B1 BIS CONTRE PANZER IV, LE MONSTRE AFFRONTE LE FAUVE
La campagne de France de mai-juin 1940 est la première à opposer deux armées largement équipées de chars d’assaut, matériel qui s’impose lors de la Seconde Guerre mondiale comme le pivot du combat au sol. L’issue de cette première confrontation d’importance est sans appel, consacrant la victoire des panzers allemands (de Panzerkampfwagen, véhicule de combat cuirassé), rassemblés dans les divisions blindées qui sont le fer de lance de l’offensive nazie. Dans la foulée des campagnes de Pologne et de France, le panzer devient, avec le bombardier en piqué Stuka (voir p. 124), l’un des symboles de la guerre-éclair, et le pilier d’un mythe, celui de la supériorité des matériels de guerre du IIIe Reich.
Pour beaucoup de contemporains, l’écrasement en quelques semaines de l’armée française, réputée l’une des premières au monde, n’a d’ailleurs été possible que grâce à une puissance mécanique supérieure, tant en quantité qu’en qualité.
Ce ne sont pas les images saisissantes de la propagande allemande, et de ses cameramen accompagnant les colonnes de panzers caméra au poing, qui les démentiront. Le spectacle se veut grisant pour les enfants du Reich et terrifiant pour ses adversaires. On y voit des routes bordées d’armes abandonnées et de véhicules en flammes, où d’innombrables blindés roulent à tombeau ouvert; leur silhouette, toute d’acier aux angles aigus, évoque la puissance et, audelà, une forme de brutalité qui surpasse celle des armes adverses. Émergeant de leurs tourelles, sur lesquelles ils appuient leurs poings dans une posture conquérante, de jeunes chefs de char en tenue noire impeccablement coupée semblent balayer l’ennemi de leur simple regard.
La puissance de ces images a contribué à inscrire la mystique du panzer dans un imaginaire qui n’est pas que celui d’une poignée de nostalgiques égarés. Du combattant de la France libre de l’époque à l’historien contemporain, nombreux sont ceux qui ont vu ou ressenti les
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