Transport aérien Le début de la fin ?
Le ciel est devenu ces derniers mois étrangement calme et limpide. Presque plus de traînées blanches zébrant le bleu azur, ni de vrombissements de réacteurs au-dessus de nos têtes. Voilà donc à quoi ressemble un monde sans avion… Le fameux “monde d’après” ?
La crise sanitaire passera, et le trafic aérien reprendra, mais jusqu’à quel point ? Car aujourd’hui, en pleine urgence clima-tique, la honte de monter en avion gagne irrésistiblement du terrain. Honte de brûler personnellement, à chaque heure de vol, 25 l de kérosène dans la haute atmosphère ! Honte d’afficher un bilan carbone équivalent à une année de chauffage pour un Européen moyen sur un allerretour Paris-New York ! Ce malaise s’est exprimé pour la première fois ouvertement fin 2018, en Suède, sous le terme flygskam – on commence à parler en France d’“avihonte”. Et il ne se cantonne plus au cercle des militants radicaux, comme en témoigne par exemple cette tribune signée fin mai par plus de 700 élèves ingénieurs français en aéronautique qui n’hésitent plus à évoquer une nécessaire baisse du trafic aérien, et même la reconversion d’une partie de cette industrie dans… le ferroviaire.
“INSULTE À LA PLANÈTE”
NICOLAS GOURDAIN Professeur en propulsion à Supaéro
Notre secteur devra baisser ses émissions de CO2 de 5 % par an, on ne peut transiger avec cet objectif
Fini l’insouciance: le plan de soutien accordé au printemps
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