Vie seconde à Venise / Second life in Venice: Voyage à Venise en dentelle et aquarelle / Travel to Venice in lace and watercolor

Par Marion Benson

Un recueil d’ouvrages sur Venise montrant ce que la Cité-monde aquatique a de plus mystérieux et de plus authentique, associant des lavis aquarellés souvent détrempés dans l’eau du Grand Canal, sur lesquels sont apposés de vraies dentelles vénitiennes modernes. Ces tableaux sont accompagnés d’un texte qui explore à la fois la recherche des signes secrets, et le temps qui passe, englobant une nouvelle symbolique de l’art contemporain. L’ensemble offre une structure de réflection orientée sur l’existence humaine et le questionnement des univers inconnaissables qui nous enveloppent. Une édition bilingue est proposée.

• Langue: Français
• Éditeur: Les Éditions du Net
• Date de sortie: 23 mai 2024
• ISBN: 9782312143811

Aperçu du livre

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Vie seconde à Venise Second life in Venice

Marion Benson

Vie seconde à Venise Second life in Venice

Voyage à Venise en dentelle et aquarelleTravel to Venice in lace and watercolor

LES ÉDITIONS DU NET

126, rue du Landy 93400 St Ouen

© Les Éditions du Net, 2024

ISBN : 978-2-312-14381-1

Pourquoi faut-il que je compose ?

Pour briser l’étau peut-être,

pour me noyer peut-être,

pour me noyer sans m’étouffer,

pour me noyer mes piques,

mes distances, mon inaccessible.

(Henri Michaux, Passages)

C’est là que la main de Yahvé fut sur moi ; il dit : « Lève-toi, sors de la vallée, et là, je vais te parler. » Je me levai et je sortis dans la vallée, et voilà que la gloire de Yahvé y était arrêtée, semblable à la gloire que j’avais vue au bord du fleuve Kebar, et je tombai la face contre terre.

(Ézéchiel 3-21)

Why must I compose ?

To cut the chains perhaps,

to drown maybe,

to drown without choking,

to drown my spikes,

my distance, my inaccessible.

(Henri Michaux, Passages)

And it was there that the hand of Yahweh was upon me, and he said, « Arise, come out of the valley, and there I will speak to you. » I rose and went to the valley, and the glory of Yahweh was there, like the glory I had seen on the banks of the river Kebar, and I fell face to ground.

(Ezekiel 3-21)

Vie Seconde

La Vie Seconde parcourt d’un trait, et d’un fil, les signes annonciateurs et le court espace-temps de la seconde qui s’inscrivent dans la recherche de ce temps court. Puisque le monde des perceptions semble très limité aux seules observations et quelques impressions que l’enveloppe terrestre veut bien me laisser contempler, autant se fier aussi aux signes, aux symboles cachés, qui seraient là pour m’avertir de quelque chose d’inconnaissable.

Cette recherche repose sur un postulat qui est celui de la communication et de la reconnaissance de soi et des autres, de savoir pourquoi certaines propositions artistiques sont rémanentes alors que d’autres paraissent liées au fil du temps qui passe. Pourquoi le temps a-t-il un effet, et savoir s’il s’exerce toujours dans le même sens ? La même réflexion peut s’appliquer au domaine de l’espace, en quels lieux, avec quels entourage et environnement s’exprime toute forme d’art et dans quel but conceptuel ?

De manière très schématique, c’est l’application du principe d’incertitude de Heisenberg en physique quantique qui peut nous motiver ici, non seulement le temps et l’espace sont les variables primordiales de notre humanité, mais de plus on ne peut les connaître en même temps, elles s’excluent mutuellement, si l’une est connue, l’autre ne peut l’être.

Ces indéterminations compliquent sérieusement notre vie sur terre, sans que l’on puisse s’approcher du fondement du problème, et de comprendre pourquoi il demeure irrésolu. Serait-ce un manquement du cerveau organique qui n’est pas suffisamment pertinent ou performant, ou est-ce que d’autres énergies animent l’humanité à notre insu, sans qu’on le sache ?

La dentelle de Venise

À ces questions, explorées depuis de nombreuses années, je réalise une approche intuitive et originale, de formats paysagés permettant de définir un espace bi-dimensionnel selon une flèche du temps horizontal marquée par une concentration des pigments, et une flèche selon un espace vertical flotté sur le support de papier épais.

À cet égard, la dentelle de Venise aux origines lointaines est un exemple d’écriture simple par le fil, un seul fil de lin ou de soie, puis un fil de coton d’utilisation plus commune et plus tardive. La dentelle à l’aiguille de Venise est immédiatement reconnaissable par sa