LE CLASSIQUE
L’Empereur Smith
René Goscinny, Morris
Dargaud, 48 p., 10,95 €.
Sans surprise, Napoléon I est l’un des personnages historiques les plus art franco-belge. Mais trop souvent par le même petit bout de la lorgnette (les batailles, Waterloo, la retraite de Russie, les hussards). En 1976, René Goscinny prend tout le monde à contre-pied en écrivant , le 44 album de Lucky Luke. Le scénariste y montre avec un humour savoureux Dean Smith, un éleveur de bétail devenu fou après avoir fait fortune. Il s’imagine alors empereur des États-Unis et dépense son argent dans l’entretien d’une petite armée vêtue d’uniformes napoléoniens. Les clins d’œil au stratège corse (de la main dans le gilet jusqu’à l’oreille tirée du grognard) parsèment cet excellent album de Lucky Luke. Le plus étonnant dans tout cela est que Goscinny s’inspire d’un fait réel. En 1859, à San Francisco, un certain Joshua Norton s’autoproclame en effet empereur des États-Unis. S’il s’inspire plutôt de Napoléon III, lui aussi n’a plus toute sa tête, mais parce qu’il est ruiné. Sa mégalomanie d’opérette, inoffensive, est connue et amicalement confortée dans toute la ville. Avec , la bande dessinée aussi – et avec brio – consacre l’omniprésence de Napoléon I dans l’imaginaire collectif.
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