Les mineurs du désert: Kenadsa 1913-1962
Par Farid Larab
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À propos de ce livre électronique
Parti sur les traces des mineurs kenadsi, Farid Larab nous propose dans cet ouvrage ponctué de souvenirs et d’analyses, des témoignages recueillis auprès d’eux et des personnes ayant vécu la période de l’exploitation charbonnière. Par leurs différentes déclarations, l’auteur a mis à nu une situation professionnelle des plus démunie, et livré des informations relevant du domaine politique (pratique coloniales), organisationnel ainsi que des faits essentiels marquant la colonisation de Colomb-Béchar, à savoir les importantes explorations de la région effectuées à la fin du XIXe siècle et la résistance de la population autochtone.
L’auteur en parfait guide et ce, grâce aux archives et divers documents réunis, invite le lecteur à découvrir l’itinéraire d’une vie empreinte de souffrance, de risques auxquels ces anciens mineurs étaient exposés durant leur carrière professionnelle mais par dessus tout, d’une prise de conscience, ayant débouché sur des grèves et luttes. Puisant dans la mémoire de toute une génération, cet ouvrage constitue une contribution considérable apportée à l’Histoire.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Farid Larab est titulaire d’une licence en bibliothéconomie et sciences documentaires à l’université d’Alger. II y travaille en tant que cadre archiviste à l’entreprise nationale des Travaux aux puits de Hassi Messaoud.
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Aperçu du livre
Les mineurs du désert - Farid Larab
LES MINEURS DU DESERT KENADSA 1913-1962
FARID LARAB
LES MINEURS DU DESERT KENADSA 1913-1962
CHIHAB EDITIONS
© Éditions Chihab, 2013.
ISBN : 978-9947-39-035-1
Dépôt légal : 3913/2013
Tél. : 021 97 54 53 / Fax : 021 97 51 91
www.chihab.com
E-mail : chihabcommunication@gmail.com
À ma femme et à mon fils Amar
à la mémoire de mes grands-parents et à celle de Hachimi Larab, tombé au champ d’honneur.
Remerciements
Je remercie en particulier Monsieur Djerbal Daho tant pour ses précieuses appréciations que pour son aide quant à la publication de mon manuscrit.
Tout comme je remercie Ouhachi Tahar (enseignent à l’Université de Tizi-Ouzou), Guerbi Boudrina (retraité des Travaux publics de la Wilaya de Béchar), Khennache Rabah (cadre administratif auprès de la wilaya de Béchar), Bouhazma (fonctionnaire auprès du CIAJ de Béchar ) et Mademoiselle Chominot Marie (historienne, docteur à l’université Paris VIII).
Sans oublier tout le personnel du service des Archives de la wilaya de Béchar et ce, pour leur assistance et soutien.
Avant-propos
Au cours de mon court séjour à Béchar, j’ai été fasciné tant par la beauté de son relief géographique que par ses sites touristiques. Les montagnes, les ergs, les oueds et les vallées forment un paysage mosaïque et exceptionnel au sein de cette région désertique. Des sites témoignant du passage de l’homme à travers l’histoire se distinguent nettement presque à travers toutes les localités. Ce riche patrimoine est composé de gravures rupestres, de ksour, de palmeraies, de tombes géantes et entre autres la fameuse mine de charbon de Kenadsa.
La rudesse du climat et le facteur de l’isolement rendent parfois la vie aux Sahraouis très pénible. Car la région est caractérisée par un climat désertique et continental : très chaud en été, jusqu’à 45° et très froid en hiver avec 2° à 3°, auquel s’ajoutent des vents de sable parfois très violents. Ce désagrément climatique offre en revanche aux autochtones une force de méditation, qu’ils expriment par un véritable sentiment d’hospitalité et de chaleur humaine. Le Béchari aime partager avec le visiteur les secrets et la beauté de sa région. Une randonnée chez lui, finit toujours, comme l’exige la tradition, par une invitation somptueuse autour d’un bon couscous et d’un délicieux verre de thé.
A vingt kilomètres au sud-ouest de Béchar, de la vaste étendue de sable, jaillit Kenadsa. Réputé depuis l’ère coloniale pour son gisement et son activité minière, Kenadsa demeure de nos jours, une escale obligatoire pour les visiteurs. Des traces d’un métier disparu, tels les lavoirs, les galeries (sièges d’exploitations), la station thermique et les gigantesques montagnes de résidus de charbon, ne sont que des restes d’une activité minière, qui s’est exercée durant la colonisation française de l’Algérie.
Ce legs permettra certes à la région de relancer le secteur du tourisme et de créer des richesses. Néanmoins, celui-ci présente quelques inconvénients d’ordre sanitaire et écologique. En effet, ces immenses montagnes noires de résidus de charbon que les Bécharis appellent communément le coke portent sérieusement préjudice à la santé publique et particulièrement à l’équilibre de la biodiversité. Ce coke est constitué de déchets provenant du lavoir (triage du charbon) ainsi que des fonds des galeries (couche superficielle couvrant le charbon). Telles sont les décharges qui ont modifié le paysage de Kenadsa et de Béchar-Djedid. Et nul ne pourra traverser ces deux localités sans être interpellé par ces « reliefs » de montagnes noires qui sont le résultat d’un demi-siècle de déversement.
Ce « désastre » écologique commence, de nos jours, à préoccuper sérieusement les autorités locales et la société civile de la région, car les spécialistes ont recensé plusieurs cas de maladies dermatologiques et respiratoires. Des tentatives, qui ont été opérées par des associations écologiques locales en vue d’endiguer ce phénomène n’ont, à ce jour, donné aucune satisfaction.
Ce site historique, tel un musée à ciel ouvert, occupant une vaste superficie au sein de ces deux localités de la région de Béchar, n’a été l’objet jusqu’à nos jours, d’aucune étude et réflexion. Une politique de réhabilitation de ces vestiges et leur classement parmi le patrimoine matériel et immatériel de l’Algérie mérite sérieusement d’être engagée.
Cet espace qui est totalement délaissé et qui dissimule des secrets relevant du domaine de l’histoire contemporaine, offre au chercheur un travail très fastidieux. Car, à ma connaissance, il existe très peu d’ouvrages traitant ce sujet. L’absence de sources bibliographiques, à savoir les ouvrages et autres publications, nous a amenés à nous investir beaucoup plus sur le terrain.
Notre investigation consiste à recueillir au préalable des témoignages auprès des anciens mineurs et des personnes ayant vécu la période de l’exploitation charbonnière.
Cela nous a conduits ensuite à nous rapprocher du service des Archives de la wilaya de Béchar pour cerner et sélectionner les documents traitant de notre sujet de réflexion.
Les visites effectuées au niveau du « Musée » de Kenadsa nous ont permis à la fois de vérifier les propos de nos témoins mineurs et de recueillir des données concernant notamment le volet technique du métier de mineur, à savoir la conception et la répartition des puits, les techniques d’extraction de charbon et l’équipement utilisé, et autres. Nous insistons fortement sur l’absence de publications concernant l’histoire des anciens mineurs de Kenadsa et pour cela nous nous permettons de qualifier le présent travail de recherche d’inédit.
Pour nous permettre de réunir des données et surtout pour insérer notre sujet dans son contexte historique, il nous reste donc, que les archives et les témoignages oraux comme unique source d’informations. En premier lieu, nous avons procédé de manière séquentielle au dépouillement des archives se trouvant au niveau du service des Archives de la wilaya de Béchar. Malgré l’inexistence d’instruments de recherche et le désordre des boites d’archives sur les rayonnages, nous avons pu quand même recenser suffisamment de références et d’indications.
La présentation de manière brute des données (données non encore traitées) nous a obligés à faire appel à d’autres types de documents dans l’intention de coordonner nos idées et de cadrer le sujet. Ainsi, grâce aux monographies (découvertes par hasard dans ce même service), nous avons pu retracer l’enchaînement des événements et établir notre préalable méthodologie. D’autres sources, qui demeurent de nos jours, des supports incontournables pour tout historien, à savoir les témoignages oraux ont été minutieusement exploités.
Les différentes déclarations des anciens mineurs nous ont servis pour illustrer la situation socioprofessionnelle des mineurs et décrire leur métier.
Quoique, durant les entrevues, ces anciens mineurs ont livré quelques informations relevant du domaine politique (pratiques coloniales) et organisationnel (gestion des Houillères du Sud-Oranais de Kenadsa), que nous avons complétées et avons trouvé concordance (recoupement) au cours de notre consultation des archives et de dépouillement de plusieurs titres de journaux.
Notre recherche repose donc sur des procès-verbaux de réunions et d’élections syndicales, un compte-rendu détaillé du Conseil d’administration des Houillères du Sud-Oranais, des procès-verbaux de rencontres entre les mineurs et la sécurité sociale, un rapport détaillé sur la gestion financière des HSO, élaboré par un commissaire aux comptes français et nous avons consulté quelques statuts et textes de réglementation.
Une copie d’un film documentaire évoquant la présence « positive » de la France à Colomb-Béchar (CB), nous a été remise par un fonctionnaire du Centre d’information et d’animation aux jeunes (CIAJ) de cette même wilaya. Un énorme obstacle est à signaler quant au décryptage et à l’analyse des données car le support audiovisuel ne porte aucune mention ou générique. Ces deux indications pourraient en effet nous renseigner sur l’auteur du court-métrage ainsi que sur la date de sa réalisation. C’est grâce à la visualisation répétée de la bande et à notre forte concentration sur quelques dates d’institutionnalisation de sociétés et d’infrastructures que nous avons pu situer le film dans le temps.
Un ensemble de publications ont également contribué à l’enrichissement de nos idées. Cette documentation nous a servis de repères et nous a donnés des indications sur l’histoire et les origines du nationalisme algérien et sur le mode de fonctionnement du syndicat.
Au cours de notre recherche, notre attention s’est portée essentiellement sur la reconstitution des événements vécus par les mineurs, voire les conditions de travail et précisément leur lutte ouvrière et syndicale.
On ne peut évoquer la mine de Kenadsa, sans toutefois mettre en exergue les faits essentiels marquant la colonisation de Colomb-Béchar, à savoir les importantes explorations de la région qui ont été effectuées juste à la fin du 19e siècle, la résistance de la population autochtone face à la présence des troupes françaises, le recours par l’armée française à la force (artillerie militaire) et à la douceur (désenclavement de la région par la voie ferrée étroite) en vue de pacifier la population autochtone, les ambitions économiques françaises et l’extension du chemin de fer pour conquérir l’Afrique noire et enfin les raisons ayant incité la société des Chemins de fer algériens d’autrefois à exploiter le gisement minier de la région de Kenadsa.
Concernant l’exploration de la région, nous avons constaté qu’aucune publication n’a évoqué le ksar d’Igli, qui fut bel et bien le premier jalon de l’extension et de l’occupation militaire de Colomb-Béchar. La construction d’une Redoute (forteresse), à proximité de ce ksar, engendrant désormais l’installation en 1901, du premier poste militaire, n’était qu’un indice révélant réellement la forte concentration des études géographiques et ethnologiques qu’avaient effectuées les explorateurs français sur Igli et sa population autochtone.
Aujourd’hui, les artisans de ce grand patrimoine historique, la mine de Kenadsa, ont farouchement envie de transmettre à leurs enfants les secrets de leur métier ; un métier qui ne s’exerce plus de nos jours en Algérie. Hélas, la maladie de la silicose qui les ronge quotidiennement et l’inexistence de structures d’accompagnement (associations et autres) n’ont fait qu’enfoncer ces « Gueules noires » dans les ténèbres de l’anonymat.
Aucun effort n’a été engagé pour réhabiliter ce valeureux héritage, excepté une statue érigée juste à l’entrée de Kenadsa représentant un mineur poussant un chariot rempli de roche fossile et un musée édifié au centre de cette même localité. Ce musée abrite des objets et des photos retraçant l’histoire et la genèse de la mine.
Si le musée existe, le grand mérite revient à un certain Limanci Mohamed. Le souci de rendre hommage aux anciens mineurs a incité ce fonctionnaire de l’Assemblée populaire communale (APC) de Kenadsa à initier une campagne de collecte de documents et d’objets susceptibles d’apporter des témoignages sur l’activité minière. Une fois réuni, le modeste legs est acheminé vers l’APC. Les objets et les documents récoltés sont ainsi déposés sur une grande table.
Propulsé par ses ambitions, ce bénévole a tenté de mener une action de grande envergure ; celle-ci consiste à ramener ne serait-ce que l’essentiel du passif (ensemble de documents d’archives et d’objets utilisés durant l’extraction de charbon) de l’entreprise minière se trouvant au siège de la daïra de Kenadsa. Après concertation avec les responsables locaux concernés, une partie de ce passif a été transféré vers une autre salle plus spacieuse. Un espace plus spacieux en guise de musée, réparti en stands est donc consacré pour conserver les documents transférés. Un personnel non spécialisé est détaché de l’APC pour veiller à la gestion de cet espace culturel.
Selon Limanci Mohamed, l’important tarde à venir et celui-ci au fil des années est devenu utopique. Cet important est le statut pour le musée que cet administratif souhaite être élaboré ne serait-ce que pour accomplir totalement sa mission.
« Le musée donne réellement des frissons aux visiteurs ; il leur fait revivre un moment à la fois sensationnel et attractif. En visitant les différents stands, rares sont ceux qui maîtrisent leur émotion. Cet important legs ne mérite-t-il pas plus de considération ? » S’interroge Limanci Mohamed.
– Quelles seront les sensations si nous adaptons à titre d’exemple l’expérience des anciens mineurs de France ?
En effet, le grand engouement porté à l’activité minière en France, s’est caractérisé par la mise en place de quatorze musées. Le visiteur aura le plaisir de découvrir des photos et des objets que les mineurs eux-mêmes ont ramenés aux musées. (Musée Villard de Loire et Cagnac de Turn).
Par ailleurs, d’autres mineurs ont investi carrément des sites dans l’intention de préserver ces lieux et leur authenticité et d’éviter d’éventuelles détériorations. Cette action se traduit par l’aménagement en équipement approprié de l’ensemble des vestiges et cela pour permettre aux visiteurs d’y accéder facilement. (Musée Ales de Gard, Lewarde du Nord-Pas-de-Calais).
Des souvenirs amers et douloureux sont ancrés dans la mémoire des anciens mineurs de Kenadsa. La pénibilité de l’activité minière et les risques auxquels ils étaient exposés durant leurs carrières professionnelles ont sérieusement irrité leurs consciences. Les procès-verbaux de réunions syndicales que nous avons étudiés et les témoignages recueillis illustrent fortement la situation désastreuse vécue par cette frange de la société.
Ces anciens mineurs se comptent aujourd’hui sur les doigts d’une main et chaque fois qu’un mineur s’éteint c’est toute une partie de la mémoire collective qui s’évapore.
– Ces artisans et acteurs de l’histoire de la mine de Kenadsa ne méritent-ils pas plus de soins et de considérations ?
– Sortir de l’anonymat cette poignée d’anciens mineurs ne serait-ce que par leurs témoignages ne contribue t-il pas à l’écriture de l’histoire et à la sauvegarde de ce précieux héritage ?
– L’hommage et le mérite ne reviennent-ils pas à ces mineurs qui ont sacrifié toute une partie de leur vie aux fonds des galeries ?
C’est dans cette optique que nous voulons orienter notre recherche. Notre investigation bute également sur la levée du voile concernant la condition socioprofessionnelle des mineurs qui ont exercé pendant presque un demi-siècle, une activité la plus fastidieuse dans une conjoncture très particulière, voire sous l’occupation militaire française de l’Algérie.
Introduction
Sur un vaste territoire déshérité, situé au sud-ouest de l’Algérie, cohabitait une population d’origine arabe et berbère. Les oueds et les routes de caravanes étaient des espaces attractifs pour cette population sahraouie.
Les nomades issus des tribus arabes, nommées
