La complainte du progrès
orsque Aurélie Voltz, directrice du musée d’Art moderne et contemporain de Saint-Étienne, a commencé à réfléchir à une exposition sur le design, elle a préféré mettre en valeur la collection de l’institution et dit cette dernière, qui est donc allée piocher dans les réserves du musée pour raconter ce design de tous les jours. L’exposition démarre par des photos des taudis de Saint-Étienne puis des premiers ensembles modernistes de la cité industrielle, qui contextualisent le propos. La deuxième salle met en avant un paysage du quotidien des trente glorieuses à l’ère de l’explosion de la société de consommation. Une histoire qui se poursuit et se précise dans la troisième salle, consacrée à la cuisine et aux arts ménagers, où s’alignent fers à repasser, machines à coudre, moulins à café, moulinettes et autres gobelets Duralex. D’un ensemble de meubles Leleu des années 30, en passant par un prototype de cheminée signé Caillette ou un Minitel, puis jusqu’aux années 2000, c’est tout le quotidien du XX siècle qui défile sous les yeux. À l’heure de l’obsolescence programmée, la pertinence de ces objets robustes et durables apparaît curieusement moderne… La visite s’achève sur la quatrième salle, imaginée comme un laboratoire. Imke Plinta en a confié les clés aux étudiants en art et design de l’Esadse, à Saint-Étienne, qui ont travaillé sur le confinement et la frontière entre intérieur et extérieur… Un qui s’écrit au rythme d’une actualité en perpétuel mouvement.
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