Delphine Seyrig, moderne indomptée
(Extrait des questions posées par Claude Lanzmann à Delphine Seyrig, , 1970.) Quand Delphine Seyrig donne cet entretien télévisé à Claude Lanzmann, elle est déjà une star. Mais une actrice qui refuse de jouer le jeu, c’est agaçant, et cela agace beaucoup Lanzmann, qui passe trente minutes à vouloir l’acculer . Elle répond pied à pied, sans se laisser entraîner sur le terrain de la sphère intime, sans tomber dans le piège de « l’hystérie » ; elle est là pour parler de son métier, point. Cela ne semble pas intéresser son interviewer. Il y aurait eu tant à dire, pourtant. En cette année 1970, Delphine Seyrig a déjà joué dans et , elle vient de tourner et se produit au théâtre dans des pièces exigeantes. Sa voix fascine ; on dirait qu’elle s’exprime dans une langue légèrement différente de la nôtre. Marguerite Duras l’a très justement décrite, cette voix, dans un magnifique portrait de l’actrice publié dans , en 1969. Delphineelle n’aurait pas pu égaler, sur le terrain du sex-appeal, la femme qui fut créée par Dieu et Vadim. Personne ne créa Delphine Seyrig, sinon elle-même.
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