Réédition du mois
“Quelques bonnes chansons, mais beaucoup trop d’amertume”
Ray Davies
The Kinks
“LOLA VERSUS POWERMAN AND THE MONEYGOROUND, PART ONE – SUPER DELUXE EDITION”
BMG/ Warner
Ils ont pourtant enchaîné quatre albums fabuleux: “Face To Face”, “Something Else By The Kinks”, “The Kinks Are The Village Green Preservation Society”, “Arthur (Or The Decline And Fall Of The British Empire)”. Les deux derniers,), et aux rats en général (le très teigneux “Rats” de Dave Davies). Le dernier morceau de l’album, “Got To Be Free”, résume parfaitement la situation. Avant cela, il y aura une giclée de chansons superbes: “Strangers”(de Dave), “Get Back In Line” (une défense incroyable des prolétaires britanniques) et “Apeman”, qui auraient pu figurer sur “Arthur”, mais aussi “A Long Way From Home”, ou ce qui reste comme l’une de leurs plus belles compositions, “This Time Tomorrow”, beauté à pleurer. Et puis, il y a le miracle: enfin, un tube! Et quel tube… “Lola”, sa mélodie entêtante, ses paroles parfaites et la diction incroyable de Ray: L’histoire d’un travelo, bien avant que Lou Reed ou David Bowie ne mettent ce genre de sujet au centre de l’échiquier rock. Ce single sauvera les Kinks, les rendra célèbres aux Etats-Unis, et ouvrira une nouvelle parenthèse pour le groupe qui pourra enfin se libérer en quittant Pye quelques années plus tard (dommage, ce sera pour des albums médiocres). Musicalement, “Lola Versus Powerman And The Moneygoround” marque une transition: certains titres, proches du vaudeville, évoquent encore leurs classiques de la seconde partie des sixties, d’autres se dirigent vers un rock dur et basique (“Rats”), d’autres encore lorgnent légèrement vers la country, d’autant que le banjo est omniprésent (même sur “Lola”) et que le groupe a recruté John Gosling au clavier, qui assure à l’orgue comme au piano honky tonk. Ray Davies a toujours été sceptique à propos de cet album: Alors que c’est probablement l’amertume des frères Davies qui a fait de ce disque leur dernier chef-d’oeuvre avant “Muswell Hillbillies”. Après quoi, ce sera une autre histoire… Le disque ressort dans un coffret délirant avec trois CD, deux 45-tours, des cartes postales, un livret hardback somptueux et, comme d’habitude, une avalanche de raretés, alternate takes, live, etc. Ainsi que le superbe inédit “Anytime”, déjà révélé sur la version Deluxe de 2014.
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