MIKHAÏL GORBATCHEV REQUIEM POUR L’URSS
Même Vladimir Poutine a dû rendre hommage au dernier tsar rouge que l’Occident adule
En enterrant la guerre froide, il nous aura fait croire à un monde apaisé
Les dirigeants des deux superpuissances sourient devant le World Trade Center : l’image est d’autant plus poignante que tout a disparu depuis : les tours jumelles et l’immense espoir suscité par ce genre de rencontre. Arrivé au pouvoir en 1985, le patron du bloc socialiste se montre spontané, chaleureux, blagueur. Tout l’inverse de ses prédécesseurs. À l’Ouest, son charisme déclenche la « gorbymania ». Mais à l’Est, certains tremblent. Comme Honecker, à qui il déclare : « Un gouvernant qui n’a pas l’appui de sa population ne mérite pas l’appui de l’Armée rouge. » Un mois après, le mur de Berlin s’effondre.
Pour les Russes, c’est un rêveur qui a affaibli la patrie
Par Vladimir Fédorovski
Dans « Poutine de A à Z » (éd. Stock, 2017), Vladimir Fédorovski* consacrait aussi bien un chapitre à la chute démographique en Russie qu’à Alexandre Douguine, le « Raspoutine » dont la fille vient d’être assassinée, ou à Mikhaïl Gorbatchev. Il revient aujourd’hui sur ce portrait pour y poser la dernière touche.
Il avait disparu des écrans. Le grand âge le maintenait à l’écart. La prudence, aussi. Dans la Russie de 2020, Mikhaïl Gorbatchev avait une sorte de muselière personnelle : que le pouvoir lui supprime ses gardes du corps et il n’aurait plus
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