L'AUDACIEUSE
HEUREUSE À BORD
FEMME ET MARIN
répétait la Genevoise, fille d'une Danoise sportive. Cette surdouée avide de s'unir aux éléments sera voyageuse – 350 kilomètres à pied dans le Caucase, Mandchourie, Chine, Inde, Turquie, Afghanistan… –, journaliste, conférencière, photographe, écrivaine, skieuse aguerrie, son autre passion pratiquée jusqu'à l'âge de 80 ans, mais dont elle nettoie la coque avec les matelots tout en traversant le lac à la nage par gros temps pour développer son endurance! Première aussi, et la plus jeune, à barrer pour la Suisse en compétition olympique à Paris en 1924, elle termine 9e sur 17 concurrents. Ella sympathise avec le skipper Alain Gerbault ou la médaillée d'or olympique Virginie Hériot, arpente la Méditerranée sur se distingue en régates, reçoit des médailles tout en lavant marmites et casseroles et fumant la pipe durant les quarts! Son père lui a bien suggéré un poste de sténodactylo à la Société des Nations, lui avait-elle rétorqué. De victoires en traversées contrariées, la navigatrice embarque comme matelot cuisinière sur réalise ses plus belles photographies sur est brièvement capitaine sur il fallait bien gagner sa vie, vogue encore de Grenade à Antigua à 88 ans ou sur le Léman un an avant sa mort. Après avoir rêvé de rallier un jour le Pacifique, écrit des scénarios et plusieurs livres, dont Ella Maillart s'éteint dans son chalet du Valais, à Chandolin à 2 000 mètres d'altitude, à l'âge de 94 ans. Son rêve lui aura parfois mené la vie dure mais quelle vie!