GLANEUSE DES GRÈVES

explique Cécile Borne, depuis son atelier de Douarnenez. Après une double formation, elle s’est laissée embarquer par l’une, la danse, avant» Revenue dans son écosystème d’élection, ce qu’elle n’avait jamais perçu auparavant lui saute aux yeux. D’où ses récoltes, suivies du séchage, du tri et du stockage de ses prises de mer, exploitées telles qu’elles. Usure au poignet, tache d’encre au fond d’une poche, nom sur une étiquette, notice de gilet de sauvetage, trace de peinture: passée dans la grande lessiveuse qu’est la mer, dérivée au gré des courants, cette archéologie lui livre à l’infini matière à réflexion et à révélation. invite l’artiste, militante depuis vingt ans maintenant. Après « Vestiaires » notamment, qui avait des vêtements de travail en tiroirs, puis « Disparition », dont les bustes et caisses à crabes incarnaient un hommage aux migrants, l’installation « Les Indigènes du 7 continent » ne peut plus ignorer le plastique et nous y confronte. Autant d’abandons à la présence forte, dont la réalité nourrit l’imaginaire.