DES FLÈCHES EMPOISONNÉES AURAIENT 70 000 ANS
Dans le désert du Kalahari, les peuples San, derniers chasseurs-cueilleurs d’Afrique australe, manient toujours les flèches empoisonnées pour chasser. L’origine multimillénaire de cette pratique fait débat : « », estime Marlize Lombard, de l’université de Johannesburg (Afrique du Sud). Se penchant sur la question, l’archéologue a mesuré la largeur et l’épaisseur de 317 pointes en os issues de fouilles, et les a comparées à celles de 128 pointes de flèche récentes. Deux approches sont possibles pour tuer rapidement un animal : des pointes capables de créer d’importantes lésions, ou d’autres, peu pénétrantes, mais enduites de poison. Sur les flèches récentes, les mesures relevées sont corrélées à l’usage de poison… Or, de nombreuses pointes dont certaines de plus de 70 000 ans présentent des caractéristiques similaires ! « tempère le préhistorien Francesco d’Errico (CNRS). » En 2018, son équipe a ainsi identifié des pointes en os d’environ 60 000 ans, découvertes dans la grotte de Sibudu, grâce à leurs fissures internes typiques de la chasse. Le chercheur a par ailleurs identifié les plus anciennes traces de substance toxique (de l’huile de ricin) sur un bâtonnet de 24 000 ans, similaire à ceux utilisés par les San pour appliquer du poison sur leurs flèches. « Diamphidia nigroonata», précise-t-il.
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