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Gueule de bois ou le Christ rouge de Gauguin
Pierre, peintre en quête d'inspiration, abandonne la frénésie de Paris pour se réfugier dans le calme pittoresque de Pont-Aven, une ville bretonne aux paysages envoûtants dont l'histoire artistique est marquée par les pas de grands maîtres comme Gauguin.
À peine arrivé, Pierre est confronté à Justine, l'intrigante aubergiste qui semble connaître le village et ses secrets bien mieux qu'elle ne le laisse paraître. Curieux et déterminé à retrouver son âme artistique, il s'aventure dans une brocante obscure où il découvre une mystérieuse toile non signée qui semble perturber sa réalité.
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Aperçu du livre
Gueule de bois - MICHEL MIZZI
Gueule de bois
Ou le Christ rouge de Gauguin
MICHEL MIZZI
Gueule de bois
Ou le Christ rouge de Gauguin
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© Éditions Edition Presse Service Impression
ISBN :
Du même auteur
––––––––
Abstrus
Vincent
Temps Fané.
Gauguin au graveur Braquemond :
Je pars vendredi soir de Paris et m’en vais faire de l’art dans un trou ?
Gueule de bois ou le Christ rouge de Gauguin
Pierre, peintre en quête d'inspiration, abandonne la frénésie de Paris pour se réfugier dans le calme pittoresque de Pont-Aven, une ville bretonne aux paysages envoûtants dont l'histoire artistique est marquée par les pas de grands maîtres comme Gauguin. À peine arrivé, Pierre est confronté à Justine, l'intrigante aubergiste qui semble connaître le village et ses secrets bien mieux qu'elle ne le laisse paraître. Curieux et déterminé à retrouver son âme artistique, il s'aventure dans une brocante obscure où il découvre une mystérieuse toile non signée qui semble perturber sa réalité.
En proie à d'étranges rêves et visions, Pierre se retrouve embarqué dans une enquête à la fois sur l'art et sur lui-même. Avec l'aide de Justine et d'Ernest, un historien érudit du village, il doit comprendre le lien occulte qui semble unir les artistes à ce lieu mystique et à ses profondeurs insoupçonnées.
Dans cette quête, Pont-Aven devient bien plus qu'un simple décor : un personnage vivant qui attire des âmes en souffrance pour les confronter à leurs démons. Entre mysticisme, art et folie, Pierre doit choisir entre résoudre les mystères de ce tableau ensorcelé ou être à jamais absorbé par les ombres de Pont-Aven.
Gueule de bois est une odyssée psychologique et artistique où l'auteur plonge le lecteur dans un univers où l'art et l'étrange se mêlent, questionnant l'âme du créateur au cœur d'un village aussi intemporel que troublant.
I
Le train émet un dernier grincement métallique, résonnant dans l’air breton. Les collines vertes et les arbres penchés sous le vent, encadrent la minuscule gare, m’accueillant dans un silence apaisant.
13 h 21. Pont-Aven, enfin.
C’est le bout de ce voyage que je porte depuis des mois.
Je pars, je fous le camp de Paris, comme tant d'autres avant moi, voilà tout.
Je balance mon sac, avec quelques chemises pour tout bagage, sur l’épaule, et inspire profondément cet air lourd, humide, comme une caresse collante sur la peau.
Le quai est désert, immobile sous le ciel gris. Rien ne semble troubler la tranquillité de ce lieu, qui paraît indifférent, voire méfiant envers les nouveaux venus.
Cela tombe bien, je n’ai plus envie de parler, juste de sentir. Tel un homme aux semelles de vent, un Rimbaud, premier jalon sur la route de l'exil.
Sans aucun regret, j’ai décidé de partir. Usé, je n’avance plus. Ma peinture est devenue stérile, une suite de toiles mécaniques, sans âme, comme ces artistes enfermés dans leurs répétitions sans fin. Non, je mérite mieux que ça. Il était temps de me secouer, de briser mes chaînes, de sortir de cette zone de confort dans laquelle je me suis trop complu.
Gérard, mon marchand, n’a jamais eu autant raison : il faut se faire violence, sinon on stagne. Je refuse de stagner. Je refuse de sombrer dans cette médiocrité.
— Hé, bonjour le Parisien ! Viens-tu chasser les fantômes ?
La voix m’arrête net.
Alors, je me retourne et je la vois. Plantée là, adossée au mur de la gare, se tient une femme d'une quarantaine d'années, petite, avec des courbes qui ne s’excusent de rien. Ses cheveux noirs choucas encadrent son visage fin, ses yeux noisette et ses lèvres ourlées se parent d'un sourire en coin.
De plus, elle arbore un caban chic et un jean bleu clair qui contraste avec le ton sombre de son pull, ajoutant une note de légèreté et une allure décontractée. Elle chausse des Doc Martens noires, un modèle classique avec des lacets jaunes vifs qui apportent une touche originale et féminine à la tenue. La moindre pièce de son look semble soigneusement choisie pour allier confort et style.
— C’est bien toi, le peintre en pèlerinage, n'est-ce pas ? me lance-t-elle d'un tutoiement désinhibé.
— Peut-être, je réponds, un brin sur la défensive. Et toi, qui es-tu ?
Elle me détaille de la tête aux pieds et me dit :
— Justine, la propriétaire de l'auberge où tu as réservé. C'est comme si elle évaluait mes compétences d'un seul regard.
Elle poursuit :
— T’as l’allure d’un gars de la ville qui cherche quelque chose. Cela crève les yeux, impossible de se tromper.
— Ah bon, à ce point ?
D’un pas tranquille, je la suis, sans un mot, presque nonchalant.
Les rues de Pont-Aven sont étroites, pavées, bordées de vieilles maisons blanches aux volets bleus. Le soleil se cache, laissant juste filtrer une lumière douce, diffuse, qui drape l'environnement d'une brume de rêve. Un de ces rêves dans lesquels tout semble réel, mais imprégné d’une touche d’étrangeté.
Un vieux dicton local me revint à l'esprit pour dépeindre le bourg tel qu'il était autrefois
Pont-Aven
Quatorze moulins
Quinze maisons
Les maisons et les moulins se sont multipliés depuis lors, et la ville a prospéré.
— Alors, qu’est-ce qui te passionne ? demande-t-elle en avançant.
— Ma quête ? Saisir pourquoi ce lieu a fasciné autant Gauguin, et réanimer ma propre passion.
— Hum. On se dit ça, ouais — murmure-t-elle plus pour elle que pour moi.
— Mais Pont-Aven, ce n’est pas un endroit qui se laisse facilement apprivoiser. Il faut du temps, ajoute-t-elle.
— Le temps, c’est tout ce que j’ai.
Nous approchons de l'auberge, un bâtiment ancien enveloppé de lierre, paraissant prêt à s’effondrer sous l’emprise du temps. L'enseigne, portant le nom d’Auberge de Justine, oscille au-dessus de l'entrée. Elle tire la porte et m'invite à entrer.
L’intérieur est modeste, mais il y a un truc rassurant dans ce désordre chaleureux. Des tableaux tapissent les murs, œuvres d’artistes locaux, des bonnes et des croûtes.
Pourtant, c’est une reproduction de Gauguin qui accroche instantanément mon œil : la Vision après le sermon.
Ce rouge vermillon claque au milieu de la pièce, presque trop vif, trop intense pour cet endroit serein.
— Tu aimes cette peinture ? demande Justine, arborant toujours ce même sourire en coin, ses yeux, eux, cherchent une réponse.
— On peut dire ça. Gauguin, pour ma part, représente bien plus qu'un simple peintre, il est un Maître. Comme Pissarro l'a été pour lui, il me guide pour ma propre peinture.
Elle acquiesce, comme si elle avait déjà tout compris.
— Chambre 22, au second. Installe-toi. Si tu as faim, je peux préparer quelque chose ? dit-elle en me tendant ma clé.
— Non, ça ira, j'ai grignoté à bord du train.
J'emprunte l'escalier en colimaçon, le bois grince sous chacun de mes pas.
La chambre est simple : un lit recouvert d’une couette en lin gris clair, une armoire bretonne en cerisier, une table bleue supportant un écran plat, seule touche moderne dans ce mobilier de brocante. Une fenêtre unique s’ouvre sur un toit d'ardoises moussues. Je pose mon sac et immédiatement, une sensation étrange m’envahit, comme un souffle glacé frôlant ma nuque. Alors, je me retourne, mais la fenêtre est bien fermée. Tout semble en ordre, pourtant ce malaise persiste. Peut-être juste la fatigue, ou autre chose.
Venir à Pont-Aven, découvrir l'héritage des multiples artistes qui ont fait station ici, vaut mieux que de se perdre dans les rues grises de Paris et dans ses idées sombres, à la suite de Vincent van Gogh : « Je m'emmerdais, alors je me suis tué ».
Je préfère ne pas traîner et descendre aussitôt, pour laisser derrière moi ce mauvais pressentiment et partir explorer ce que la ville avait à offrir. Justine est là, derrière son comptoir, échangeant quelques mots avec un vieillard cacochyme.
Elle me suit du regard, l’air de rien, mais attentive.
— Déjà prêt à sortir ? lance-t-elle en levant un sourcil, amusée.
— Oui, il est temps que je respire l'air local, dis-je, ma veste en main.
Alors, je poursuis :
— Pont-Aven paraît captivante, je veux découvrir ce qu’elle cache.
— Fascinant, oui, murmure-t-elle, son regard se faisant plus sérieux.
— Pierre, c'est bien ça ?
Je confirme d'un regard.
Elle embraye sans effort :
— Pour percer les secrets de la cité, il faut savoir s'attarder.
Cependant, une gravité indéniable teinte son discours.
Alors, je réponds par un sourire, puis je sors.
La porte grince en se refermant, un son léger, presque imperceptible, comme un dernier avertissement.
II
Au commencement de l’automne, la cité est calme. Quelques voitures déambulent lentement dans les rues, à la manière d’ombres indécises.
Les boutiques de souvenirs, comme les marchands du Temple, étalent leurs éclats de couleurs : des reproductions de Gauguin, Sérusier, Filiger, des céramiques criardes, des bouquins d’art à la couverture insolée. Cela ressemble à une mauvaise blague, un passé empaillé qu'on affiche sans honte.
À chaque pas vers le musée, mon cœur bat plus fort. Ce n’est pas réellement de l’excitation, mais quelque chose de plus profond qui monte en moi. Derrière ces murs résonne le souvenir des talents disparus. Je l’imagine, Gauguin, penché sur son foutu chevalet, plissant les yeux, cherchant à capturer l’âme de la ville avec ses pinceaux.
Encore quelques pas, et je m’arrête un instant sur un pont qui traverse l’Aven. Les deux azurs de l'onde et du ciel se confondent. L’eau glisse lentement vers le port, silencieuse.
Je me penche, observe mon reflet.
Cela m’angoisse.
Mes cheveux ont blanchi, ce visage fatigué, brouillé par les ondulations, comme si ces formes azur et incertaines essayaient de se révéler.
