Pechkoff, le gyrovague
Il y a du Gary chez cet homme-là, de trente ans son aîné. Ils sont tous deux de purs produits de la région litvak, cette terre entre Vilnius, Minsk etpuis dans toute son œuvre. Celui de Pechkoff s’est illustré [en étant] c’est-à-dire dans l’action, selon la formule du général de Gaulle. Le récit de sa vie, magnifique comme la devise de la Légion – « Honneur et fidélité » –, valait bien une biographie tenue. Car il en faut, du souffle, pour raconter le parcours de Yeshua Solomon Movchev Sverdlov, alias Zinovi, frère de Iakov, futur chef d’État de l’Union soviétique; fils adoptif de l’écrivain Maxime Gorki – de son vrai nom, Alexei Pechkov ; révolutionnaire à 16 ans ; converti à l’orthodoxie ; engagé dans la Légion étrangère après une dizaine d’années d’errance entre l’Europe et l’Amérique; blessé en 1915, puis amputé du bras droit, avant de consacrer sa vie à la guerre et aux missions diplomatiques.
