L’éthique au secours de la politique
Par Pierre de Samie
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À propos de ce livre électronique
À PROPOS DE L'AUTEUR
De la rigueur scientifique à l’engagement citoyen, Pierre de Samie a fait de l’éthique son fil conducteur. Retraité de la Sorbonne et ancien élu, il choisit aujourd’hui l’écriture pour transmettre une conviction essentielle : la vérité appartient à tous.
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Aperçu du livre
L’éthique au secours de la politique - Pierre de Samie
L’éthique et la morale
Loin de s’opposer, les deux termes « éthique et morale » désignent presque la même chose sans se placer sur le même niveau d’appréciation.
L’éthique, du latin ethica, du grec ethikos et d’ethos « mœurs » pourrait se définir comme l’art de diriger sa conduite. La morale issue du latin moralis, de mores « mœurs », constitue le code du bien et du mal, c’est-à-dire ce qu’il faut faire ou ne pas faire, montrant que la conduite de chacun est soumise au devoir et qu’elle a pour but seulement le bien. Je reconnais ici préférer le terme éthique qui ne se limite pas seulement à un code de conduite ou à une référence religieuse quelconque. Cet aspect plus dynamique du terme éthique met en exergue et en mouvement l’ensemble des facultés de l’Homme à se forger une attitude basée sur la connaissance, la réflexion et l’expérience de chacun. Il s’agit bien d’une conviction adoptée non seulement par l’éducation et la formation, mais aussi par le vécu révélant ce vers quoi on veut aller.
Je préfère ici ne pas assimiler l’éthique seulement à des règles à suivre, à des principes à adopter ou encore à des normes, pour utiliser un vocable plus à la mode aujourd’hui ! Alors comment puis-je me rendre compte que mon attitude respecte le bien ou suit le mal ?
L’éducation reçue depuis son enfance demeure pour chacun déjà une base de références à cet apprentissage de son comportement familial et social, ainsi qu’envers qui que ce soit. Là, inévitablement, dès le plus jeune âge, se dévoilent les inégalités et les chances des jeunes têtes à se forger un mental qui les conduira à l’épanouissement de leur être. L’éducation des enfants prolongée en partie par le corps enseignant, dès les premières années scolaires, prend également toute son importance. Car « l’enseignant aura atteint le but de sa mission si l’élève perçoit que de l’autre, il peut faire une source, une richesse » selon le propos d’Albert Jacquard (1925-2013). Précisément, au cours de sa scolarité, la rencontre d’un professeur dont il se sent proche, parce que compris et accepté comme tel, donne à l’élève cette confiance en lui et lui permet de s’épanouir. Je crois avoir eu cette chance en la personne d’un professeur de français, en classe de troisième, qui m’a guidé en me donnant la possibilité de pouvoir m’exprimer librement, tout en corrigeant habilement mes fautes et mes faiblesses dans mes travaux de rédaction. Pour nous remercier de notre travail, il prenait le temps à la fin d’un cours, pour nous encourager à le faire à notre tour, à nous lire des pages des pièces de théâtre écrites par un auteur du XIXe siècle, Eugène Labiche (1815-1888). Je peux témoigner ici que non seulement ce professeur n’a jamais eu un seul problème quant à la discipline dans notre classe, mais qu’il a toujours reçu le respect et la sympathie de tous ses élèves. En outre, si une question était soulevée par un élève, il attachait beaucoup de prix à y répondre en vue de donner toute la satisfaction nécessaire à l’attente de l’élève. De plus, il n’hésitait pas à nous indiquer que si une question réclamait un développement, il s’engageait à préparer pour le prochain cours, une réponse étayée et plus complète. « Il vaut mieux une tête bien faite qu’une tête bien pleine », disait-il, en citant pour nous Michel Eyquem de Montaigne (1533-1592).
« L’éthique, c’est l’esthétique du dedans », écrivait le poète Pierre Reverdy (1889-1960). Cette définition nous montre à quel point sont importantes l’éducation et la formation d’un individu. L’éducation forme et l’expérience forge au cours des années vécues en apportant tout le fondement du savoir-faire et du savoir-être. La méditation ajoute à cela qu’elle confère à celui qui l’applique, non seulement des motivations à enrichir son niveau de réflexion, mais également à comprendre qu’il ne vit pas seul sur notre terre et que la rencontre d’autres personnes peut devenir source de richesse intérieure et d’épanouissement. L’Homme n’est pas fait pour se replier sur lui-même, à vivre comme un reclus ; car il a besoin des autres pour s’épanouir personnellement. « Vivre, c’est transformer une expérience aussi large que possible », écrivait André Malraux (1901-1976).
Il est indéniable qu’en l’absence d’éducation et de formation, des populations de pays livrées à l’obscurantisme religieux ou à des régimes dictatoriaux se trouvent en situation d’un total dénuement tant sur le plan économique que culturel. Leur existence s’accompagne en outre de conditions de vie matérielles catastrophiques laissant peu de place à la survie d’un grand nombre d’individus. Que dire d’ailleurs de l’éducation scolaire interdite aux femmes ainsi que leurs droits à exercer une activité professionnelle en Afghanistan par le régime des talibans ? « Après le pain, l’éducation est le premier besoin du peuple », clamait Georges Jacques Danton (1759–1794). Le propos de cet avocat, homme politique révolutionnaire, retentit, ô combien, encore aujourd’hui comme une évidence pour des pays encore en voie de développement ! Il n’échappera à personne que l’épanouissement de l’Homme passe par deux conditions inévitables : « les nourritures terrestres », pour reprendre l’expression d’André Gide, et les nourritures spirituelles. Aucun être ne peut se développer et s’épanouir sans nourrir son corps et sans à la fois éclairer son esprit !
L’éthique nous lie non seulement à nos chances de développement personnel, mais également à nos conditions de vie sur notre planète pour laquelle chaque individu est coresponsable avec ses semblables de la survie de notre biotope. Le comportement de chacun demeure la condition sine qua non des chances de sauver notre terre et donc notre humanité. Victor Hugo (1802-1885) écrivait déjà : « C’est une triste chose de penser que la nature parle et que le genre humain ne l’écoute pas ». Des catastrophes se produisent sur toutes les parties de notre globe, laissant l’impression à ses habitants que rien ou si peu de décisions de la part des gouvernants des pays ne voient le jour, pour empêcher ou tout au moins, pour réduire les conséquences du retour de ces accidents naturels majeurs ! Peut-on rester silencieux à regarder simplement disparaître des êtres parce que des gouvernants n’ont rien tenté de faire pour empêcher cela ou tout au moins pour venir en aide à ceux qui avaient besoin d’être secourus ? « Nos yeux s’ouvrent quand ceux des autres se ferment », écrivait le peintre Felix Tisot (1909-1979).
La question reste posée : peut-on faire de l’éthique sans la morale ? Car chacun peut être confronté durant sa vie à des dilemmes moraux. Quelle pourrait être la réaction d’un élève à qui le professeur lui demande « qui a fait cela ? ». Que peut-il répondre ou faire ? Accepter de se taire pour ne pas dénoncer son copain et supporter la punition destinée au coupable alors que lui ne la mérite pas ? La morale nous oriente plus vite vers le fait de dire la vérité ; mais l’éthique ne laisserait-elle pas plutôt le choix de la réponse dans ce cas-là ? Je crois personnellement que l’attitude à suivre relève plus du choix de chacun plutôt que d’un code de conduite pouvant être dicté par la morale. Ou encore, si je suis l’auteur de la bêtise, même si le copain ne me dénonce pas, puis-je me taire ? Car « vous pouvez cacher aux autres une action répréhensible, mais jamais à vous-mêmes », disait Socrate (470-399 avant Jésus-Christ). Il y a des circonstances où le « modus operandi » relève plus du « modus vivendi ». Chacun a le droit d’opter pour la réaction à avoir en fonction des conséquences qu’il jugera les plus favorables quant à la situation présente, dans l’intérêt
