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Parfois, un seul livre suffit à faire un écrivain. Pour l’Américain Richard Russo, c’était , p-rix Pulitzer 2002 et chronique du temps qui passe: trois ex-copains de fac sexagénaires se retrouvent dans la station balnéaire où ils avaient festoyé jadis, et où la fille dont tous trois étaient amoureux a disparu. Un canevas presque générique… Ce qui l’est moins, c’est l’art du roman selon Russo. Cette façon américaine et néanmoins balzacienne de présenter les personnages non pas par une réplique ou une attitude qui les définiraient, mais par leur état d’origine, leurs parents, leur scolarité – tant il est vrai qu’un fils de profs de gauche égarés dans le Midwest et un fils d’immigrés italiens et irlandais du Connecticut ne débutent pas avec les mêmes cartes. Cette façon, aussi, de précipiter sans cesse les années 1960-1970 de leur jeunesse dans l’année 2015 de leurs retrouvailles. Certes, d’anciennes rivalités ressurgiront, le mystère de la disparition de Jacy sera éclairci, mais ce que l’on en garde, là encore, c’est une poignante mélancolie. Il n’y a pas de grandes personnes, semble nous dire ce roman, juste de perpétuels jeunes gens qui regardent, impuissants, la vie les enfouir sous les rides.

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