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Les fins dernières - Eschatologie: avec Thomas d'Aquin
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Livre électronique155 pages1 heure

Les fins dernières - Eschatologie: avec Thomas d'Aquin

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À propos de ce livre électronique

Les traités d’eschatologie, comme on les désigne aujourd’hui, sont rares. Pourtant la révélation divine dit par mode d’images et de récits plusieurs choses importantes qui concernent la fin de l’homme et du monde. Le donné scripturaire et de tradition saint Thomas en fait non seulement l’inventaire, mais il en cherche le sens et en dégage le maximum d’intelligibilité. S’il convient de compléter, parfois de reformuler, la doctrine thomasienne, non sans tenir compte du développement de l’enseignement de l’Église depuis le XIIIe siècle, cette doctrine demeure pertinente et éclairante pour la foi. Saint Thomas n’hésite pas à aborder des questions difficiles ou controversées. Il le fait avec une grande sûreté et fermeté de jugement.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Philippe-Marie Margelidon, dominicain de la province de Toulouse, enseigne la métaphysique et la théologie dogmatique à l’Institut catholique de Toulouse, au studium des dominicains à Toulouse, à l’Institut-Saint-Thomas-d’Aquin au couvent des dominicains de cette même ville. Directeur de la Revue thomiste, il est le président de l’Association des Centenaires Saint Thomas d’Aquin (ACTA)
LangueFrançais
ÉditeurSaint-Léger Editions
Date de sortie13 mai 2025
ISBN9782385224509
Les fins dernières - Eschatologie: avec Thomas d'Aquin

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    Aperçu du livre

    Les fins dernières - Eschatologie - Philippe-Marie Margelidon

    Page de titre

    Les fins dernières

    Eschatologie

    avec Thomas d’Aquin

    Philippe-Marie Margelidon op

    Imprimatur

    Nihil obstat

    fr. Édouard Divry, o.p.

    Docteur en théologie

    25 janvier 2025

    fr. Ghislain-Marie Grange, o.p.

    Docteur en théologie

    25 février 2025

    Imprimi potest

    fr. Olivier de Saint-Martin, o.p.

    Prieur provincial

    Toulouse

    Le 28 février 2025

    Du même auteur

    Du même auteur

    Études de christologie thomiste, « Sed contra », Artège, 2010.

    Les christologies de l’Assumptus homo et les christologies du Verbe incarné, Les enjeux d’un débat christologique au

    xx

    e siècle (1927-1960), « BRT », Parole et Silence, 2011.

    Dictionnaire de philosophie et de théologie thomistes (en collaboration avec Y. Floucat), « BRT », Parole et Silence, 32023.

    Les fins dernières, De la résurrection du Christ à la résurrection des morts, « Sed contra », Artège-Lethielleux, 22016.

    Corpus Domini Jesu Christi, Le sacrement de l’eucharistie, « BRT », Parole et Silence, 2019.

    Dieu et le mal, Cinq approches, « Sed contra », Artège-Lethielleux, 2020. De la grâce à la gloire, Quinze leçons sur la grâce, « Sed contra », Artège-Lethielleux, 2021.

    De la prédestination à la réprobation, Un débat inachevé entre Jacques Maritain et Jean-Hervé Nicolas, « Croire et savoir, 69 », Téqui, 2022.

    Jésus Sauveur, Christologie, « BRT », Parole et Silence, 32023.

    La condition originelle et la tentation d’Adam, Le péché originel et sa transmission, De saint Thomas d’Aquin à saint Jean-Paul II, « Croire et savoir », Téqui, 2023.

    Compendium de philosophie, avec Thomas d’Aquin, Éditions Saint-Léger, 2023.

    Être et intériorité, La métaphysique d’Aimé Forest (1898-1983), « Philosophie de l’Esprit », Hermann, 2024.

    Métaphysique et intériorité selon Aimé Forest, Dix études, « Cultures et sagesse », Parole et Silence, 2025.

    Le péché originel, avec Thomas d’Aquin, Éditions Saint-Léger, 2024.

    Eschatologie, De novissimis, « BRT », Parole et Silence, 2024.

    Dieu sauveur, Christologie, avec Thomas d’Aquin, Éditions Saint-Léger, 2024.

    Dieu Trinité, avec Thomas d’Aquin, Éditions Saint-Léger, 2025.

    Sigles et abréviations

    a. article

    argt. argument négatif

    s.c. sed contra

    art. article

    c. corpus

    cap. capitulum, chapitre

    col. colonne

    d. distinction

    IIIa tertia pars de la Summa theologiae

    q.  question

    qc. questioncule

    Prol. prologue

    ad réponse, solution

    *

    BA Bibliothèque augustinienne

    BRT Bibliothèque de la Revue thomiste

    CEC Catéchisme de l’Église Catholique

    CF Cogitatio fidei

    CG Somme contre les Gentils

    CT Abrégé de théologie (Compendium theologiae)

    DMA Dictionnaire du Moyen Âge

    Denz Denzinger, Symboles et définitions de la foi catholique

    DPTT Dictionnaire de philosophie et de théologie thomistes

    RT Revue thomiste

    ST Somme de théologie

    VTB Vocabulaire de théologie biblique

    Introduction

    Les traités d’eschatologie, comme on les désigne aujourd’hui, sont rares. Pourtant la révélation divine dit par mode d’images et de récits plusieurs choses qui concernent la fin de l’homme et du monde. Le donné scripturaire et de tradition est abondant. Ce donné saint Thomas en fait non seulement l’inventaire, mais il en cherche le sens et en dégage le maximum d’intelligibilité¹. On lit parfois que c’est la partie de son enseignement qui, trop dépendante de la culture cosmologique de l’antiquité et des représentations de son temps, serait frappée d’obsolescence. On verra qu’il n’en est rien. Si, çà et là, il convient de compléter, parfois de reformuler, la doctrine thomasienne, non sans tenir compte du développement de l’enseignement de l’Église depuis le

    xiii

    e siècle, l’ensemble de cette doctrine demeure pertinent et éclairant pour la foi.

    Plusieurs présentations sont possibles, saint Thomas a proposé diverses manières d’exposer (ordo expositionis) la doctrine catholique. Nous avons choisi d’organiser la matière en suivant plutôt l’ordre des chapitres du Compendium theologiae, non sans nous référer à d’autres textes du Contra Gentiles, du De Rationibus fidei, du Supplementum de la Summa theologiae ², et de quelques commentaires bibliques de l’Aquinate.


    1 Pour l’ensemble du dossier scripturaire relatif à l’eschatologie néotestamentaire, voir Concordance thématique du Nouveau Testament, Cerf, 1989. Pour les références à l’Écriture dans l’enseignement actuel de l’Église, voir CEC, n° 988-1065.

    2 Le Supplementum est la compilation de textes tirés du quatrième livre de Commentaire des Sentences de saint Thomas (1252-1255). Cette compilation a été entreprise après sa mort pour achever la Somme de théologie. Pour une comparaison doctrinale au

    xiii

    e siècle, voir

    saint Bonaventure,

    Breviloquium, Pars septima, De statu finalis judicii, cap. 1-7 : 1) Le jugement individuel, 2) le purgatoire, 3) les suffrages de l’Église, 4) la fin du monde, 5) la résurrection des corps, 6) l’enfer, 7) le paradis. Pour un exemple de manuel au

    xx

    e siècle, voir Louis

    Ott,

    Précis de théologie dogmatique, Salvator, 1955, p. 649-680. L’auteur, sous le titre « Dieu rémunérateur. Les fins dernières (Eschatologie) » adopte le plan suivant : Chap. I. L’eschatologie de l’homme individuel : 1) la mort, 2) le jugement particulier, 3) le ciel, 4) l’enfer, 5) le purgatoire. Chap. 2. L’eschatologie de l’ensemble de l’humanité : 6) le retour du Christ, 7) la résurrection des morts, 8) le jugement général, 9) la fin du monde.

    1. L’homme et sa fin dernière

    L’homme est un être complexe, un « horizon entre deux mondes », celui de la matière et celui de l’esprit. Il résume en lui la diversité des règnes minéral, végétal et animal. Il est un tout organisé selon un principe directeur, l’esprit (mens, spiritus), ce qu’on appelle l’âme (anima), qui a cette particularité, par rapport à toutes les autres formes de tous les êtres vivants, d’être immortelle³.

    La singularité de ce tout, du composé humain, de l’homme, c’est d’avoir plusieurs fins, parce qu’il participe à divers ordres de choses, qui sont des biens : les biens de la vie personnelle, de la vie sociale, de la vie politique, de la vie ecclésiale, etc.⁴ Ces biens sont d’ordre naturel ou d’ordre surnaturel. Il y a en effet les biens de la nature et les biens de la grâce, et il y a des fins naturelles et une fin surnaturelle⁵. Le langage des fins est complexe, parce que l’homme est un être complexe en qui les fins se conjuguent différemment selon les individus et les moments de la vie.

    Quand on parle de fin surnaturelle, on réfère l’homme à l’ordre de la grâce et de la gloire, c’est-à-dire à la vie divine participée. La fin dernière est la plus haute des fins, c’est pourquoi elle commande toutes les autres, elle les mesure et les ordonne. C’est en effet à partir de la fin dernière que l’homme doit organiser sa vie. Cette unique fin est inscrite en sa nature intellectuelle, c’est-à-dire dans la nature même de son âme, image de Dieu. En dehors de cette fin l’homme ne peut trouver son bonheur, la béatitude parfaite (beatitudo perfecta)⁶. Cette fin dernière consiste dans la vision de Dieu, la pleine participation à la vie de Dieu, à la vie trinitaire. Cette vie divine concerne d’abord son âme immortelle, mais aussi son corps. La béatitude parfaite de l’homme est celle de son âme et de son corps, c’est-à-dire la glorification de l’âme (glorificatio animae) et du corps (glorificatio corporum) lors de la résurrection. Cette fin dernière englobe chaque homme en particulier et ce tout multitudinaire qu’est la communauté des hommes et des anges, ce qu’on appelle l’Église, la communio ecclesiae ⁷.

    La fin ultime comporte une triple dimension : ecclésiologique, christologique et trinitaire. La fin de l’homme c’est de participer à la vie trinitaire par le Christ, unique médiateur, dans l’Église. Avant d’aller plus loin, il faut préciser deux points qui sont comme deux fondements du discours thomasien sur les fins dernières, qui relèvent de ce qu’on appelle aujourd’hui l’anthropologie théologique, à savoir l’unité de l’homme en son âme et en son corps, et l’unicité de sa fin transtemporelle.

    L’homme, son âme et son corps

    L’homme est un être duel, un composé de deux coprincipes : l’âme et le corps. Ces deux éléments ou composants ne sont pas en lui juxtaposés, ils sont unis substantiellement. Ils forment l’un avec l’autre ce tout substantiel qu’est l’homme. Dans ce tout, l’élément déterminant et formel, l’âme spirituelle, forme et principe du corps, plus précisément de la matière dont elle fait son corps, est premier et principal. L’âme, substance spirituelle, créée par Dieu et infusée par lui, est la fin du corps, sa raison d’être⁸. Elle est principe radical du vivant humain. Elle n’est pas le corps, elle s’en distingue réellement, mais elle est ce sans quoi le corps de l’homme n’est pas humain. Considérée en elle-même, l’âme n’est pas une chose ; elle n’est, par elle-même, ni localisée, ni située, ni mesurée par le temps, ni soumise aux passions, mais elle l’est par le corps auquel elle est unie. La passibilité de l’homme atteint l’âme en raison de l’union au corps passible, par ce qu’on appelle la matière quantifiée et qui lui donne ses dimensions. L’âme donne à l’homme d’être ce vivant doué de vie spirituelle ; n’est-il pas un animal rationnel (animal rationale), doué de vie sensitive, exerçant les fonctions primordiales de la vie végétative et capable de vie divine⁹ ?

    Il n’y a donc pas de corps sans âme, et il n’y a pas d’âme humaine sans un corps, disons plus exactement sans matière en laquelle elle existe et subsiste¹⁰. Cette matière dont elle fait son corps est pour elle principe d’individuation¹¹. C’est dans son union au corps que l’âme immortelle possède son individualité. La matière n’est pas un pur réceptacle, elle est pour l’âme un principe, mais ce principe n’a de réalité que par son union à l’âme. Saint Thomas dit de l’âme qu’elle est actus totius corporis, c’est-à-dire l’acte du corps tout entier. Ainsi l’âme n’a d’autre rôle que de constituer le corps en acte. Aussi le corps ne se conçoit pas en dehors de l’âme, il lui est ordonné, relatif, mais la réciproque est vraie. L’âme humaine est faite pour informer un corps, son corps, bien qu’elle puisse pourtant subsister seule à la dissolution du corps. En raison de son immatérialité, de son immortalité, l’âme a cette capacité de perdurer

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