LA GUERRIÈRE PACIFISTE de Djouba
Sept ans qu’elle s’acharne. Je la scrute. À l’aube de la trentaine, Riya William Yuyada n’a pas regagné les rangs du conformisme. Agitatrice sud-soudanaise face à une clique d’hommes et un amas colossal de traditions qui les arrangent, la féministe a posé sa naïveté, affûté son discours et ses talents de négociatrice. Il y a pourtant dans son regard quelque chose que je ne connaissais pas. De la tristesse ? De la colère ? Ou la détermination de celles qui ont décidé qu’elles iraient jusqu’au bout ? Elle prend des nouvelles, me demande si j’ai vu des changements à Djouba, la capitale, depuis la dernière fois. Elle voudrait entendre quelque chose de positif qu’elle-même ne remarquerait plus, par lassitude. Silence.
« Les femmes portent le fardeau des guerres des hommes, dit-elle. Mais leur voix est encore ignorée. » Riya veut défendre son projet, pas plonger tout de suite dans l’introspection. Quand
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