Le monde enchanté de Marguerite: Roman
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À propos de ce livre électronique
Imaginer des rencontres sincères, des échanges lumineux, des liens qui élèvent.
Refuser l’indifférence, choisir l’écoute, la réparation, la défense des vies abîmées.
Et si le bonheur des uns faisait le bonheur des autres ?
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Aperçu du livre
Le monde enchanté de Marguerite - Patricia Bettancourt
Le monde enchanté de Marguerite
Patricia Bettancourt
Le monde enchanté de Marguerite
Roman
LES ÉDITIONS DU NET
126, rue du Landy 93400 St Ouen
Du même auteur
Mes pensées, mes convictions… Les Éditions du Net 2020.
Marilou, Lise, Anaïs et les autres Les Éditions du Net 2022.
Poèmes, haïkus, tankas et virelangues illustrés Patricia Bettancourt 2024.
Photo de couverture : DepositPhotos
Ce livre, bien que profondément inspiré par les méandres de la vie, n’est qu’une œuvre de fiction. Toute ressemblance avec des personnes ou des événements réels serait le reflet mystérieux des coïncidences qui tissent les fils de notre existence.
Tout droit de traduction, d’adaptation et de reproduction réservé pour tout pays, conformément aux dispositions du Code de la propriété intellectuelle.
© Les Éditions du Net, 2025
ISBN : 978-2-312-15758-0
« La beauté ne vient pas de ses origines, mais de l’émotion qu’elle éveille en nous. Elle nous apaise, nous élève et nous reconnecte à l’émerveillement – nous aidant à aimer le réel tout en espérant l’invisible. »
Cette réflexion s’inspire de l’ouvrage de Charles Pépin : Quand la beauté nous sauve.
« Mais la laideur, elle aussi, a sa vérité. Elle nous heurte, nous dérange, nous confronte à ce que nous préférerions fuir. Elle nous oblige à regarder autrement, à creuser sous les apparences, à chercher du sens là où il semble manquer. »
Cette idée trouve un écho dans Le dégoût de la laideur, ouvrage collectif.
Si la beauté nous sauve, la laideur nous réveille. Ensemble, elles dessinent les contours d’une humanité complète – faite de lumière et d’ombre, de grâce et de rugosité.
Chapitre I
Doucement s’en allait le jour, à pas de velours. C’était un de ces soirs de juin, à la tombée de la nuit, entre chien et loup, ce moment suspendu du crépuscule où la lumière baisse juste assez pour qu’on ne distingue plus clairement le familier du sauvage. J’avais une furieuse envie de marcher. Les vestiges d’un coucher de soleil se fondaient dans l’immensité du ciel, la chaleur se dissipait, une brise légère jouait dans mes cheveux. J’aboutonnai ma veste.
C’est ainsi que je me retrouvai à arpenter une de ces rues montantes du vieux Beauvais avec ses maisons anciennes style Belle Époque flanquées de villas contemporaines, de petits commerces et d’anciens corps de fermes aux toits ornés de chats en céramique. Il n’y avait pas un rat. Tout le monde devait être attablé devant sa télé. Je me risquai à mâter une famille qui dînait derrière une fenêtre allumée. La curieuse !
Je passai devant un Christ sur son immense croix qui dominait la rue près d’un banc public, un Christ qui faisait partie du paysage au point que plus personne ne le remarquait vraiment. Pour une fois, je m’arrêtai pour le contempler. Il avait un corps magnifiquement fait et ses traits purs reflétaient un stoïcisme empreint d’abnégation.
– Comme il est beau ! me dis-je.
Bien que ce ne fut que de la pierre sculptée, de l’albâtre blanche au grain fin, œuvre admirable d’un artiste, j’eus soudain une immense pitié pour lui.
– Tu dois avoir bien froid et tu es tout seul, comme tu dois souffrir ! Viens, on va se balader, dis-je en lui tendant la main.
C’est alors qu’une chose incroyable se produisit : l’ange d’albâtre tourna son regard vers moi. La pénombre et mes yeux me jouaient-ils des tours ? Mon cœur se mit à battre la chamade et c’est dans une terreur totale que je le vis descendre doucement de la croix.
– Rassure-toi, me dit-il, je ne te veux aucun mal ! Les hommes ne devraient pas me représenter ainsi, puisque déjà, je goûte d’une félicité sans pareille, assis à la droite de Dieu.
Enhardie par son ton naturel et ses paroles toutes simples, j’ajoutai :
– Je connais toute ton histoire. Dans la réalité, comme l’attestent les Saintes Écritures, le Fils de Dieu a été cloué sur un bâton en compagnie de deux malfaiteurs. Tu ne veux pas qu’on t’adore sous quelque forme que ce soit, parce qu’en fait, nos prières seraient dirigées vers une matière inerte te représentant.
– Oui, mon Père veut être adoré avec l’esprit et vos actions témoignent de votre volonté de mettre en œuvre ses commandements.
– Ce qui réjouit Dieu, c’est l’acte gratuit fait uniquement pour lui. Nous lui devons bien ça. Il a été tellement déçu par certains d’entre nous ! renchéris-je.
– Bientôt je viendrai juger les vivants et les morts et toute la terre se transformera en un paradis.
– Je sens que ça va être génial !
Un croissant de lune et quelques étoiles ornaient déjà le ciel. Je mesurai soudain la richesse de ce moment partagé avec le Fils de Dieu. Je m’inquiétai au sujet de son retour sur la croix.
– Et si tu ne retournais pas sur cette maudite croix ?
– Je réside déjà dans les sphères invisibles en compagnie de mon Père et de ses anges, et je suis autour de vous quand vous parlez de moi.
Je tournai soudain la tête pour voir une moto pétaradante dévaler la rue à toute allure.
Ces jeunes n’ont vraiment pas froid aux yeux !
Et tout d’un coup, devinez quoi ?… le Christ de pierre avait disparu !
Je regardai autour de moi, j’étais à nouveau seule. Je restai un moment clouée sur place, stupéfaite, interdite. Puis je descendis vers le centre-ville tout en méditant sur cette rencontre miraculeuse qui me mettait plein de baume dans le cœur.
Pour l’autochtone, même si c’était une préfecture, on avait vite fait le tour de cette ville. Du coup, tout le monde se connaissait ou finissait par se croiser. Néanmoins, cette commune chargée d’histoire pouvait s’énorgueillir de posséder le plus haut chœur gothique du monde avec la Cathédrale Saint-Pierre d’une hauteur de 48 mètres sous voûte. Niché au pied de ladite cathédrale se trouvait le Musée de l’Oise installé dans le prestigieux palais des évêques-comtes de Beauvais. Palais qui fut la résidence de célèbres évêques dont Philippe de Dreux, neveu de Louis VII ou encore Pierre Cauchon, accusateur de Jeanne d’Arc.
Dans le quartier Argentine, un château d’eau haut de 66 mètres, se dressait comme un rival imposant, offrant une compétition de hauteur dans le paysage beauvaisien. Lors d’événements, des graphismes oniriques et des couleurs éclatantes dansaient sur sa surface, transformant cette structure en une véritable œuvre d’art.
Et savez-vous ce qui arriva ? Dès qu’il aperçut la Cathédrale, le château d’eau en tomba amoureux.
– Ô Cathédrale, beauté céleste, Moi, humble château d’eau, je t’admire en silence. Veux-tu être ma compagne de pierre ?
– Gardien discret aux lumières scintillantes, ton amour m’a éveillée. Viens, que nos âges se fondent en lumière.
C’est par une belle journée de juin 1985 qu’ils convolèrent en justes noces, revêtus des vêtements nuptiaux que les Beauvaisiens leur avaient soigneusement confectionnés, œuvre collective qui mobilisa de nombreux professionnels et passionnés, transformant l’événement en fête populaire.
Pour marquer cette union, le maire prononça un discours empreint de solennité. Grâce à la toile aux mille fils, je vous le retranscris ici :
– « Il y a bientôt huit siècles, au centre de notre cité de Beauvais, naissait une Cathédrale au chœur gothique le plus haut du monde ; il y a 20 ans, à la demande de notre ville, au milieu des champs et des petites fleurs au doux nom d’argentine, naquit un château d’eau. Du haut de ses 66 mètres, il aperçut la Cathédrale et en tomba amoureux, il la trouvait belle et elle le trouvait grand. Dans l’espoir d’un possible rapprochement, il y a trois semaines, cravaté par le groupe Orange et par l’intermédiaire de l’ASCA, il osa adresser sa demande en mariage à l’altière Cathédrale. Aujourd’hui, c’est la volonté de tous les Beauvaisiens qui a permis de matérialiser leurs vœux et de créer leur lien. C’est donc une occasion exceptionnelle qui m’est offerte en tant que maire de Beauvais et dans le cadre du développement social du quartier Argentine, de faire la fête avec tous les Beauvaisiens et de dire à travers ce délicieux symbole, l’utilité entre ce jeune quartier et notre belle cité. Merci mesdames, merci messieurs, avec mon accord et votre accord, je les déclare unis par les liens du mariage, qu’ils se rejoignent dans une autre dimension et peut-être le septième ciel. »
Ce mariage était bien plus qu’une union : c’était une célébration collective, un moment festif et fédérateur.
Cette perle du nord de la France montrait un riche patrimoine avec des restes anciens, des bâtiments modernes et de belles églises comme cette incontournable Cathédrale.
De nombreuses œuvres et statues animaient les rues de la ville, montrant son dynamisme artistique. En bronze ou en pierre, elles venaient des siècles passés, comme de notre époque.
La nuit, la place Jeanne-Hachette, cœur économique de la cité, se métamorphosait sous les néons colorés qui mettaient en valeur la façade du XVIIIe siècle de l’hôtel de ville et des bâtiments alentour. Les brasseries et les cafés aux terrasses remplies de monde invitaient tout noctambule à faire une halte comme pour faire un pied de nez à la pandémie de Covid qui les avait fait déserter ; ça jacassait, ça ricanait, avec cette musique entrainante qui fusait des haut-parleurs.
Subitement, je pris conscience qu’il n’était pas prudent pour une femme de se balader seule la nuit et je hâtai le pas pour faire croire que j’étais pressée. Mais après tout, le monde est peuplé de femmes célibataires qui ont le droit de vivre, elles aussi ! Des voitures de polices faisaient régulièrement leur ronde pour assurer la sécurité dans les rues et les gardiens de la paix se feraient un plaisir d’intervenir au moindre remue-ménage.
Bien sûr, mieux vaut ne pas tenter le Diable. Pour ma part, je dois maîtriser cette fâcheuse habitude que j’ai de fixer les gens comme une gosse mal élevée. Certaines personnes susceptibles pourraient en faire tout un fromage !
Près d’un café, une foule de curieux écoutaient religieusement un groupe de musiciens rock qui propulsait une musique pleine de force et d’énergie à la Rod Stewart avec des chansons qui décoiffaient, comme j’aime.
Leur musique me transportait dans leur univers, bien que je ne comprisse que quelques paroles. Une mélodie accrocheuse avec un chanteur qui hurlait de sa voix éraillée sur des guitares qui faisaient aussi les chœurs, scandés par les rythmes soutenus des accords d’une batterie constante et entrecoupés d’un superbe solo de guitare.
Ces artistes avaient l’art de transmettre leur passion à travers leur style musical. Du talent et de la joie de vivre, ils en avaient à revendre. Béats d’admiration, nous oubliions pour un moment nos soucis.
Je me commandai une bière, un petit plaisir que je m’offre parfois. Une bière bien fraiche et servie dans un joli verre. J’aime bien la bière pour son amertume, ses fines bulles vives effervescentes qui électrisent les papilles et son arrière-goût légèrement astringent. La vie est faite de bonheurs tout simples, même pour une femme indépendante ne pouvant compter que sur elle. Tenez, je me suis offert un chauffe-pied électrique. Il m’arrive d’avoir très froid aux pieds surtout en hiver et c'est un vrai soulagement de pouvoir compter sur cet appareil pour les réchauffer rapidement.
J’aperçus Calista, un petit bout de femme frêle que j’avais secourue alors qu’elle faisait la manche, les cheveux ruisselant sous la pluie, bien que son vêtement comportât une capuche. – « Merci – Je crois en Dieu maintenant ! » m’avait-elle dit en me faisant la bise.
Les
