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Noctule h: Rétrospective
Noctule h: Rétrospective
Noctule h: Rétrospective
Livre électronique702 pages6 heures

Noctule h: Rétrospective

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À propos de ce livre électronique

Dans ses mémoires, Noctule. h nous raconte sa vie et son rapport à la musique au travers d'anecdotes souvent drôles, parfois tragiques ou simplement mélancoliques. ne dissimulant rien des hauts et des bas de sa vie artistique, il évoque ici avec humour et lucidité les difficultés et embûches qu'un bassiste autodidacte, atteint de dyslexie, peut rencontrer sur le chemin sinueux de ses rêves.

Tout a irrémédiablement basculé dans sa vie avec la perte tragique de son frère jumeau à l'âge de 27 ans. Cette épreuve sera pourtant un puissant moteur qui le poussera à toujours avancer et continuellement se dépasser dans ses projets. Il se reconstruira une fratrie de coeur auprès de ses différents groupes et acolytes.

L'autobiographie drôle et attachante d'un musicien amateur qui n'a jamais baissé les bras, malgré l'adversité et les coups du sort.
LangueFrançais
ÉditeurBoD - Books on Demand
Date de sortie8 nov. 2024
ISBN9782322534425
Noctule h: Rétrospective
Auteur

Emmanuel Bonnet

Emmanuel Bonnet est un musicien et producteur français, oeuvrant dans le rock indépendant messin. Principalement connu sous le pseudonyme de Noctule. h, il est le fondateur et le leader des groupes Noctule Sorix & Logical Tears. Il a aussi collaboré avec différents artistes alternatifs tels que Dorcel, Virus 37 ou Drama of the Spheres.

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    Aperçu du livre

    Noctule h - Emmanuel Bonnet

    Image de couverture du livre “Noctule h”

    Sommaire

    PRÉFACE

    Indication

    PROLOGUE

    PARTIE I PREMIERES NOTES

    CHAPITRE 1 « Sigue Sigue Sputnik c’était de la bombe ! »

    CHAPITRE 2 « Toi tu seras le bassiste ! OK… Mais c’est quoi une basse ? »

    CHAPITRE 3 « Noctule Sorix ! En voilà un nom qui claque ! »

    CHAPITRE 4 « Premier enregistrement et première rupture ! »

    CHAPITRE 5 « Tremendous Belinda, c’était mon terrain de jeu personnel ! »

    CHAPITRE 6 « Ils jouaient tellement fort que je n’entendais pas mon ampli basse ! »

    CHAPITRE 7 « Il avait été coller les affiches devant le bar, dix minutes avant le début du concert ! »

    CHAPITRE 8 « Il avait écrit les paroles assis sur ses WC ! »

    CHAPITRE 9 « C’est le groupe ESIDEC qui a gagné ! »

    CHAPITRE 10 « Il voulait réellement faire cuire un cassoulet sur scène ? »

    PARTIE II NOCTULE SORIX

    CHAPITRE 11 « Il a même explosé le crâne d’un cochon mort sur scène ! »

    CHAPITRE 12 « Vous comptez faire la première partie de Depeche Mode avec tout ce matériel ? »

    CHAPITRE 13 « Il a montré son cul à tout le monde ! »

    CHAPITRE 14 « C’était bancal, confidentiel et pas vraiment abouti, mais c’était notre truc à nous ! Et nous en étions fiers ! »

    CHAPITRE 15 « 1999 - Joa Slova : piste par piste »

    « Joa Slova » - 2:49

    « Kamouth’Song » - 4:17

    « Cantharide » - 4:12

    « Lying in a cage » - 4:30

    « Evil Song » - 3:07

    « Lament » - 6:38

    « Do you really Know ? » - 3:06

    « Batman is not a Green Hornet » - 4:25

    « U.F.O » - 3:44

    « 3ème Enfer » - 3:40

    « SHE » - 4:30

    CHAPITRE 16 « La table 24 pistes et mon ampli basse avaient disparu ? »

    CHAPITRE 17 « Nous voulions que cet album sonne un peu comme une visite guidée dans un asile psychiatrique pour machines dépressives ! »

    CHAPITRE 18 « Plutôt que de tout abandonner et se morfondre, il avait décidé de poursuivre dans la musique en se donnant un but pour continuer à avancer dans la vie ! »

    CHAPITRE 19 « Il vouait une fascination étrange à Pascal Brunner, qui animait l’émission Fa Si La chanter sur France 3 ! »

    CHAPITRE 20 « Une sorte de Rémy Bricka gothique ! »

    CHAPITRE 21 « 2000 - Sweet Azylum? : piste par piste »

    « Sweet Azylum? » - 3:00

    « Blood (Again ?) » - 3:31

    « Humour And Fear » - 1:45

    « Trouble Vision » - 4:21

    « 00 Dr Butagleer » - 0:57

    « 1984 (Big Brother’s Song) » - 4:49

    « Sophia (Interrupted Transmission) » - 3:53

    « Coma White » - 4:15

    « Japanese Excursion » - 1:53

    « Agonie (Final Way…) » - 5:18

    « Trouble Vision (Acoustic) » - 3:01

    CHAPITRE 22 « Butterfly Exhibition ! »

    CHAPITRE 23 « 2001 – Chrysalid Child : piste par piste »

    « Spleen & Idéal » - 4:08

    « Chrysalide Child » - 6:54

    « Mrs Butterfly » - 4:47

    « Elkneria’s Exhibition » - 3:43

    « Regrets [Inachis io] » - 5:51

    « Sphex & Mix » - 3:41

    CHAPITRE 24 « Nous avons chargé le camion et après avoir salué et remercié tout le monde, nous avons repris la route pour Metz à 3 heures du matin ! »

    CHAPITRE 25 « Une sorte de vieux requin un peu blasé et taciturne mais qu’il ne fallait pas emmerder. »

    CHAPITRE 26 « 2002 – Mr Brown : piste par piste »

    « Lust » - 3:57

    « Mr Brown [radical advice] » - 3:20

    « Do you really know ? [2002] » - 3:27

    « Blood [live !] » - 5:50

    CHAPITRE 27 « Fais pas ta star et sors par la petite porte comme tout le monde ! »

    CHAPITRE 28 « Je me suis senti comme Michael Douglas dans Liaison Fatale ! »

    CHAPITRE 29 « Tu peux m’apporter un café s’il te plaît ? »

    CHAPITRE 30 (+7) « La parenthèse Virus 37 ! »

    CHAPITRE 31 « 2003 – Good time is forever Gone : piste par piste »

    « Good time is forever gone » - 7:40

    « Embrace The Sky » - 4:05

    « Early Panic » - 4:01

    « Elapsed Time » - 3:14

    CHAPITRE 32 « C’est un peu comme passer de la conduite d’une 4L à un bus, le jour de l’examen du permis de conduire ! »

    CHAPITRE 33 « 2004 – Zygène de la Filipendule : piste par piste »

    « Le M noir » - 3:37

    « Rivers of Blood » - 4:38

    « Zygène de la Filipendule » - 5:31

    « 1830 » - 5:04

    « Army of Light » - 4:45

    « Twin Song » - 6:02

    « Venom » - 3:33

    « Thursday » - 5:45

    « Callistège Mi » - 5:00

    « Demi-Deuil » - 6:25

    « The Light is gone » - 5:30

    « Nice Eyes In Ice, Ice In Nice Eyes » - 3:13

    « The Velvet Lash » - 4:51

    « The white w » - 4:10

    « M » (Reprise de The Cure) – 3:12

    CHAPITRE 34 « C’était un peu comme Thionville un dimanche matin, mais en plus calme. Je m’y faisais vraiment chier ! »

    CHAPITRE 35 « Un Elvis Zombie sortant de sa tombe ? Ça n’a aucun sens ! »

    CHAPITRE 36 « 2007 – Nonsense : piste par piste »

    « Nonsense » - 4:09

    « TMHKH » - 2:55

    « Switch ? » - 3:09

    « IYHCC » - 3:57

    « Look at you ! » - 4:19

    « Your Empty Brain » - 4:27

    CHAPITRE 37 « La parenthèse compiégnoise ! »

    PARTIE III DORCEL

    CHAPITRE 38 « Dorcel ? Ce n’est pas un producteur de films érotiques ? »

    CHAPITRE 39 « Interlude : une folle nuit à Paris ! »

    CHAPITRE 40 « Lorsque vous faisiez un concert avec Dorcel, vous ne saviez jamais comment ce dernier allait finir ! »

    CHAPITRE 41 « Nos déplacements germaniques ! »

    CHAPITRE 42 « Neige et concerts ne font généralement pas bon ménage ! »

    CHAPITRE 43 « La femme de ma vie ! »

    CHAPITRE 44 « Peut-être bien l’album de trop ? »

    CHAPITRE 45 « 2012 – Noctule Sorix 4.0 : piste par piste »

    « Cawa Sorix In » - 1:24

    « Anahel » - 3:50

    « Breaking Bounds » - 4:37

    « Song 4.0 » - 2:58

    « Even If » - 3:38

    « Push ! » - 3:38

    « Sick again ? » - 3:20

    « Right -> » - 2:34

    « Are you dead ? » - 3:11

    « Monkey Business » - 3:10

    « Romeo’s Distress (Christian Death Cover) » - 3:39

    « No Fear… » - 5:14

    « EHS69 » - 4:18

    « Butterfly 2.12 » - 5:04

    CHAPITRE 46 « La fin d’une époque importante de ma vie, un grand sentiment de vide et un gros gâchis que j’ai personnellement créé ! »

    PARTIE IV LOGIGAL TEARS

    CHAPITRE 47 « Repartir à zéro n’est jamais facile ! »

    CHAPITRE 48 « Les frustrations ont été présentes dans ce groupe dès sa formation en ce qui me concerne ! »

    CHAPITRE 49 « Se trouver des objectifs communs pour faire avancer le groupe ! »

    CHAPITRE 50 « 2015 – Japanese Lovers : piste par piste »

    « Logical Opening » - 1:18

    « Japanese Lovers » - 6:18

    « Monsters » - 2:15

    « Facing Deafness » - 5:05

    « Rachel » - 5:09

    « Permanent Tears » - 5:30

    « Last Song to Venus » - 5:00

    « End of Tears » - 1:30

    CHAPITRE 51 « État d’âme, mélancolie et biographie ! »

    CHAPITRE 52 « Départ, changements et deception ! »

    CHAPITRE 53 « On prend les mêmes et on recommence tout de la même manière ! »

    CHAPITRE 54 « Il avait été coller les affiches, devant la salle, cinq minutes avant le début des concerts… Rien ne change finalement ! »

    CHAPITRE 55 « 2019 – Reboot 2.0 : piste par piste »

    « Logical Opening (The Disease) » - 1:34

    « Japanese Lovers (Drama of the Spheres) » - 6:06

    « Monster – [The Fang Mix] (The Three Monsters) » - 2:45

    « Facing Deafness – (This Grey City) » - 4:20

    « Rachel – (The Astral Brothers Limited) » - 3:45

    « Permanent Tears – (Arizona Garden) » - 4:02

    « Last song to Venus – (Feeling Of Nowhere feat. My Bittersweet Diary) » - 7:07

    « End of Tears – (Noctule Sorix) » - 2:44

    « Logical Opening [Part II] – (Logical Tears) » - 2:00

    « Japanese Lovers – (Alien Marteens feat. Jennifer Blackstone) » - 6:16

    « Japanese Lovers – (Jo Cimatti) » - 6:20

    « – (Noctule. h) » - 9:09

    CHAPITRE 56 « Bosser avec un producteur artistique, qui sait ce qu’il veut, ce n’est quand même pas si mal ! »

    CHAPITRE 57 « La crise Covid a mis un terme à nos petites séances musicales de façon nette et brutale ! »

    CHAPITRE 58 « Confinements & musique numérique ! »

    CHAPITRE 59 « 2020 – Black Hole : piste par piste »

    « Black Hole » - 3:52

    « Outer-Space I » - 1:17

    « The Light (Hooky’s way) » - 3:24

    « Love will tear us apart » - 4:03

    « Jesus Shop » - 4:01

    « Ordinary Lies » - 5:22

    « Outer-Space II » - 2:13

    « White Star » - 3:26

    CHAPITRE 60 « Un nouvel EP de reprises et un masque nô ! »

    CHAPITRE 61 « 2021 – 7H3 L16H7 R3-1M461N3D : piste parpiste »

    « 7H3 L16H7 (Hooky’s way) » - 3:21

    « L0V3 W1LL 734R U5 4P4R7 – R3-1M461N3D (Tremendous Belinda cover) » - 3:46

    « 7H3 L16H7 - R3-1M461N3D (Alien Marteens cover) » - 5:10

    « 7H3 L16H7 - R3-1M461N3D (Arizona Garden cover) » - 4:47

    « 7H3 L16H7 - R3-M1X3D (Noctule. h VS Phil Von Trace farewell-mix) » - 3:01

    « 7H3 L16H7 - R3-M1X3D (Noctule Sorix cold-mix) » - 3:34

    « 7H3 L16H7 - R3-M4N1PUL4713D (Noctule. h club-mix) » - 3:12

    « 7H3 L16H7 – 1N71M473 V1B3 (Electric Chaman cover) » - 6:14

    CHAPITRE 62 « Pourquoi entretenir de fausses relations alors que le groupe n’existait plus ? »

    ÉPILOGUE « La fin d’un cycle, une remise en question, l’écriture d’un livre et une belle rencontre, qui se veut pleine d’espoirs et de nouvelles aventures ! »

    DISCOGRAPHIE

    BOOTLEEGS AND SINGLES

    REMERCIEMENTS

    CRÉDITS PHOTOS

    PRÉFACE

    Si une préface est avant tout destinée au lecteur, j’espère que vous me pardonnerez de l’adresser directement à l’auteur de ce livre.

    Ma première réaction quand j’ai appris que tu écrivais ce pavé, dont je voyais déjà le titre briller en lettres dorées - Ma vie, mon oeuvre - a été : « Pourquoi ? Pour dire quoi ? De quel droit ? Pourquoi des colombes sur la couverture ? ». L’inconscient collectif susurrait à mon oreille : « Si tu n’es pas célèbre ou suffisamment connu, tu n’existes pas et tu n’as donc pas le droit d’écrire un livre ».

    Puis est venue la lecture de la première version. J’ai tout de suite été convaincu que ce livre devait être écrit, et ce peu importe le nombre de lecteurs puisqu’égoïstement j’en étais. D’abord, cette lecture réactivait des souvenirs condamnés sans cela à l’évaporation. Ensuite, j’étais amusé de revivre certaines anecdotes et d’en découvrir d’autres. Enfin, et peut-être avant tout, j’étais touché. Parce qu’au départ c’est d’abord l’histoire d’adolescents qui veulent faire de la musique, avec tout ce qu’il y a de maladroit et de viscéral.

    Le lecteur s’apercevra cependant que ta passion s’est nourrie de beaucoup plus que la simple force qui anime, partout sur la planète, des jeunes êtres qui tapent sur les parois d’une cage bien trop petite pour eux en hurlant que ça ne va pas se passer comme ça. Car cette force ne tient sur la durée que si on l’apprivoise. Ainsi, quand certains s’arrêtent de taper sur les murs, usés, domptés, endormis, résignés, corrompus, morts ou tout simplement fous, d’autres ne lâchent rien.

    Il t’est arrivé plus d’une fois de fixer dans les yeux la douleur qui enserre parfois nos vies, au risque d’y être aspiré. Il est heureux que tu aies toujours eu la force de détourner le regard, renforçant à chaque fois cette certitude contre-intuitive que c’est à proximité de ce vide que l’on habite le plus intensément ce monde, et que l’on y perçoit le mieux sa beauté autant que son extravagante absurdité.

    Alors quelle importance d’être connu ou même reconnu ? Par qui ? Qui serait légitime pour nous reconnaitre ce droit à émettre nos vibrations ?

    À l’heure où d’autres passions m’animent, je referme ce livre avec le bonheur de voir que son écriture coïncide avec ce nouveau chapitre qui s’ouvre à toi avec Ilan. Et puisqu’il marque autant la fin d’une époque que le début d’une autre, il transforme cette étape en un deuil joyeux, me donnant l’occasion de conclure en évoquant Robert Smith.

    Car oui, même si « it doesn’t matter if we all die », essentielle est la version de notre vie que nous aurons livrée à nous-mêmes, en hommage à nos rêves les plus fous de nos jeunes années. Puisqu’on ne rendra jamais notre dernier souffle qu’à nous-mêmes, autant ne pas trahir l’utopiste qui nous l’avait prêté avec tant d’espérance. Sur ce point, le jeune Noctule, avec sa mèche pointant vers le ciel et son visage irradiant une innocence mise depuis à rude épreuve, peut être rassuré. Il n’a pas été trahi.

    NOTE DE L’AUTEUR

    «La musique est le refuge des âmes ulcérées par le bonheur.» La première fois que j’ai lu cette citation d’Emil Michel Cioran, c’est en parcourant la pochette d’un album de Trisomie 21. J’en ai fait ma devise des années durant. La musique a toujours plus ou moins été présente dans ma vie. Celle que j’écoute et bien sûr celle que je produis. Et c’est vrai qu’elle a souvent été un refuge pour moi. Elle m’a permis d’apaiser certaines douleurs et d’extérioriser une forme de culpabilité et diverses frustrations.

    Bob Marley disait que le genre de musique qu’on joue n’a pas beaucoup d’importance et que sa qualité en a encore moins. L’unique chose qui compte, c’est l’engagement corps et âme qu’on met dans sa création. Et de ce point de vue-là, on peut vraiment dire que je n’ai jamais triché et que je m’y suis mis à fond !

    Jusque-là, je n’ai jamais vraiment regardé derrière moi. J’ai toujours essayé d’avancer coûte que coûte et ce malgré les embûches de la vie. Celles-ci ont été plus nombreuses que prévues, croyez-moi, et souvent plus tragiques que nécessaire. Mais avec l’arrivée de mes 50 ans, j’ai pour la première fois exprimé le besoin de revenir un peu sur mon passé et tout ce que j’ai réalisé musicalement. La crise de la cinquantaine ? Peut-être…

    Mais surtout l’envie de me surpasser une fois de plus. J’ai bien composé des albums de musique diffusés à l’international, j’ai bien publié des albums de BD chez des grosses maisons d’édition et fait beaucoup de choses sympas d’un point de vue artistique, mais je n’ai jamais écrit de livre. C’était pourtant un rêve caché et une envie folle depuis des années.

    Envie trop complexe et probablement trop effrayante pour moi qui suis dyslexique et qu’on a si souvent brimé durant la scolarité, en me répétant inlassablement que je ne savais pas écrire correctement. Alors j’ai pris l’arrivée de mes 50 ans et la fin prématurée de mon groupe Logical Tears comme un défi pour rebondir et enfin écrire ce foutu livre. Un ami m’a dit que j’étais un créatif et que je ne trouvais le bonheur que lorsque j’avais des projets. C’est sûrement vrai… Ce livre allait donc être mon prochain projet à la recherche du bonheur. Le sujet était évident pour moi ! Mon rapport à la musique et comment celle-ci a toujours plus ou moins façonné mon existence. Alors, oui… c’est clair que je ne suis pas une rock star, que je ne suis absolument pas connu et que ce livre n’intéressera probablement personne, mis à part les cinq ou six acteurs qui y figurent, parfois même un peu malgré eux. Mais il était important pour moi de l’écrire et il m’a permis de retrouver quelque chose de précieux à mes yeux. Quelque chose que j’avais perdu depuis de trop nombreuses années avec la stagnation et l’ennui que j’ai éprouvé dans Logical Tears. L’envie de refaire de la musique le moteur de ma vie et de créer quelque chose sans frustrations et sans compromis !

    J’espère que la lecture de cet ouvrage vous permettra, si ce n’est de vous intéresser à ma musique, au moins d’en apprécier sa réalisation et son origine. Les anecdotes qui s’y trouvent sont souvent drôles et parfois un peu décalées. Certains personnages, aussi fous qu’ils puissent paraître, sont pourtant bien réels. Ils ont fait partie de mon parcours et m’ont souvent donné de la force pour avancer.

    Alors plus qu’une sombre histoire sur un insignifiant bassiste messin et son oeuvre tout aussi insignifiante, ce livre raconte la persévérance d’un musicien jeune, puis un peu moins jeune, dans la réalisation de ses rêves, aussi modestes soient-ils.

    PROLOGUE

    « C’est toujours mieux de commencer par le début ! »

    Par où commencer cette histoire ? Par le début me direz-vous. C’est vrai… C’est toujours mieux de commencer par le début, comme le titre de ce premier chapitre l’indique. Mais dans ce genre de livre, le premier chapitre est souvent très long et très barbant. L’auteur se sent toujours obligé de raconter où il est né, comment il a grandi, qu’est-ce qu’il a fait à l’école, etc. Et souvent c’est super ennuyeux. C’est vrai quoi ! Tu n’achètes pas un livre qui est censé parler de musique rock et de groupes underground faisant les quatre cents coups, pour te retrouver à lire la biographie et l’enfance super monotone de ton chanteur, ou en l’occurrence bassiste, préféré. Mais d’un autre côté, comme on vient de le dire, il est préférable de commencer par le début, ça pose quand même bien les bases.

    Donc, pas de chance pour ceux qui pensaient réellement faire l’impasse sur ce premier chapitre ! Eh bien non… Vous allez devoir vous y coller ! Déjà, parce que c’est mon livre et que j’y écris un peu ce que je veux et puis, à moi, ça me fait plaisir de revenir sur tout ça. Mais je vous promets, ça ne sera pas trop long et je vais essayer de ne pas être trop assommant. Au pire, vous pouvez passer directement au chapitre suivant. Mais après, il ne faudra pas venir vous plaindre s’il vous manque les bases de l’histoire.

    Donc, je suis né le 30 mars 1972 à la clinique Claude-Bernard à Metz. C’était un jeudi. Mais contrairement à la plupart de mes confrères auteurs qui racontent également leur naissance dans le premier chapitre de leur biographie en ce qui me concerne, je ne suis pas arrivé seul. Non… Nous étions deux ! Fabien et moi. Enfin pour être précis, c’est plutôt moi et Fabien. Je suis arrivé le premier, vers 23h15 et lui a fait son entrée dans ce monde 15 minutes plus tard. Mais je ne suis pas l’aîné pour autant. Je n’ai jamais rien compris à cette histoire qui dit que l’aîné des jumeaux est forcément le deuxième arrivé. Si tu passes le premier sur la ligne d’arrivée, tu n’es pas le second de la course ! Bref, nous étions donc deux... C’est déjà plus original comme naissance(s) pour un premier chapitre, non ?

    Pour être tout à fait honnête, je ne pense pas que ça ait été une grande surprise pour mes parents. Dans la famille il y avait déjà eu beaucoup de jumeaux avant nous. À commencer par mon grand-père paternel qui avait lui-même un frère jumeau et son grand-père à lui qui avait aussi son jumeau. Un gène récessif qui saute une génération, probablement... Du côté de ma mère, il y avait également des cas de jumeaux dans sa famille, donc nous ne faisions pas office de précurseurs.

    Que dire de notre prime enfance ? Que nous avons fait toutes les conneries et entourloupes que peuvent faire les gamins un peu inventifs. Mais là, bah, c’était à la puissance 2 ! Dès que l’un faisait une connerie, comme se fracasser le crâne en tombant du chariot du supermarché qui lui avait servi de tank le temps des courses, l’autre se fracassait le crâne quelques jours plus tard en sautant la tête la première contre un trottoir, un peu trop saillant, après avoir couru les lacets défaits à l’anniversaire d’un copain ! Il fallait bien équilibrer les cicatrices ! J’ai même réussi à m’ouvrir le front directement à l’hôpital en allant voir ma grand-mère et en glissant sur le sol un peu trop humide de sa chambre ! Remarquez, c’était pratique, je n’ai eu qu’à changer d’étage pour recevoir mes points de suture.

    Mais n’allez pas croire que nous étions uniquement des cascadeurs du dimanche ! Non, nous avons eu un goût prononcé pour tout ce qui touchait à l’artistique très tôt. Repeindre les murs du salon aux feutres indélébiles ou se faire des casques de centurion en purée à l’heure du repas alors que la vigilance de nos parents s’était quelque peu amoindrie ne nous faisait pas peur. Toutes les conneries étaient bonnes à faire et, quoi qu’il arrive, étaient faites avec entrain et amusement. Je dois dire que mes parents étaient et restent des gens extraordinaires, plein de générosité et de patience avec leurs deux petits monstres. Et de la patience il en fallait une sacrée dose. Nous avons vraiment eu une enfance heureuse et sans gros traumatismes.

    « Et la musique dans tout ça ? » vous allez me dire… C’est vrai quoi ! C’est censé être un livre sur la musique et là on ne parle que de bosses et de conneries enfantines. Je dois confesser qu’elle n’est pas arrivée très tôt dans nos vies. Il a fallu attendre les années collèges, et comme pour beaucoup de musiciens, elle est arrivée par les copains. Jusqu’à cette époque, nous avions surtout eu un rapport à la musique et aux sons par l’intermédiaire des disqueslivres avec lesquels on pouvait suivre une histoire en écoutant un vinyle tout en tournant les pages d’un livre d’illustrations (c’était pas mal à la mode à la fin les années 70). C’est le disque qui racontait l’histoire avec des bruitages et vous disait quand tourner les pages. Parfois, ce n’était pas si simple de suivre le rythme du disque, car forcément, nous étions à deux sur le même livre et ça prenait deux fois plus de temps pour tourner la page. Je me souviens également que nous avons cassé les pieds à nos parents pour avoir le 45 tours du générique de GOLDORAK, interprété par Noam, lors d’une séance shopping au supermarché où nous n’avions encore fait aucune bêtise. Ça justifiait bien l’achat du disque, non ? Mes parents nous l’ont acheté. Et en le mettant pour la première fois sur la platine, il s’est avéré que le disque était rayé et que Noam avait un côté très répétitif du genre « Il traverse tout l’univers, aussi vite que la lumière. Qui est-il ? D’où vient-il ? Formidable robot… Bzittt… Robot… Bzittt… Robot… ». Dans les cris et les larmes de la déception, nous avons convaincu mon père de retourner au supermarché pour changer le disque. Il l’a fait, mais le second 45 tours était tout aussi rayé que le premier. À la décharge de mon père, la rayure ne se trouvait pas au même endroit sur le vinyle. Il avait donc bien été changer le disque.

    J’ai aussi le souvenir de l’album Thriller de Michael Jackson que nous avions reçu vers nos dix ou onze ans. Je ne sais plus trop comment il s’était retrouvé dans nos mains, mais nous adorions le morceau Thriller ! C’est le seul que nous écoutions en boucle sur l’album. Nous aimions vraiment le passage un peu break au milieu du morceau avec le monologue de Vincent Price et sa grosse voix. Nous ne comprenions pas les paroles mais qu’est-ce que ça foutait la trouille ! Nous adorions. Probablement les prémices de notre nature gothique ? Ça et le fait que nous allions jouer dans le cimetière quand notre arrière-grand-mère nous gardait. Elle habitait en face du cimetière de l’Est, à Metz. Un espace de plus de 17,5 hectares avec plein d’endroits où se cacher. Le terrain de jeu idéal...

    Et puis ce fut la révélation avec la collection de 45 tours de mon père. Il n’était pas trop du genre à collectionner des albums ou à suivre un groupe en particulier. Il n’avait pas beaucoup de 33 tours, mais par contre des 45 tours, ça oui... Il en avait vraiment des tonnes ! Nous les passions sur la platine à la recherche des morceaux qui nous faisaient tripper. Il y avait beaucoup de morceaux disco et dance typique de la fin des 70’s. Mon père adorait les morceaux du genre Born to Be Alive de Patrick Hernandez ou Popcorn de HotButter. Mais il y avait un disque que nous adorions vraiment plus que tous les autres. La pochette était noire et blanche et représentait un poste de radio. C’était Radio - Activity de Kraftwerk. Qu’est-ce que nous avons pu l’écouter celui-là ! Je pense sincèrement que ma passion pour la musique électronique et les gros sons de basse électro viennent de là. Plus tard c’est Front 242 qui prendra le relais mais à cette époque, c’était Kraftwerk qui nous faisait vraiment vibrer. Notre rapport à la musique se résumait plus ou moins à ça. Ecouter des disques (pour être vraiment précis, écouter un morceau en boucle toute la journée) sans aucune autre ambition que de bouger la tête et les bras. Nous n’avions pas encore eu l’idée qu’un jour ça serait peut-être nous qui ferions un disque. Nous n’y pensions même pas, c’était tellement loin de nous et de nos préoccupations. Nous faisions pas mal de sport et notamment du vélo avec mon père, la musique n’était alors qu’une distraction sympa.

    À l’école primaire, les premières déceptions de la vie et les premières injustices ont commencé à poindre leur nez. Avec nos copains et les maîtres d’école ça se passait plutôt bien, mais le directeur d’école avait une dent contre nous. Je ne sais pas trop pourquoi, mais il avait décidé que Fabien et moi étions ses têtes de turc et il faisait tout ce qu’il pouvait pour nous en faire baver. Dès qu’une connerie était faite à l’école, Fabien et moi étions systématiquement mis dans la liste des coupables. Ce qui était profondément injuste vu qu’en général nous étions innocents à 50 % (oui c’est vrai, parfois nous étions réellement coupables mais ça, il ne pouvait pas le savoir). Il avait décrété que nous étions des « neuneus » avec un retard mental et qu’on ne ferait jamais rien de bien constructif dans la vie. La cause de son obsession ? Nous étions nuls et archis nuls en orthographe ! Mais à un point qui ferait passer le pire des cancres pour Bernard Pivot. On nous a fait redoubler le CM1 et réellement perdre un an, parce qu’à la fin de cette année redoublée, nous n’étions pas plus doués. La cause de tout cela ? Nous étions dyslexiques. Je le suis toujours, ce n’est pas un truc dont tu te débarrasses facilement. Malheureusement la dyslexie n’était pas encore connue en ce temps-là ! Il était donc plus facile de décréter que nous étions attardés. Je n’arrive pas à imprimer les mots complexes dans ma tête. C’est super compliqué quand je dois écrire certains mots car je ne sais jamais si ça prend « en » ou « an », s’il faut mettre « c » plutôt que « s » avant l’apostrophe, même si on me l’a répété mille fois… Et quand je parle un peu trop vite, il arrive qu’un mot sorte de ma bouche alors qu’il n’a pas vraiment sa place dans la phrase. Fabien confondait souvent lessons « che » avec le « ge » à l’écrit. J’ai aussi le souvenir, étant super jeune, d’écrire mon prénom à l’envers « Leunamme » plutôt qu’Emmanuel. Pour moi c’était logique et ça me semblait plus juste comme ça. Enfin bref, tout ça pour dire que notre cheminement de pensée n’était pas tout à fait correct et que nous avons vite commencé à nous sentir différents des autres à l’école et surtout en Français. Nous avons été victimes de discriminations et parfois de brimades morales de la part de certains de nos profs tout au long de notre scolarité. Ceux-ci préféraient considérer que nous étions des abrutis, s’attachant plus à la forme qu’au contenu de nos devoirs. J’ai quand même poursuivi des études littéraires. Une certaine forme de masochisme ? Probablement. Et puis, il fallait bien montrer à tous ces imbéciles que ce n’est pas parce que tu écris en commettant quelques fautes par-ci par-là que tu es forcément un débile profond.

    « Mais quel rapport avec la musique ? » allez-vous encore me demander ? Eh bien dans la musique il n’y a pas d’orthographe, et si tu joues les notes dans le mauvais sens, du moment que tu le fais en rythme et à chaque fois de la même façon, ce n’est pas faux ! C’est juste ta façon de t’exprimer. Nous avons donc compensé nos défaillances et lacunes en français par un goût et une pratique exacerbée de l’artistique. Notamment avec le dessin et la musique.

    Comme je l’ai dit plus tôt, c’est au collège que tout est arrivé et que la musique s’est imposée à nous. Mais comme je l’avais promis, nous allons faire court et il est largement temps de clore ce prologue (pas si ennuyeux que ça au final, si ?) et de s’attaquer au réel commencement de cette histoire avec nos années collèges !

    CHAPITRE 1

    « Sigue Sigue Sputnik c’était de la bombe ! »

    Fabien et moi-même sommes donc entrés en sixième au collège Robert Schuman à Metz. Plus qu’un collège, c’était réellement une cité scolaire. Celle-ci comprenait un collège, un lycée général, un lycée technique, un CFA, un GRETA et divers BTS. Une véritable petite ville avec plus de 3500 élèves, toutes classes confondues, répartis sur plus de 17 hectares. Elle avait son propre centre sportif avec un stade d’athlétisme, sa propre piscine et son terrain de foot (les sports études foot étaient encadrés par le FC Metz et certains des plus talentueux ont même fini en D1). Bref, pour des petits cons qui n’avaient connu qu’une classe de primaire de vingt élèves, c’était quand même vachement impressionnant. L’avantage c’est que le collège n’était qu’à dix minutes à pied de chez mes parents. Nous pouvions donc rentrer chez nous entre midi et 14 heures tous les jours et nous n’avions pas à nous taper le bus ou les transports en commun. Et bien évidemment, autre énorme avantage, sur plus de 3500 élèves, les deux petits cons que nous étions devenaient totalement invisibles et anonymes face à une éventuelle direction qui aurait décidé de faire de nous ses souffre-douleurs.

    La sixième s’est plutôt bien passée. Comme la plupart des nouveaux collégiens, nous avons pris nos marques et appris les codes de ce nouveau monde scolaire. Nous faisions profil bas, après tout nous étions les petits nouveaux, facilement impressionnables. Et pour la première fois de notre vie, Fabien et moi-même étions dans des classes différentes. Nous avons donc eu des copains différents en classe et nous avons commencé à nous débrouiller par nous-mêmes, sans trop compter sur le fait d’être toujours à deux. Mais c’est en cinquième que ça a commencé à se compliquer. Nous l’avons redoublé tous les deux, bien que dans des classes différentes. Et cette fois-ci, pas du tout pour une sombre « injustice dyslexique ». Non… Nous avons redoublé par manque de travail et c’était justifié. Si la sixième avait était une année d’apprentissage des codes du monde du collège, on ne va pas se mentir, la cinquième a plus été comme une année d’expérimentation sur les limites que nous pouvions atteindre. Les codes, nous les connaissions, et nous savions désormais comment les contourner pour faire un maximum de conneries avec nos copains. Nous n’avons pas été les seuls. Cette année-là le collège a connu la plus grande vague de redoublements pour les classes de cinquième de son histoire. Il faut croire que nous n’étions pas les seuls à vouloir repousser les limites.

    Et c’est là que la direction du collège a commis la plus grosse erreur de son existence ! Ayant eu un maximum de redoublants, ils n’ont rien trouvé de mieux que de créer une cinquième spéciale où tous les redoublants étaient réunis. Je me suis donc retrouvé à nouveau dans la même classe que Fabien. Ils s’en sont bien mordu les doigts ! La classe était ingérable. Plus d’un prof a dû finir en asile psychiatrique à cause de nous. Nous n’allions plus en classe, nous allions au cirque. Toutes les conneries étaient permises et comme tout le monde dans la classe se connaissait, soit parce que les élèves avaient déjà été dans des classes communes, soit parce qu’ils étaient les copains du frère ou de la soeur présents dans sa classe, tout le monde se couvrait face aux profs. Pour vous montrerà quel point ça partait vraiment en sucette, je vais vous raconter la petite mais mémorable anecdote dite du « piano magique » en cours de musique ! Et puis comme ça on en reviendra à la musique, par la même occasion, qui est quand même le sujet principal de ce livre.

    À cette époque donc, la musique ne nous intéressait pas plus que ça. Voire même pas du tout. Mais nous avions quand même une heure par semaine consacrée à son apprentissage, ou au moins à sa découverte. La prof était plutôt jeune et manquait cruellement d’expérience. Elle enseignait une discipline dont tout le monde se moquait et, par-dessus tout, elle s’appelait mademoiselle Seichepine (je ne suis pas trop sûr de l’orthographe, mais ça se prononçait bien comme ça !). Alors forcément avec un nom pareil, ce n’était pas vraiment gagné d’avance pour elle face à une horde hystérique prête à faire toutes les bêtises possibles pour s’amuser. Les cours étaient insipides et chiants au possible. Ce n’est certainement pas elle qui a créé des vocations. Il y avait une partie historique où nous devions apprendre les noms des grands compositeurs classiques ainsi que le nom de leurs oeuvres (comment veux-tu intéresser des jeunes avec ce genre de programme ?) et une partie pratique, avec mademoiselle Seichepine au piano qui nous faisait chanter tout en jouant plus ou moins bien. Chanter

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