C’est une urgence écologique : les émissions de CO2 de l’aviation ont doublé en 20 ans pour atteindre 2,6 % des émissions mondiales. À l’heure de la sobriété, un tel constat est difficile à tenir. L’industrie aéronautique s’est donc lancée à toute allure à la recherche de l’avion du futur, celui qui n’émet pas de gaz à effet de serre. Airbus a même affiché une date pour la mise en service de son premier avion nouvelle génération : 2035. Le planning est serré, les premiers tests doivent arriver vite : le constructeur a ainsi prévu de faire décoller un A380 d’essai équipé d’un moteur à hydrogène – et non pas d’une pile (voir S&V n° 1257, p. 108) – d’ici à 2026.
Pourquoi l’hydrogène ? Car il dispose de plusieurs arguments clés. C’est d’abord un gaz dense en énergie, ce qui en fait un bon candidat pour remplacer le kérosène. Il est aussi possible de le produire de façon décarbonée, en décomposant de l’eau à l’aide d’électricité d’origine renouvelable ou nucléaire via la réaction d’électrolyse. Enfin, il se révèle bien plus simple à. souligne Cédric Philibert, ancien analyste à l’Agence internationale de l’énergie. La meilleure solution reste de refroidir l’hydrogène à-253°C afin d’obtenir sa forme liquide, la plus condensée. Il devient alors “seulement” 4 fois plus volumineux que le kérosène.