Cavalier mongol, la machine à conquérir
De la Hongrie à la Corée, de la taïga sibérienne aux confins de l’Inde et de la Birmanie, des rivages de la Chine du Nord à l’Ukraine, de l’Adriatiqueau Pacifique… Jamais un conquérant n’a réussi à égaler Gengis Khan et ses généraux. Machine à vaincre médiévale, comme les légions romaines l’avaient été dans l’Antiquité, la cavalerie mongole a envahi, distancé, contourné, encerclé, écrasé et vaincu les meilleurs guerriers du XIIIe siècle. Aucun autre peuple ou troupe n’a su leur résister. Pourquoi? Comment? Les Mongols n’ont jamais daigné répondre. Les hordes ont légué leurs secrets militaires au vent de la steppe. Seules des sources historiques rédigées a posteriori ou par des adversaires permettent de connaître et de comprendre leur art militaire. De ce qui subsiste de ces fragments ressort un étrange centaure, homme-animal aux multiples talents. Une machine vivante, mobile, puissante, percutante et insaisissable…
Un pasteur aux multiples talents
L’âme du système d’arme mongol, c’est l’homme: dans la majorité des cas, un éleveur nomade de moutons et chevaux, ou parfois de chameaux dans les régions arides de Gobi. Temujin – le nom de Gengis Khan avant 1206 – ne déroge pas à la règle et reste essentiellement un éleveur, même après la conquête et sa domination sur la majorité des tribus nomades de Mongolie. Ce qu’est sa vie? Des transhumances entre les pâturages d’été et d’hiver, et quelques changements de camps destinés à fournir à ses troupeaux la meilleure herbe et la meilleure eau possibles, en fonction des ressources, de la saison, des espèces élevées, de la protection nécessaire contre les vents dominants, la neige, le soleil… Et la garde des troupeaux n’est pas tout: dans la steppe, chaque éleveur est à la fois guerrier et
