À propos de ce livre électronique
À PROPOS DE L'AUTEUR
Farid Paya, metteur en scène passionné, a consacré 40 ans de carrière à la création théâtrale avec la Compagnie du Lierre. Entouré d’artistes et de spectateurs, il a su trouver dans le silence une impulsion créative, donnant naissance à onze ouvrages, dont six dédiés au théâtre. Une vie d’art et d’écriture, guidée par une nécessité intérieure et une vision fulgurante de la scène et de la littérature.
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Avis sur Le gardien de la tour
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Aperçu du livre
Le gardien de la tour - Farid Paya
Farid Paya
Le gardien de la tour
ycRfQ7XCWLAnHKAUKxt--ZgA2Tk9nR5ITn66GuqoFd_3JKqp5G702Iw2GnZDhayPX8VaxIzTUfw7T8N2cM0E-uuVpP-H6n77mQdOvpH8GM70YSMgax3FqA4SEYHI6UDg_tU85i1ASbalg068-g© Lys Bleu Éditions – Farid Paya
ISBN : 979-10-422-5725-5
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Face au désert marin où d’anciennes fortifications disputaient au lichen leurs ultimes fondations, la foule amassée au loin sur les collines regardait ces tours de guet que les séismes avaient rendues impraticables, et ce vieillard, incertain, en butte à la chute, agrippé à la plus haute saillie de la plus haute tour. Nul homme, sous couvert de la peur, n’osait l’escalade afin de le sauver, nul autre même sous couvert de la honte, n’abaissait le regard par crainte de le perdre de vue, mais tous le sentirent tomber, lent comme une plume, dans une descente sans fin, pour le retrouver bien plus tard, intact parmi les récifs et les algues, attribuant la pureté de son visage à une démence solitaire ou à l’excroissance du divin.
Les villageois peuplant les collines rêches ouvertes sur la mer s’étaient toujours tenus à l’écart des ruines insalubres. L’existence du vieillard, caché dans la plus haute tour, ayant vécu quarante années de réclusion, leur était connue, mais ils n’en parlaient guère. Superstitieux, ils attendaient son ultime apparition comme un signe qui mettrait fin aux séismes et, pleins d’espérance, ils contemplaient le vieil homme combattre le vent jusqu’à perdre pied, jusqu’à prendre parole. Lui tombait lentement, eux écoutaient sa voix emplir l’espace.
« La tour est haute, bâtie de pierres et de briques. Lors de sa construction, des portes et des fenêtres y ont été disposées au hasard des événements. Ceci est simple, visible de loin, nul ne l’ignore. Même vous, à partir de vos maisons fragiles, vous voyez toutes ces béances qui frappent la pierre. Elles vous fascinent, mais la crainte et la distance vous les font confondre avec des salissures du temps. Vous vivez dans l’erreur. Cloués à vos murs, cloîtrés dans vos villages, vous frémissez. Quelle est cette frayeur ? Approchez et vous verrez. N’attendez pas que je vienne à vous. Je descends vers la mer.
« Tomberai-je pour dire ce qui vous rassure ? Non ! J’approche du néant. Vous craignez les séismes. Ceci nous lie. Ma parole sera une hache plantée dans vos cœurs.
« J’ai connu la tour et ses entrailles, sa stature et ses failles. J’ai subi ses secousses. Je dirai la puissance des pierres, le mystère des fenêtres, la mouvance des paysages, et vous tremblerez. Celui qui a vécu dans la tour, cheminant sans cesse entre ses fosses obscures et ses crêtes inachevées, dressées comme des suppliques, connaît la frayeur et l’attrait de chaque ouverture pour les visions singulières qu’elles offrent au regard.
« Entendez : ici, certaines portes donnent sur le vide. De fait, elles sont inutilisables, voire dangereuses, car elles ont une puissance attractive. Mais leur nombre reste raisonnable. Cette restriction rend la tour habitable. Les fenêtres, par contre, sont nombreuses et variées, dans leurs formes comme dans leurs fonctions. Il y aurait tant et tant à dire à leur sujet. Mais pour l’heure trois exemples devraient suffire, car le temps m’est compté, et la mer approche.
« D’abord les basses fenêtres ouvrant sur des paysages luxuriants encombrés de feuillages et d’insectes abondants. Ferveur des taillis, ténacité des bosquets, un mouvement inlassable et fascinant anime ces gouffres de verdure, où passent les carnassiers. Des gerbes de fleurs, œuvre du vent, surgissent et disparaissent à tout instant. La vie et sa profusion séduisent le regard. Fuir les fenêtres n’est en rien un petit acte aisé. Je le sais pour m’y être exercé. Attiré par la beauté, mon œil a vu l’excès et j’ai failli me perdre. Des années durant, j’ai observé un puissant érable aux couleurs changeantes, et ses racines rongées par des chenilles blêmes. À force de regarder, je devenais l’arbre vénérable et sa douleur, la chenille et son avidité, le terreau nourricier et le tronc attaqué, et ce jusqu’à risquer un morcellement de mon attention, une dislocation de mon être. En hiver, comme cet être perdant son feuillage, j’ai cessé de respirer. Lorsque l’érable a succombé, un papillon s’est envolé. J’ai suivi sa trace lumineuse. Ainsi j’ai survécu aux détresses.
« Plus haut dans la tour sont placées les meurtrières. Ce sont de hautes fissures inaccessibles par où tombe la lumière sur le dallage de quelques salles privilégiées. Ailleurs règne l’obscurité.
