Assaad Bouab, 100 % de talent
il reconnaît que l’exercice de l’interview provoque chez lui un trac similaire à celui qui l’assaille sur scène: « Parce que j’ai peur de ne pas savoir mettre les mots sur ce que je ressens. » En jean et sweat à capuche, ses cheveux noirs détachés sous un bonnet bordeaux, Assaad Bouab semble bien loin de son personnage dans Hicham Janowski, tyrannique, orgueilleux et arrogant patron de l’agence d’artistes ASK – « une crapule devenue plus humaine », tempère l’acteur. Il est même tout son contraire. « Assaad récompensé de trois Molières en juin. Face à un café, picorant des grains de sucre, l’acteur de 40 ans au doux regard vert noisette revient sur sa jeunesse au Maroc. Né à Aurillac, il grandit à Rabat. Son père, marocain, est alors directeur d’une usine de cimenterie et sa mère, française, responsable de Campus France sur place. À 5 ans, le « zouave turbulent » faisant « le minimum » à l’école se met au piano et au judo. À 15 ans, il arrête: « J’avais du mal à y trouver du sens. Cela devenait source de déplaisir. » Le théâtre accompagne ses étés à Aurillac chez sa grand-mère maternelle. Il adore les randonnées dans le Massif central, le framboisier du jardin… mais surtout le Festival international de théâtre de rue, qui l’émerveille. Au lycée français, son grand frère s’inscrit au cercle théâtral et Assaad, en filière ES, fait de même. Son professeur Jacques Mandrea se souvient: « Face aux élèves de lettres, Assaad se sentait un peu illégitime. Mais il était fabuleux. Il a gardé le côté carnassier, la rigueur, le charme fou. Et il est toujours dénué de vanité. »
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