Coco, le furet de Roger

Des doigts de givre s’étalaient sur la vitre de la fenêtre mal jointe de la chambre. L’hiver tout entier s’était abattu sur cette ferme cotentine. Pas un bruit dans la basse-cour, ni aux alentours. La campagne normande était engourdie par un froid polaire qui cadenassait toutes les volontés et brisait toutes les énergies. Toutes, sauf celle de mon père Roger, bien décidé à profiter de cette journée pour aller chasser. À peine sorti du lit, il s’habilla de plusieurs couches de vêtements et se mit à table dans la cuisine alors que la comtoise venait de sonner 7 h. Après avoir englouti une