L’њil du page
Le page est un jeune noble entré au service d’un aîné censé l’initier par l’exemple aux codes de l’honneur et des convenances. La réalité était tout autre, du moins dans le répertoire lyrique français du XIX e siècle : « Noble page du comte Ory, / Serez un jour digne de lui » vaut brevet de filouterie. Le Chérubin de Beaumarchais n’est sans doute pas le premier du genre qu’aient caressé les feux de la rampe, mais le modèle d’un personnage récurrent du théâtre d’Eugène Scribe, incarnation du voyeurisme qui l’alimente.
Dans la hiérarchie des seconds rôles, le sien est dévolu le plus souvent à une mezzo (« la voix des deux sexes » selon Gounod). Il occupe une place privilégiée à la faveur d’un ou deux airs saillants – des couplets, le plus souvent, dont les coloratures.
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