ENID BLYTON LA DARONNE PERCHÉE
dans ? Et pourquoi pas ? N’avons-nous pas découvert l’héroïsme chevaleresque dans avant de le retrouver dans les chansons de geste ? N’avons-nouslongtemps avant d’ouvrir nos premiers contes fantastiques ? Diffusées à des centaines de millions d’exemplaires, les œuvres d’Enid Blyton (1897-1968) ont formé des générations de lecteurs. Lesquels se sont empressés de les oublier : qui se risquerait à citer les parmi les ouvrages fondateurs de son imaginaire – hors le pédopsychiatre et spécialiste des littératures jeunesse, Patrick Ben Soussan, qui y a découvert l’Œdipe et répond à nos questions page 33. N’en doutez pas : la plupart des écrivains d’aujourd’hui doivent leurs premiers émois littéraires à ce petit lutin à bonnet pointu… Certes, pâtissent aujourd’hui d’une réputation contrastée. D’un côté, les voix du passé nous disent ces lectures sans danger – édifiantes, même, puisque nos enfants y apprennent de nouveaux mots et de belles valeurs humaines. D’un autre, des voix du présent soulignent quels clichés racistes et sexistes peuvent transmettre ces œuvres… Ces clichés s’expliquent toutefois par la personnalité d’Enid Blyton, femme conformiste née en une époque qui ne l’était pas moins – mais aussi femme mystérieuse, agitée par un inconscient prodigieusement fécond, et capable d’étonnantes licences. Une femme dont l’œuvre mérite d’être étudiée : comme l’île du roman inaugural du elle contient des trésors cachés…
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