Chefs et jeunes fermiers modèles
On le voit arriver au loin sous un soleil de plomb, tout de noir vêtu : jean, T-shirt, chapeau à larges bords et bottes Hunter qui ont vu du pays. Dégaine amish. En ville, il serait un hipster, mais à la fatigue que l’on discerne derrière le sourire, on se dit qu’il n’y a pas de place pour la coquetterie chez James Henry. Nous sommes à Saint-Vrain, mignon petit village de l’Essonne. Son château, maintes fois remodelé, est la propriété de la famille aristocrate Mortemart depuis le xix siècle. Le parc est devenu un parc zoologique dans les années 70 avant de fermer il y a vingt ans. Voilà pour le contexte historique. Des hectares de terre fertile mais pas cultivée, un somptueuxnous apprend James Henry. «On comprend qu’il y a eu beaucoup de « test and learn », qu’il a dû y avoir autant de joies que de frustrations dans l’accouchement de ce potager. Son visage s’illumine quand on lui dit qu’on est sidéré par tant d’abondance et de beauté : des rangs de petits pois qui ne demandent qu’à être croqués crus, les quatre cent cinquante plants de tomates de variétés anciennes, des navets violets, des choux-raves, au loin les arbres fruitiers. Sous les pruniers s’épanouissent la moutarde, l’ail, les fleurs de souci. C’est mauve, rose, jaune, vert, bleu.
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