À PLEINS POUMONS
Là, il devait être à Moorea, où il pensait s’installer une partie de l’année. Une respiration, une de plus, dans sa vie d’apnéiste hors norme. Guillaume Néry, 38 ans, avait tout calé, tout prévu. Ses plongées, bien sûr, mais aussi ses projets de documentaires, l’école pour sa fille, et peut-être même, pourquoi pas, l’écriture de ce livre dont il rêve, dans la quiétude du bungalow au bord du lagon. « Au saut du lit, je regarde si les baleines sont là. » Et puis la Covid. Le confinement. Pour la première fois de sa vie, Guillaume Néry est resté en rade. Lui, le saute-frontières, multi-recordman du monde d’apnée, habitué aux championnats de grande profondeur aux quatre coins de la planète ; lui, la star des réseaux sociaux qui régale ses centaines de milliers d’abonnés avec des images somptueuses, ramenées des plus belles mers du globe ; lui, le réalisateur de films sous-marins aux dizaines de millions de vues, qu’il lance sur le web comme des appels à respecter la beauté de notre planète… Bloqué, avec la petite Maï-Lou, huit ans, dans leur appartement sur les hauteurs de Nice.
Bien obligé, c’est là qu’il nous a donné rendez-vous. Le taxi a quitté la Promenade des Anglais depuis une quinzaine de minutes quand il s’arrête devant une villa début de siècle partagée en appartements. Un peu roots avec son jardin aux herbes folles et la peinture qui s’écaille ici et là, l’ensemble dégage un charme simple. Ding-dong, une tête mal réveillée apparaît à
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