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Orietta
Laquelle ?
Série de livres électroniques2 titres

4-Cœurs ennemis

Par Delly

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À propos de cette série

Extrait
| I
En dépit de la brûlante lumière du dehors, il faisait presque frais dans la grande salle où don Alberto Farnella s’éveillait de la sieste accoutumée. À travers les vitres sales de la porte vitrée apparaissait un coin de jardin très ombragé, laissé au complet abandon. Les branches d’un vieux figuier arrivaient jusqu’à cette fenêtre et achevaient d’intercepter presque toute la vive clarté de ce jour d’été. Mais don Alberto n’en avait cure. Sa vue affaiblie ne lui permettait plus la lecture et le laissait indifférent à la triste incurie où se complaisait son unique et très rustique serviteur.
Il s’éveillait en bâillant doucement. Sa main brune, mais effilée, chassa machinalement une mouche posée sur ses cheveux grisonnants, très clairsemés. Puis, elle passa lentement sur le visage amaigri, osseux, dont la teinte bronzée, acquie au soleil du Brésil, disparaissait pour faire place à la pâleur de la maladie.
Au seuil d’une porte ouverte sur le vestibule voûté, dallé de marbre en partie brisé, parut un petit homme roux, voûté, boiteux, enveloppé dans une sorte de tablier-sac couvert de taches.
– Un étranger est entré dans le jardin et demande à voir le signor comte, dit-il d’une voix de crécelle.
Don Alberto se souleva un peu sur son vieux fauteuil, aussi boiteux que le serviteur.
– Un étranger ?... A-t-il dit son nom, Luca ?
– Il a donné sa carte... Ce n’est pas quelqu’un de chez nous. Il a un drôle d’accent...
Luca avançait en parlant. De ses doigts maculés de terre, il tendit la carte à son maître, qui essaya vainement de déchiffrer le nom.
– Je n’y vois pas, dit-il avec impatience. Quel genre a ce visiteur ?
– Il est bien, signor comte !... Quelqu’un de très bien certainement. Il est habillé comme personne ne l’est ici, et...
– Fais-le entrer ! interrompit don Alberto, coupant court aux considérations généralement interminables de Luca.
Il se redressa dans son fauteuil, tira un peu, dans l’intention de la défriper, la vieille robe de chambre dont il était vêtu. Puis, il murmura : – Je me demande qui peut venir me voir, moi qui n’ai plus d’amis... plus personne...|
LangueFrançais
Date de sortie6 janv. 2020
Orietta
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  • Laquelle ?

    1

    Laquelle ?
    Laquelle ?

    Extrait | I Shirley s’avança jusqu’au seuil du hall et jeta un coup d’œil inquisiteur autour de la vaste cour d’honneur, bordée à droite par une aile datant de Henri V, à gauche par une galerie du plus pur style de la Renaissance italienne. Rien ne dérangeait la parfaite ordonnance de cette entrée seigneuriale, rien ne choquait le regard de l’imposant majordome. Celui-ci faisait déjà un pas en arrière pour rentrer dans le hall, quand ce mouvement fut arrêté par l’apparition de trois personnes à la belle grille forgée cinq siècles auparavant, que décoraient les armoiries des marquis de Shesbury. En tête venait un vieil homme mal vêtu, dont le visage jaune et ridé s’encadrait d’une barbe grise en désordre. Ce personnage était suivi de deux petites filles de sept à huit ans. L’une d’elles portait un petit chien aux poils blancs et feu qu’elle serrait tendrement contre elle. – Qu’est-ce que cela ? murmura Shirley en fronçant des sourcils olympiens. Et, sévèrement, il éleva la voix : – Dites donc, l’homme, ce n’est pas ici l’entrée pour les gens de votre espèce ! Allez plus loin, vous trouverez la grille des communs. Mais l’homme ne parut pas s’émouvoir de cette apostrophe. Il continua d’avancer, en traînant des jambes légèrement cagneuses. De la main droite, il portait un grand et vieux sac en tapisserie, de la gauche, il s’appuyait sur une solide canne noueuse. Mais les petites filles, sans doute saisies par la voix sèche et la stature majestueuse du majordome, marquèrent un arrêt de quelques secondes. – Voilà qui est fort ! s’exclama Shirley. Se tournant vers l’intérieur du hall, il appela : – Jonas ! Un des valets de pied en livrée bleue et argent qui se tenaient en permanence dans le hall accourut aussitôt. – Faites faire demi-tour à cet individu, promptement. Jonas descendit les degrés du large perron et s’avança vers l’étranger...|

  • Orietta

    2

    Orietta
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    Extrait | I En dépit de la brûlante lumière du dehors, il faisait presque frais dans la grande salle où don Alberto Farnella s’éveillait de la sieste accoutumée. À travers les vitres sales de la porte vitrée apparaissait un coin de jardin très ombragé, laissé au complet abandon. Les branches d’un vieux figuier arrivaient jusqu’à cette fenêtre et achevaient d’intercepter presque toute la vive clarté de ce jour d’été. Mais don Alberto n’en avait cure. Sa vue affaiblie ne lui permettait plus la lecture et le laissait indifférent à la triste incurie où se complaisait son unique et très rustique serviteur. Il s’éveillait en bâillant doucement. Sa main brune, mais effilée, chassa machinalement une mouche posée sur ses cheveux grisonnants, très clairsemés. Puis, elle passa lentement sur le visage amaigri, osseux, dont la teinte bronzée, acquie au soleil du Brésil, disparaissait pour faire place à la pâleur de la maladie. Au seuil d’une porte ouverte sur le vestibule voûté, dallé de marbre en partie brisé, parut un petit homme roux, voûté, boiteux, enveloppé dans une sorte de tablier-sac couvert de taches. – Un étranger est entré dans le jardin et demande à voir le signor comte, dit-il d’une voix de crécelle. Don Alberto se souleva un peu sur son vieux fauteuil, aussi boiteux que le serviteur. – Un étranger ?... A-t-il dit son nom, Luca ? – Il a donné sa carte... Ce n’est pas quelqu’un de chez nous. Il a un drôle d’accent... Luca avançait en parlant. De ses doigts maculés de terre, il tendit la carte à son maître, qui essaya vainement de déchiffrer le nom. – Je n’y vois pas, dit-il avec impatience. Quel genre a ce visiteur ? – Il est bien, signor comte !... Quelqu’un de très bien certainement. Il est habillé comme personne ne l’est ici, et... – Fais-le entrer ! interrompit don Alberto, coupant court aux considérations généralement interminables de Luca. Il se redressa dans son fauteuil, tira un peu, dans l’intention de la défriper, la vieille robe de chambre dont il était vêtu. Puis, il murmura : – Je me demande qui peut venir me voir, moi qui n’ai plus d’amis... plus personne...|

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