Tijuana contourne le mur
Il trône, misérable, déchiré, bousculé par le vent qui peut souffler si fort sur les braises qu’il décime régulièrement le paysage par des feux incontrôlés. Il flotte, petit drapeau aux couleurs d’un pays qui tente coûte que coûte de rester debout face au géant gringo, là-bas au loin et dont on aperçoit les grues, féroces, qui creusent le sol brun et ocre pour parvenir à une jonction du mur de séparation. Tijuana, ville frontière de 2 millions d’habitants sur la côte pacifique, est un condensé de drames, condamnée à vivre au tempo ordonné par « El Trumpo », qui veut aller très vite et voir sortir de terre ce qui fut l’une de ses principales promesses de campagne électorale.
Nous sommes à la sortie de « TJ par cette colline. Les autres savent déjà qu’il faut s’enfoncer plus à l’est. [passeurs] soupirent Cecila et Martina, qui vivent depuis trois ans face au voisin américain.
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