La Symphonie pastorale: Exploration de l'amour, de la moralité et de la cécité dans un cadre bucolique suisse
Par André Gide
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À propos de ce livre électronique
La tension culmine lorsque Gertrude subit une opération qui lui rend la vue. Cette transformation physique est accompagnée d'une prise de conscience cruelle et brutale des vérités et des mensonges qui l'entourent. La clarté de la vision apporte une nouvelle perspective sur sa vie et sur les intentions du pasteur, entraînant des bouleversements émotionnels majeurs.
Gide utilise cette histoire pour explorer la complexité des relations humaines et les zones d'ombre de la moralité. Le personnage du pasteur est un homme dévoué et sincère, mais également faillible et en proie à des désirs conflictuels. La cécité de Gertrude est une métaphore de l'ignorance et de la pureté, tandis que son recouvrement de la vue symbolise la révélation et la désillusion.
André Gide
André Gide (1869–1951), winner of the 1947 Nobel Prize for Literature, was a celebrated novelist, dramatist, and essayist whose narrative works dealt frankly with homosexuality and the struggle between artistic discipline, moralism, and sensual indulgence. Born in Paris, Gide became an influential intellectual figure in nineteenth- and twentieth-century French literature and culture. His essay collections Autumn Leaves and Oscar Wilde, among others, contributed to the public’s understanding of key figures of the day. He traveled widely and advocated for the rights of prisoners, denounced the conditions in the African colonies, and became a voice for, and then against, communism. Other notable works include The Notebooks of André Walter (1891), Corydon (1924), If It Die (1924), The Counterfeiters, and his journals, Journal 1889–1939, Journal 1939–1942, and Journal 1942–1949.
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Aperçu du livre
La Symphonie pastorale - André Gide
À
JEAN SCHLUMBERGER
Sommaire
PREMIER CAHIER
DEUXIÈME CAHIER
PREMIER CAHIER
10 Février 189...
La neige qui n’a pas cessé de tomber depuis trois jours, bloque les routes. Je n’ai pu me rendre à R... où j’ai coutume depuis quinze ans de célébrer le culte deux fois par mois. Ce matin trente fidèles seulement se sont rassemblés dans la chapelle de La Brévine.
Je profiterai des loisirs que me vaut cette claustration forcée, pour revenir en arrière et raconter comment je fus amené à m’occuper de Gertrude.
J’ai projeté d’écrire ici tout ce qui concerne la formation et le développement de cette âme pieuse, qu’il me semble que je n’ai fait sortir de la nuit que pour l’adoration et l’amour. Béni soit le Seigneur pour m’avoir confié cette tâche.
Il y a deux ans et six mois, comme je remontais de la Chaux-de-Fond, une fillette que je ne connaissais point vint me chercher en toute hâte pour m’emmener à sept kilomètres de là, auprès d’une pauvre vieille qui se mourait. Le cheval n’était pas dételé ; je fis monter l’enfant dans la voiture, après m’être muni d’une lanterne, car je pensai ne pas pouvoir être de retour avant la nuit.
Je croyais connaître admirablement tous les entours de la commune ; mais passé la ferme de la Saudraie, l’enfant me fit prendre une route où jusqu’alors je ne m’étais jamais aventuré. Je reconnus pourtant, à deux kilomètres de là, sur la gauche, un petit lac mystérieux où jeune homme j’avais été quelquefois patiner. Depuis quinze ans je ne l’avais plus revu, car aucun devoir pastoral ne m’appelle de ce côté ; je n’aurais plus su dire où il était et j’avais à ce point cessé d’y penser qu’il me sembla, lorsque tout à coup, dans l’enchantement rose et doré du soir, je le reconnus, ne l’avoir d’abord vu qu’en rêve.
La route suivait le cours d’eau qui s’en échappait, coupant l’extrémité de la forêt, puis longeant une tourbière. Certainement je n’étais jamais venu là.
Le soleil se couchait et nous marchions depuis longtemps dans l’ombre, lorsque enfin ma jeune guide m’indiqua du doigt, à flanc de coteau, une chaumière qu’on eût pu croire inhabitée, sans un mince filet de fumée qui s’en échappait, bleuissant dans l’ombre, puis blondissant dans l’or du ciel. J’attachai le cheval à un pommier voisin, puis rejoignis l’enfant dans la pièce obscure où la vieille venait de mourir.
La gravité du paysage, le silence et la solennité de l’heure m’avaient transi. Une femme encore jeune était à genoux près du lit. L’enfant, que j’avais prise pour la petite-fille de la défunte mais qui n’était que sa servante alluma une chandelle fumeuse, puis se tint immobile au pied du lit. Durant la longue route, j’avais essayé d’engager la conversation, mais n’avais pu tirer d’elle quatre paroles.
La femme agenouillée se releva. Ce n’était pas une parente ainsi que je supposais d’abord, mais simplement une voisine, une amie, que la servante avait été chercher lorsqu’elle vit s’affaiblir sa maîtresse, et qui s’offrit pour veiller le corps. La vieille, me dit-elle, s’était éteinte sans souffrance. Nous convînmes ensemble des dispositions à prendre pour l’inhumation et la cérémonie funèbre. Comme souvent déjà, dans ce pays perdu, il me fallait tout décider. J’étais quelque peu gêné, je l’avoue, de laisser cette maison, si pauvre que fût son apparence, à la seule garde de cette voisine et de cette servante enfant. Toutefois il ne paraissait guère probable qu’il y eût dans un recoin de cette misérable demeure, quelque trésor caché... Et qu’y pouvais-je faire ? Je demandai néanmoins si la vieille ne laissait aucun héritier.
La voisine prit alors la chandelle, qu’elle dirigea vers un coin du foyer, et je pus distinguer, accroupi dans Pâtre, un être incertain, qui paraissait endormi ; l’épaisse masse de ses cheveux cachait presque complètement son visage.
— Cette fille aveugle ; une nièce, à ce que dit la servante ; c’est à quoi la famille se réduit, paraît-il. Il faudra la mettre à l’hospice ; sinon je ne sais pas ce qu’elle pourra devenir.
Je m’offusquai d’entendre ainsi décider de son sort devant elle, soucieux du chagrin que ces brutales paroles pourraient lui causer.
— Ne la réveillez pas, dis-je doucement, pour inviter la voisine, tout au moins, à baisser la voix.
— Oh ! je ne pense pas qu’elle dorme ; mais c’est une idiote ; elle ne parle pas et ne comprend rien à ce qu’on dit. Depuis ce matin que je suis dans la pièce, elle n’a pour ainsi dire pas bougé. J’ai d’abord cru qu’elle était sourde ; la servante prétend que non, mais que simplement la vieille, sourde elle-même, ne lui adressait jamais la parole, non plus qu’à quiconque, n’ouvrant plus la bouche depuis longtemps, que pour boire ou manger.
— Quel âge a-t-elle ?
— Une quinzaine d’années, je suppose : au reste je n’en sais pas plus long que vous...
Il ne me vint pas aussitôt à l’esprit de prendre soin moimême de cette pauvre abandonnée ; mais après que j’eus prié — ou plus exactement pendant la prière que je fis, entre la voisine et la petite servante, toutes deux agenouillées au chevet du lit, agenouillé moi-même, — il m’apparut soudain que Dieu plaçait sur ma route une sorte d’obligation et que je ne pouvais pas sans quelque lâcheté m’y soustraire. Quand je me relevai, ma décision était prise d’emmener l’enfant le même soir, encore que je ne me fusse pas nettement demandé ce que je ferais d’elle par la suite, ni à qui je la confierais. Je demeurai quelques instants encore à contempler le visage endormi de la vieille, dont la bouche plissée et rentrée semblait tirée comme par les cordons d’une bourse d’avare, instruite à ne rien laisser échapper. Puis me retournant du
