Claude Maratier « Rechercher et acheter des grands vins est une activité culturelle »
Comment s’est passée votre dernière vente, organisée à La Varenne-Saint-Hilaire mi-juin avec Me Lombrail, commissaire-priseur ?
Ce fut une belle journée, avec près de 800 lots proposés. Les vins partent aisément pourvu que le vendeur ne soit pas trop gourmand. Nous présentions ce jour-là une exceptionnelle cave de particulier, collectionneur de grands crus de Bourgogne, avec plusieurs romanée-conti dans des millésimes récents comme 2007 et 2011, mais aussi des la-tâche, des riche-bourgs, etc. J’avais estimé les romanée-conti à 10 000 euros sur mon catalogue, mais la veille de la vente, le propriétaire a exigé qu’on ne les cède pas en dessous de 14 000 euros. Eh bien, tout est parti, sauf ces deux bouteilles pour lesquelles les enchères ont plafonné à 11 500 euros. Ce vendeur avait reproduit des tarifs vus sur Internet. Mais en salle des ventes, pour réussir son affaire, il faut rester un peu en dessous des prix du commerce. En revanche, j’avais un magnum de romanéeconti 1990 sans prix de réserve. Je m’étais fixé comme barre 18 000-20 000 euros pour ce très grand millésime. Il est parti à 39 000 euros, frais compris.
Qui achète aux enchères ? Et qui vend de tels vins ?
Nos acheteurs sont en; des connaisseurs qui ont le contact avec l’acheteur dans le monde susceptible d’acheter de tels flacons. Ce magnum de romanéeconti 1990 a été acquis par un commerçant-revendeur pour un client en Asie. Je ne fais que des ventes de particuliers ou de commerçants après cessation d’activité, lorsqu’un restaurant ou un hôtel ferment.
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