L'effet Papillon, ce n'est pas mettre en cage un Loup: L'effet papillon
Par SAIDI
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À propos de ce livre électronique
Enfant des foyers, Franck n'avait qu'un seul et véritable ami : Ézéchiel. Avant de disparaître le jour de ses quatorze ans, celui-ci lui avait fait une prophétie. Trois rencontres changeraient sa vie.
À vingt-et-un ans, la première préd
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Avis sur L'effet Papillon, ce n'est pas mettre en cage un Loup
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Aperçu du livre
L'effet Papillon, ce n'est pas mettre en cage un Loup - SAIDI
Pour être heureux, il faut éliminer deux choses : la peur d’un mal futur et le souvenir d’un mal passé – Sénèque
A ma famille,
A mon Thibault Soleymane.
.
Première partie
Loup y es-tu ?
CHAPITRE 1
Un instinct de survie aiguisé à l’épreuve du Mal
Franck sent les murs respirer autour de lui. Dans la pénombre moite de sa chambre, les cloisons ondulent comme des poumons malades. La nuit vire au violet, traversée de filaments argentés qui serpentent vers lui. Il préfère ne pas deviner leurs intentions.
Son corps flotte au-dessus du matelas. Non : il s’y enfonce. Ces deux réalités s’entremêlent dans une logique qui échappe à la raison. Le temps se dilate, chaque seconde devient gluante, collant à ses pensées fragmentées. Cette sensation lui rappelle quelque chose... les nuits à l'orphelinat, quand la fièvre le prenait et que les heures s'étiraient comme de la mélasse. Autour de lui, des ombres murmurent dans une langue qu’il comprend sans l’avoir jamais apprise.
Franck... Franck...
Il reconnait cette voix pressante. La sienne, mais d’enfant. Ou peut-être celle de tous les enfants qu’il a été, parlant enfin d’une seule voix. Les murs de sa chambre se teintent peu à peu de vert institutionnel, et voilà que se superposent aux meubles familiers les contours flous des dortoirs d'autrefois. Les souvenirs explosent sous ses paupières closes, fragments colorés qui se mêlent à la réalité sombre de la chambre.
Un goût de cuivre envahit sa bouche. Sang ou peur : il ne sait plus. Ce goût métallique, il le retrouve intact, celui des matins où il se réveillait la lèvre fendue après s'être battu au centre Marly. Ses mains lui semblent étrangères, trop pâles, marquées de cicatrices qui racontent des histoires qu’il ne se souvient pas avoir vécues.
Progressivement, comme une lézarde qui s'élargit, des fissures apparaissent, libérant une poussière incandescente. Franck tend la main sans hésiter ; la brûlure traverse ses doigts comme une lame familière. Cette souffrance, il la connaît si intimement qu'elle lui évoque désormais la tendresse d'une caresse, troublante alchimie entre douleur et réconfort.
Tu n’es pas seul.
La voix vient de partout et de nulle part. Les murs continuent leur respiration laborieuse, et dans ce mouvement hypnotique, Franck glisse peu à peu d'un état à l'autre. Le sol tangue. Il s’agrippe aux draps, qui se transforment sous ses doigts en écorce rugueuse. Cette métamorphose ne le surprend plus : depuis l'enfance, les choses changeaient de nature quand la solitude devenait trop lourde.
Un arbre, pousse-t-il dans son lit ?
Ses tempes battent au rythme d’un tambour invisible. Chaque pulsation projette des éclats de lumière derrière ses yeux. Dans ces flashes stroboscopiques, l’orphelinat, puis le centre Marly, se superposent successivement à la chambre : les couloirs froids s’infiltrent entre les meubles familiers, comme si le passé suintait à travers les fissures du présent.
Il distingue à présent des silhouettes dans la pénombre environnante. Elles ne bougent que lorsqu’il détourne le regard, se figeant dès qu’il les observe directement. Cette danse familière le ramène aux veillées de l'orphelinat, quand les ombres dans les dortoirs prenaient vie dès qu'il fermait les yeux. Ses anciens camarades d’infortune ? Les adultes qui l’ont ignoré ? Renaud, Jean, encore ce maudit Tristan ? Ou simplement les morceaux de lui-même, perdus en chemin ?
L’air s’épaissit. La transition est si graduelle qu'il ne s'en aperçoit qu'au moment où respirer devient un effort surhumain, comme aspirer du miel tiède. Sa peau le picote, couverte de fourmis invisibles. Il se gratte jusqu’au sang, un sang qui perle noir sous la lumière étrange.
Regarde-nous, Franck.
Nous t’attendons depuis si longtemps.
Franck sentit la pression de ces regards silencieux, perçut l’impatience des voix sans savoir d’où provenait leur attente. Les voix l'enveloppent comme une marée montante, et les silhouettes se rapprochent, leurs traits se précisent. Il reconnait un visage : le sien, mais très jeune, marqué d’une tristesse infinie. Puis un autre, encore lui, adolescent, les yeux emplis de colère.
Le réveil affiche des chiffres incohérents : 23 h 32, 15 h 07, puis des signes indéchiffrables. Privé de repères temporels, Franck évolue dans un véritable entre-deux-mondes. En quête d'un ancrage tangible, il répète à voix basse : mardi 24 octobre, mardi 24 octobre, mardi 24 octobre… Cette litanie devient son mantra pour conjurer le chaos intérieur, car il pressent que cette nuit porte en elle les prémices d'un bouleversement bien plus profond qu'une simple insomnie. Les poings fermés, il tapote doucement sa tête, tentant de graver ces mots là où le temps semble se dissoudre, convaincu qu'il doit être aux environs de trois heures du matin.
Sa sueur devient sucrée, dessine des motifs sur sa peau. Chaque goutte semble porter la trace de ce qu'il a été : l’enfant abandonné, l’adolescent en fuite, l’homme qui lutte.
Portée par cette pulsation lancinante, une mélodie s’élève, cristalline :
Promenons-nous dans les bois, pendant que le loup n’y est pas...
Cette comptine, apprise à l’orphelinat, résonne comme un écho qui traverse les années et vient se poser sur ses lèvres. Mais à mesure qu'elle s'élève, les mots se déforment, deviennent gutturaux. Il sent alors, avec une acuité troublante, ses canines s’allonger, ses pupilles se dilater. Un instinct primitif s’éveille en lui : celui du prédateur qui flaire sa proie.
Dans ce glissement vers l'animalité, un battement d'ailes le tire momentanément vers la lumière. Le papillon de ses rêveries d’enfant voltige devant lui, ailes transparentes traversées de veines violettes pulsant au rythme de son cœur. Il gronde sourdement, tend une main aux ongles étrangement pointus. L’insecte se pose, apaise momentanément la bête qui rugit en lui.
Tu peux nous rejoindre maintenant.
Allez, viens !
Les voix se font plus pressantes, plus nombreuses. Il sent son souffle se bloquer, puis une impression collective envahit la pièce. Ses parents, qu'il n'a jamais connus, mais reconnaît pourtant, lui montrent les crocs depuis les murs oscillants, leurs yeux luisant comme ceux de loups affamés. Un mouvement irrépressible le pousse en avant, vers cette meute invisible qu'il ne distingue guère, mais dont il perçoit l'attraction viscérale. Il comprend soudain que cette scène l'a depuis toujours poursuivi jusque dans ses rêves. Réside en lui cette envie primitive de courir sous la lune, de chasser en silence. La famille qu'il n'a jamais eue l'accueille dans cette tanière qui n'est ni la vie ni la mort, mais la liberté sauvage.
Le passage s’opère en douceur : le matelas devient nuage, puis eau, puis terre de la forêt. Il s’y enfonce sans résistance, hume les odeurs de mousse et de gibier. Ses contours se floutent, sa conscience s’étire. Ses sens s’aiguisent : ouïe de prédateur, odorat de traqueur, vision nocturne. De cette transformation qui s’apparente à une mue, il comprend qu’il se trouve à un carrefour - la civilisation qui l’a rejeté ou l’appel primitif de la meute.
Puis, dans un sursaut brutal, il rouvre les yeux.
Mais, l’éclat fauve persiste dans l’obscurité.
Le retour à la réalité se fait par vagues successives. La chambre reprend lentement forme. D'abord les contours familiers, puis peu à peu les détails : les murs redeviennent inertes, mais l'odeur de la forêt subsiste encore, terre humide et proie qui fuit, tel un parfum qui persiste longtemps après que le visiteur se soit éclipsé. Dans le miroir face au lit, son reflet lui montre des dents légèrement trop pointues dans un sourire qu'il n'a pas esquissé.
…Si le loup y était, il nous mangerait…
La comptine résonne encore, murmure lointain alors que les hallucinations s’effacent peu à peu. Il reste assis sur le bord du lit, désorienté. Ses mains aux ongles durcis tremblent légèrement. Cette nuit, la frontière entre l’homme et la bête s’est dissoute, laissant place à une nature hybride où l’instinct reprend ses droits.
Quand il se lève enfin, sa démarche est différente : souple et silencieuse. Le changement s'est ancré dans son corps. Dans la glace de la salle de bains, il met quelques secondes à reconnaître cet être aux pupilles dilatées, aux traits légèrement altérés. Ses yeux ont une profondeur nouvelle, une lueur sauvage.
Dehors, l’aube pointe. Et avec elle, un monde transformé. Sa lumière lui paraît différente, plus dense, chargée d’odeurs que son nez capte avec une acuité animale inédite. Il s'habille avec des gestes d'automate, cette routine humaine dérisoire face à la force primitive qui pulse désormais dans ses veines.
En sortant, il remarque que les sons de la ville résonnent différemment, chaque pas, chaque souffle des passants. Ses sens démultipliés cartographient le territoire urbain avec l’instinct du loup solitaire.
Nous ne t’abandonnerons jamais.
La voix l'accompagne maintenant comme une présence familière tandis qu'il marche vers sa boulangerie, marquant son territoire d'une démarche feutrée, mais encore incertaine, comme alourdie par une fièvre sourde qui le fait chanceler légèrement à chaque pas. Il ne sait plus s'il a rêvé, halluciné ou subi une transformation dont il mesure à peine l'ampleur.
Peu importe.
Ce qui compte, c’est que le sentiment d’être traqué par ces voix dissonantes disparait peu à peu ; Franck se découvre capable de choisir sa place. Il songe, sans parvenir
