silhouette altière rehaussée d’un col roulé gris qui met en valeur sa blondeur. Nulle volonté de notre part de lui tendre un piège. Mais on sait que la romancière de 57 ans protège farouchement sa vie privée. Et c’est justement de celle-ci dont on voudrait parler après avoir lu son septième L’auteure y met en scène Louise, écrivaine fraîchement divorcée d’un secrétaire d’Etat accusé de trafic d’influence. Alors qu’elle ignorait tout de ses magouilles, la voilà couverte d’opprobre sur les réseaux sociaux, harcelée, rejetée par ses amis et les cercles de pouvoir qu’elle fréquentait. Certes, ce livre n’est pas autobiographique, ainsi que le rappelle Anaïs Jeanneret à de nombreuses reprises. Mais il résonne comme un vibrant plaidoyer contre le regard porté sur les « femmes de ». Une étiquette que l’ancienne compagne de Gérard Darmon, Jean Drucker et, dernièrement, Vincent Bolloré doit bien connaître.
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