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L’Essence des choses: Pierre Teilhard de Chardin, systémicien avant l'heure
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L’Essence des choses: Pierre Teilhard de Chardin, systémicien avant l'heure
Livre électronique256 pages2 heures

L’Essence des choses: Pierre Teilhard de Chardin, systémicien avant l'heure

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À propos de ce livre électronique

Cet ouvrage poursuit un triple objectif : fournir une vision transverse et peu traitée de œuvre de Teilhard de Chardin ; présenter une introduction à la science des systèmes ; monter l’actualité de la pensée de Teilhard. L’ouvrage introduit, à partir des textes de celui-ci, les concepts de la systémique ou science des systèmes, et ceux des sciences de la complexité, les deux étant largement entremêlés : interactions, structure, organisation, finalité, holisme, juxtapositions et emboîtements, bifurcations, antagonismes, boucles, causalité. Mettant en avant le caractère précurseur de Teilhard en ces domaines, encore que certains concepts apparaissent dans des écrits de l’Antiquité, l’auteur montre aussi comment les œuvres de Teilhard se révèlent en résonance avec les avancées actuelles de la science des systèmes.
L’ouvrage intéressera les connaisseurs de l’œuvre de Teilhard, mais les systémiciens et les complexologues y trouveront aussi leur part ; et tous les lecteurs curieux également, pour peu qu’ils s’interrogent sur notre monde complexe.

À PROPOS DES AUTEURS

Ingénieur et enseignant, Patrick Farfal, diplômé de l’École Supérieure d’Électricité (Supélec) a consacré plus de trente sept ans à des projets de systèmes spatiaux dans un grand groupe français puis européen devenu aujourd’hui Ariane Group. Il a été ensuite pendant douze ans consultant et formateur en systèmes et ingénierie système. Il est membre de diverses sociétés savantes, dont l’AFSCET (Association Française de Systémique), et de l’Association des Amis de Pierre Teilhard de Chardin. Outre de nombreuses communications techniques relatives aux systèmes spatiaux de 1989 à 2020, il est l’auteur depuis quelques années d’une vingtaine de communications dans des congrès internationaux de systémique / cybernétique ou d’ingénierie système.

Hilaire Giron Ancien Président de l’Association des Amis de Pierre Teilhard de Chardin Membre de l’Académie des Sciences et Lettres de Montpellier, Administrateur de l’AFSCET


LangueFrançais
ÉditeurSaint-Léger Editions
Date de sortie1 août 2025
ISBN9782385225124
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    L’Essence des choses - Patrick Farfal

    Page de titre

    Patrick Farfal

    L’Essence des choses

    Pierre Teilhard de Chardin,

    systémicien avant l’heure

    Préface : Hilaire Giron

    Du même auteur

    Du même auteur, chez le même éditeur :

    Causeries sur l’Évolution selon Pierre Teilhard de Chardin, préface de Gérard Donnadieu, 2024

    L’Étoffe du Monde – Penser la complexité de notre temps avec Teilhard de Chardin, préface de Gér1ard Donnadieu, 2023

    Dédicaces

    À tous ceux qui, professeurs, ou compagnons

    de groupes de réflexion,

    m’ont, au cours de mes études, ou de ma vie

    professionnelle, ou plus tard, sensibilisé à la pensée

    de Pierre Teilhard de Chardin,

    et affermi dans ma réflexion.

    À mes collègues, aussi, à mes compagnons

    de groupes de réflexion – les mêmes, parfois –,

    à mes étudiants, surtout, qui ont contribué

    à me faire élaborer une approche de la Science

    des Systèmes et de la Complexité.

    Et rendons à Teilhard ce qui est à Teilhard !

    Patrick Farfal

    Citations

    « Il me semble que ce qui fait la ruine morale des gens dont vous me parlez, ce n’est pas de prendre la Matière : mais c’est de la prendre incomplètement, par petits bouts faciles, au lieu de l’aborder résolument dans sa richesse totale, son mystère sacré, et son incomparable majesté. […]. Le mal fondamental dont nous souffrons […], c’est l’incapacité à voir le Tout. »

    Pierre Teilhard de Chardin,

    Lettre à Léontine Zanta, 15 octobre 1926.

    « Plus, par des moyens d’une puissance toujours accrue, nous pénétrons loin et profond dans la Matière, plus l’inter-liaison de ses parties nous confond. Chaque élément du Cosmos est positivement tissé de tous les autres…

    […] Impossible de trancher dans ce réseau, d’en isoler une pièce, sans que celle-ci s’effiloche et se défasse par tous ses bords.

    À perte de vue, autour de nous, l’Univers tient par son ensemble. Et il n’y a qu’une manière réellement possible de le considérer. C’est de le prendre comme un bloc, tout entier. »

    Pierre Teilhard de Chardin, Le Phénomène humain.

    « L’ensemble de cette escadrille est plus noble que presque tous ceux qui la composent… »

    André Malraux, L’Espoir.

    Préface

    Visionnaire et d’actualité, la prospective élaborée par Pierre Teilhard de Chardin trouve une résonance particulière dans l’évolution du monde aujourd’hui. Plus que par le passé, le cœur de sa pensée apporte une espérance et semble en passe de se vérifier en termes de prospective.

    Teilhard découvre en effet que l’univers est un organisme unique. De l’unité physique inerte la plus petite, la plus simple, jusqu’au sommet actuel de l’évolution, l’Homme, l’augmentation qualitative dans l’intérieur des choses peut être vue comme directement proportionnelle à leur complexité. Cette découverte amena Teilhard à définir la loi de complexité-conscience qui rend caduc le dualisme aristotélicien et thomiste qui oppose l’esprit et la matière. Cette loi peut se résumer ainsi : toute émergence spirituelle, tout progrès d’ordre psychique, sont corrélatifs à un arrangement de plus en plus complexe de la matière, l’arrangement le plus complexe de la matière étant le cerveau humain, berceau de la conscience, à preuve d’inventaire bien évidemment. L’Univers est gigantesque et il est fort probable que des formes de vie sont apparues ailleurs et ont également disparu ! Teilhard l’a évoqué en parlant de la pluralité des mondes ! Cette complexité des systèmes présentée par Teilhard est de nature écologique et parfaitement avérée par la science d’aujourd’hui et l’expérience géopolitique actuelle que nous vivons chaque jour ! Tout est lié, comme le dit fort justement le Pape François ! Nous ne formons qu’un seul écosystème planétaire, voire galactique !!

    Patrick Farfal déploie l’explication de ce processus de la pensée de Teilhard, dans cet ouvrage, avec une acuité, une précision et une pédagogie remarquables. Il rend simple et compréhensible une pensée qui a souvent été perçue comme difficile d’accès.

    L’art de son analyse est foncièrement original et n’a, à ma connaissance, jamais, jusqu’à présent, été réalisé. En effet, centrée sur les principes de la complexité et de la théorie des systèmes, son analyse procède à l’exégèse des textes de Teilhard d’un grand nombre de ses ouvrages pour en expliciter la logique systémique sous-jacente !

    Vision globale du monde et de l’évolution, le « tout est lié » ; interactions et bifurcations, antagonismes, holisme, juxtapositions et emboîtements, boucles et récursivité, ce sont précisément ces interactions et ces emboîtements qui constituent la performance d’un système et non pas un seul élément permettant des seuils d’émergence du nouveau vers des systèmes plus complexes encore !

    Le résultat est là, indiscutable par sa clarté et enthousiasmant par son éclairage sur le sens de la vie et de cette vision cosmique qui expriment parfaitement cette vision prophétique de Teilhard. Lorsque j’ai pris connaissance de sa présentation de l’analyse de l’œuvre de Pierre Teilhard de Chardin à l’éclairage des sciences des systèmes, j’ai immédiatement été conquis par la méthode de Patrick Farfal. En effet, la pensée de Teilhard est présentée de manière très analytique, avec une explication précise de textes sur des extraits de phrases argumentés illustrant les phénomènes systémiques ! C’est une véritable radiographie des textes de Teilhard éclairés par le scanner de la systémique ! Il s’en dégage, en conséquence, une pertinence et une acuité encore plus grandes de la pensée de Teilhard sur « un monde en évolution » qui la rend encore plus convaincante !

    Cette démarche difficile suppose une très bonne connaissance de la pensée et des écrits de Teilhard d’une part, et bien sûr de la théorie des systèmes d’autre part.

    En conséquence, cet ouvrage n’est en aucun cas un ouvrage de « vulgarisation ». Il ne peut s’adresser, à mon sens, qu’à de bons connaisseurs de la pensée de Teilhard et à des scientifiques connaissant les éléments de base de la systémique ! Les ingénieurs se délecteront de ses apports professionnels sur la conduite de projets dans l’aéronautique ! Les écologistes, enfin les « vrais écologistes » et non pas les « intégristes de l’écologie, qui ont tendance à jeter l’enfant avec l’eau du bain », devraient y trouver une aide à la réflexion sur les problématiques de l’environnement !

    Son expérience d’ingénieur et de conduite de projets fondamentaux de la physique et de l’ingénierie industrielle a nourri sa réflexion intellectuelle !

    L’intérêt particulier de cette démarche est d’avoir lié ce processus de l’évolution, cher à Teilhard, avec les avancées scientifiques les plus récentes et les principes de la systémique, que Patrick Farfal prend le soin d’expliquer clairement dans son premier chapitre. En conséquence, le lecteur trouve une résonance très forte avec ses centres d’intérêt, l’actualité, tant sur le plan scientifique que sur le plan géopolitique de l’évolution du monde et surtout cette démarche nourrit sa quête de sens.

    Je suis, en conséquence, honoré et sensible à sa demande de préfacer son ouvrage. Ayant côtoyé Patrick Farfal depuis plusieurs années, tant dans le cadre des échanges sur Teilhard de Chardin que dans le cadre de l’AFSCET¹, et bien sûr, sur le plan amical, j’ai toujours apprécié sa rigueur intellectuelle d’ingénieur et sa largeur de vue ! Sa demande me touche particulièrement.

    Teilhard de Chardin (1881-1955) apparaît à une époque où plusieurs pôles antagonistes se disputent la vérité : le scientisme qui prétend tout expliquer par la science, le marxisme qui promet une société idéale sans classes, l’existentialisme qui centre la réflexion sur la seule existence humaine.

    La grande nouveauté apportée par Teilhard est sa vision de l’être humain qu’il situe sur la trajectoire de l’évolution : il décèle une continuité entre la matière, l’apparition de la vie et le jaillissement de l’esprit. Jésuite de vocation, géologue et paléontologue de profession, Teilhard de Chardin était aussi versé en philosophie et en théologie. Il était tellement en avance sur son temps que sa vision du monde a pu effrayer et inquiéter, parce qu’elle remettait en question les concepts qui prévalaient. Il fut l’un des premiers à concevoir l’Évolution comme un processus cosmique de montée en complexité, se déroulant depuis le big-bang à travers la matière, la vie, puis l’humanité pensante, pour converger vers une conscience commune dans laquelle il reconnaissait la figure du Christ Universel de sa foi chrétienne. Il voua ainsi sa vie à établir un pont entre la science et la religion, au bénéfice des deux. Membre de l’Institut, il a enseigné comme professeur de physique puis de géologie et de paléontologie à l’Institut Catholique de Paris, puis au Muséum d’Histoire Naturelle, aux côtés de Marcellin Boule. Il dut refuser la chaire de préhistoire et de paléontologie, qui a été tenue notamment par Yves Coppens, au Collège de France, à la demande de Rome qui lui reprochait d’introduire la notion d’évolution dans l’histoire de la Création. Interdit d’enseigner et de publier, parce qu’il avait remis en question la notion de péché originel, tel qu’il était interprété dans un monde fixiste, il fut exilé en Chine où il devint un savant très apprécié des Chinois. C’est ainsi qu’il contribua à caractériser l’homme de Pékin, le Sinanthrope découvert en 1929 à Chou-Kou-Tien. Il a été élu à l’Académie des Sciences. C’est donc avant tout un grand savant.

    Mais, il convient d’insister sur l’une des racines à l’origine de sa pensée, la guerre de 1914-1918. En effet, contrairement à ce qui pourrait transparaître, Teilhard n’est pas un utopiste mais un réaliste imprégné d’espérance.

    Mobilisé comme brancardier dans la « Grande Guerre », Pierre Teilhard de Chardin a subi, en effet, la violence et la barbarie des conflits entre nations, mais il vécut également les champs de bataille comme un « baptême dans le réel ». C’est précisément et paradoxalement ce chaos destructeur qui est à l’origine du développement de sa vision prospective et prophétique de l’Évolution. Le conflit est ainsi structurellement inscrit dans le phénomène d’évolution. C’est un phénomène quasi écologique d’adaptation à l’environnement en changement permanent. Ce qui ne change pas, c’est le changement et cela est vrai à toutes les échelles de l’Univers, de l’infiniment petit à l’infiniment grand. Teilhard l’exprime dans l’Avenir de l’homme et montre la difficulté du changement : la souffrance, la guerre, le vice, un moment assoupis, renaissent d’âge en âge avec une virulence croissante. La recherche même du progrès ne fait qu’exaspérer ces maux, vouloir changer, c’est tendre à ruiner l’ordre traditionnel péniblement établi. Quel est le novateur qui n’a pas rouvert la source des larmes et du sang ? Il est évident que le monde est le résultat d’un mouvement ! Plus loin, il continue : le progrès n’est pas ce que le vulgaire pense… le progrès n’est pas immédiatement la douceur, ni le bien-être, ni la paix, il n’est pas le repos. Il n’est même pas la vertu. Essentiellement, le progrès est une force et la plus dangereuse des forces. Il est la conscience de tout ce qui est et de tout ce qui peut.

    L’observation du processus de mondialisation actuelle vérifie le phénomène chaotique d’évolution, de montée en complexité, que Teilhard présente avec le phénomène de densification planétaire et d’émergence de conscience. L’augmentation de la population mondiale crée, dit Teilhard, un serrage planétaire conduisant à une socialisation de compression. Il s’agit donc de construire la terre, dit-il. En conséquence, il convient de converger vers une gouvernance mondiale. Le politique et les États sont indispensables dans ce processus. Mais rien ne pourra aboutir sans l’implication de chacun d’entre nous. Notre comportement personnel contribue ou non à l’amélioration globale du monde. C’est l’émergence de conscience individuelle de chacun convergeant dans une relation de cœur à cœur entre nous tous dans la Noosphère, couche des réseaux pensants au-delà de la biosphère, qui peut permettre ce progrès vers ce que Teilhard nomme l’Ultra-Humain. La Noosphère est un sommet d’interactions et donc d’interactions de systèmes complexes ! On voit par là cette problématique de l’ordre et du désordre, permanente dans l’évolution. Le pire comme le meilleur est possible à chaque instant en fonction de nos choix ! La thermodynamique éclaire cette dégradation de l’énergie, et cependant cette union créatrice en cours est difficile à percevoir ! C’est faire de la prospective comme le fait Teilhard. C’est piloter dans un monde complexe à visibilité réduite en tenant compte de la causalité circulaire et des interactions systémiques. Mais c’est aussi identifier les tendances lourdes de la trajectoire de construction de l’humanité qui s’incarne en chacun de nous par l’énergie radiale, pour nous rapprocher les uns des autres et ainsi construire un monde de relations que Teilhard exprime parfaitement par la Noosphère. Cette force est un invariant en dépit des aléas et reculs inévitables.

    C’est le « pas de l’amorisation » que Teilhard appelle de ses vœux dans la suite de l’Évolution. Mais pour y parvenir, il faut que l’être humain soit animé d’une véritable attirance pour ses semblables, qu’il agisse, écrit Teilhard, « sous l’influence d’une sorte de "gravitation" interne, qu’il soit attiré vers le haut, par le dedans ». N’est-ce pas d’amour qu’il s’agit alors dans cette attraction entre les personnes ? L’amour apparaît ainsi comme une sorte d’énergie cosmique et Teilhard pourra dire que « la manière la plus expressive et la plus profondément vraie de raconter l’Évolution universelle serait sans doute de retracer l’évolution de l’amour ». Tous les aléas de l’évolution que nous vivons jusqu’aux crises géopolitiques actuelles vérifient la primauté de l’amour et l’émergence de conscience individuelle et collective, la seule voie pouvant assurer la survie écologique de la vie en général, et de notre espèce en particulier. Construire l’Humanité ou périr est un constat teilhardien, qu’illustre parfaitement l’analyse systémique de Patrick Farfal.

    Il a réussi, à l’aide de cette radiographie des écrits de Pierre Teilhard de Chardin, à l’éclairage de la systémique, un apport significatif à la compréhension de sa pensée aujourd’hui ! Elle est vraiment d’une actualité brûlante et devrait être déployée notamment par l’Église !

    Hilaire GIRON

    Ancien Président de l’Association des Amis

    de Pierre Teilhard de Chardin

    Membre de l’Académie des Sciences

    et Lettres de Montpellier

    Administrateur de l’AFSCET


    1 Association Française de Science des Systèmes Cybernétiques, cognitifs Et Techniques, plus brièvement Association Française de Science des Systèmes.

    Introduction

    L’objectif de cet ouvrage est triple :

    – Fournir une vision transverse de l’œuvre de Pierre Teilhard de Chardin ; il en existe beaucoup d’autres, par exemple, en reprenant la classification de Gérard Donnadieu² : sa vision scientifique (le soubassement de l’ensemble), sa vision géopolitique et sociétale, sa vision théologique et spirituelle (bien que Teilhard se défende, à juste titre, d’être théologien), qui est le couronnement de sa vision ;

    – Présenter au lecteur une introduction à la Systémique, que Teilhard semble avoir été le premier à concevoir

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