Parler au nous: Discours et autres textes - 2008-2021
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À propos de ce livre électronique
Les discours politiques ont le pouvoir d’émouvoir, de déranger, de rassembler. Trop souvent, pourtant, ils s’effacent aussitôt prononcés : la citation d’un extrait, une manchette, puis l’oubli.
Ce recueil fait un pari différent : celui de garder une trace. Pour la première fois au Québec, un maire – ici, celui de Gatineau – réunit ses principaux discours dans un ouvrage.
Bien plus qu’un livre d’archives, c’est un témoignage. Il s’adresse aux citoyennes et aux citoyens curieux, aux personnes passionnées de politique, au monde de la recherche – à celles et à ceux qui croient encore à la force de la parole publique. Il s’adresse aussi aux gens qui veulent mieux connaître l’histoire récente du monde municipal québécois et celle de la ville de Gatineau. De plus, en donnant un exemple réel du processus de rédaction de discours, ce recueil répond aux gens qui affirment que les politiciens et les politiciennes ne font plus que des discours formatés par des experts en communication.
Le but ultime de la prise de parole est de transmettre le goût de l’action. Espérons que l’existence même de ce recueil valorisera la prise de parole publique et incitera d’autres personnalités à publier leurs discours.
C’est un recueil unique pour se souvenir et comprendre, mais surtout, pour inspirer.
Mireille Lalancette, professeure titulaire en communication et politique au Département de lettres et communication sociale à l’Université du Québec à Trois-Rivières, signe l’avant-propos de cet ouvrage.
Maxime Pedneaud-Jobin
Maxime Pedneaud-Jobin est ancien maire de Gatineau (2013-2021) et auteur de deux essais : Passer de la ville à la cité : faire place à la participation citoyenne et Libérer les villes. Ses mandats ont été marqués par une plus grande présence de Gatineau sur la scène nationale. En 2022, il a remporté le prix Jean-Paul-L’Allier de l’Ordre des urbanistes du Québec. Il est aujourd’hui directeur général du Musée national de l’histoire du Québec.
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Aperçu du livre
Parler au nous - Maxime Pedneaud-Jobin
Action Gatineau
La fondation d’Action Gatineau, le premier parti politique de l’histoire de la nouvelle ville de Gatineau, n’était pas un objectif en soi, mais bien la fin d’un long processus de réflexion. Dans les années précédant les élections de 2009, de nombreux citoyens et de nombreux commentateurs accusaient l’administration municipale de ne pas avoir de vision d’avenir pour la ville. Plutôt que de simplement critiquer la Ville, un groupe de citoyens a tenté de combler le vide et de mettre sur papier une vision, des priorités, un projet pour leur ville… Projet Gatineau était né¹. Aux élections suivantes, cinq personnes, issues de Projet Gatineau, se sont présentées à un poste de conseiller municipal et trois ont été élues (Élus : Mireille Apollon, Stefan Psenak et moi. Défaits : Pierre Ducasse et Nycole Turmel). En 2012, Projet Gatineau, un mouvement citoyen, se transformait en parti politique municipal.
Par leurs façons de concevoir la ville québécoise d’aujourd’hui et son action, Projet Montréal, puis Action Gatineau auront été les précurseurs de la nouvelle vague municipale qui transforme présentement le Québec. Les discours qui suivent en font une démonstration intéressante.
1Pour lire une brève histoire de Projet Gatineau, voir Breux, S. et Bhérer, L. (dir.) (2001). Les élections municipales au Québec : enjeux et perspectives, Québec, Presses de l’Université Laval.
Naissance de Projet Gatineau (ancêtre d’Action Gatineau)
Le manifeste
« Pour un projet gatinois », Le Droit, 23 octobre 2008²
[Ce texte est un appel à la réflexion ainsi qu’une invitation à participer à un forum public, le samedi 15 novembre.]
Nous, citoyens et signataires de ce texte, voulons contribuer à aider notre ville à relever les défis auxquels elle est confrontée. Nous croyons qu’il est nécessaire que les citoyens de Gatineau, et pas seulement les élus, participent à l’élaboration d’une certaine vision d’avenir pour notre ville ou, autrement dit, à l’élaboration de ce que nous appelons un projet gatinois. Nous croyons aussi que le débat sur la direction que Gatineau devrait prendre doit avoir lieu avant que le débat public ne se cristallise autour de la personnalité des candidats à la mairie ou à d’autres postes. Nous vous soumettons aujourd’hui quelques grandes idées qui devraient faire partie de cette vision d’avenir.
Voici notre ébauche d’un projet gatinois
En 2008, l’importance économique des villes est plus grande que jamais. Alors qu’elle avait lieu entre les pays, la concurrence économique se joue maintenant entre les villes. Plus de la moitié des humains habite en zone urbaine. Par conséquent, c’est au niveau municipal qu’ont lieu les batailles autour des grands enjeux de société : la pauvreté, la criminalité, l’itinérance, les stratégies économiques, la protection de l’environnement ou encore la création et la diffusion de la culture et du savoir. Sans l’action des villes, nos efforts de développement économique et notre lutte pour la justice sociale resteront vains.
