Défense des statistiques (et de Winston Churchill)
parce que le gouvernement nous afflige de porte-parole inexpérimentés que nous devons renoncer à toute rationalité. Oui le monde est désordonné, oui nous vivons des saisons étranges, oui les démocraties sont aussi des régimes d’opinion. Fluctuantes donc, tiraillées par des pulsions contradictoires et fragiles du fait de leur propre aspiration à la liberté. Prenons deux exemples tout à fait actuels : la pandémie. Il n’a jamais dit non plus . Ses monumentaux prouvent qu’il s’en servait comme chef de guerre et comme gouvernant. Qu’il leur attribuait l’importance qu’on accorde à un instrument indispensable pour naviguer dans un océan d’imprévisibilité et pour corriger la boussole de l’intuition. Comment faire autrement ? Comment s’approcher de la réalité des faits ? Comment savoir quels sont les investissements prioritaires ? Où sont les ressources ? Où faut-il agir ? Qu’est-ce que l’on n’a ni vu ni imaginé ? Le tableau d’une pandémie ne peut qu’être dessiné par les chiffres. Des chiffres ne mélangeant pas des données hétérogènes. Des chiffres mis à jour avec honnêteté et calme. Il en va de même avec les discours sur la délinquance : comment un citoyen lambda pourrait-il se faire une idée de « l’ensauvagement » ou au contraire de « la stabilisation des actes de violence » dans notre société sans le constat des statistiques ? Faut-il laisser aux militants (presse et experts inclus malheureusement) le loisir de s’affronter sur des chiffres biaisés, mal lus, mal conçus et mal interprétés ? La science et la méthode statistique sont nées avec les grands espoirs scientifiques des deux derniers siècles. Elles sont nées pour photographier et interpréter le réel. Leur importance est capitale, elles représentent l’instrument démocratique par excellence. Les regarder systématiquement avec soupçon est un non-sens, mais les laisser parler au travers d’interprètes accrédités est souvent imprudent : les chiffres ne mentent pas, les paroles oui. Et la manière dont sont posées les questions ou enrobées les réponses est volontiers malhonnête. N’attendons pas des politiques la clarté, souhaitons seulement qu’ils utilisent les bonnes informations. C’est au citoyen d’apprendre à lire et à comprendre les statistiques, il y va de sa liberté de penser. C’est ainsi qu’il pourra essayer de donner tort à une (authentique) citation de Churchill :
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