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L'intrus du golf: Thriller catalan
L'intrus du golf: Thriller catalan
L'intrus du golf: Thriller catalan
Livre électronique260 pages3 heures

L'intrus du golf: Thriller catalan

Par HHA

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À propos de ce livre électronique

L'auteur a choisi la Catalogne, une région qu'il affectionne tout particulièrement, comme décor de ses romans.

Après avoir poursuivi et arrêté une bande de sordides proxénètes trafiquants d'armes et de drogues, le commissaire Galindo et son équipe de limiers sont entraînés dans une folle aventure où se déchaînent les passions humaines.
Quête ésotérique, ambition personnelle, désir de richesse se mêlent sur un fond de terrorisme indépendantiste qui n'est pas sans rappeler des événements brûlants d'actualité...

Après Fatralitas !, HHA revient avec un nouveau thriller au cœur de la grande criminalité !

EXTRAIT

– Monsieur, je suis l’inspecteur principal Jimenez, je crois que c’est vous qui avez découvert le corps, vos papiers, je vous prie, et racontez-moi ce qui est arrivé.
– Commissaire Galindo, dit-il en montrant sa carte. Il était midi et demi passé de quelques minutes. J’avais un fer sept à la main et je tentais d’atteindre le green, quand un grand plouf m’a fait sursauter. Cet homme, dit-il en montrant le cadavre, venait de tomber du ciel. À l’aide de mon club, je l’ai sorti de l’eau et étendu sur le gazon. N’ayant pas votre numéro de téléphone, j’ai appelé mon directeur qui vous a avisé. Depuis, je monte la garde devant ce cadavre qui n’a pas de papier sur lui ni d’argent d’ailleurs. Voilà les faits. Le bébé est à vous, moi je suis en vacances et le hasard a voulu que ça tombe sur moi. Je voulais dire, sans jeu de mots, presque sur moi. Maintenant, si vous n’avez plus besoin de mes services, je vais aller me changer au clubhouse. Je passerai demain à vos bureaux pour signer ma déposition.

À PROPOS DE L'AUTEUR

L'auteur qui se cache derrière les initiales HHA est un touche à tout et curieux de tout qui vit à Genève. Il a été tour à tour ingénieur conseil, directeur d'exportation d'articles de haute fidélité espagnols, organisateur de salons, éditeur de magazines hauts de gamme.
Ses hobbys vont de la plongée sous-marine au pilotage d'avions de tourisme, en passant par le golf et le karaté. Il est aussi grand amateur de voyages, de lectures et de musique. Depuis peu, il s'est lancé dans l'écriture de thrillers. L'Intrus du golf est le deuxième de la série.
LangueFrançais
ÉditeurRomPol
Date de sortie19 oct. 2017
ISBN9782940164615
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    L'intrus du golf - HHA

    communs.

    Prologue

    Mais qu’est-ce qui lui avait pris de suivre les conseils de la belle Conchita Fernandez ? Galindo avait fait sa connaissance à l’occasion d’une affaire pénible dans laquelle une de ses amies était impliquée. Il l’avait revue plusieurs fois et elle avait réussi à le convaincre de prendre des leçons de golf. « Fucking Golf » est une expression qu’il avait entendue plusieurs fois ces derniers mois et avec laquelle il était entièrement d’accord. Au practice, où son professeur, prononcez « pro », tentait de lui faire réussir un swing correct, il avait vu autour de lui des personnes de tous âges et toutes corpulences envoyer des balles à bien plus de cent mètres avec une aisance qui le dégoûtait. Lui, en pleine forme, « jeune, grand, fort et beau » comme il aimait à dire en plaisantant, n’arrivait à envoyer les balles qu’à quelques dizaines de mètres, quand il les touchait. Après quelques mois, les choses s’étaient un peu améliorées. Aujourd’hui, Conchita l’avait prié de faire un parcours avec elle au Club de Mas Nou. Le golf à la « Mordillo » dessiné par l’architecte Ramon Espinosa de Platja d’Aro, la célèbre station balnéaire de la Costa Brava. Après la partie, ils feraient un peu de shopping dans la station puis passeraient la nuit à l’hôtel Aiguablava, situé à une vingtaine de kilomètres du golf.

    – Mon mari est à l’étranger pour quelques jours, lui avait dit la belle d’un air malicieux.

    – Alors, d’accord, je suis ton homme, avait-il répondu avec un sourire de sous entendu lourd.

    – Bien, mon cher Commissaire, je passe te prendre demain vers huit heures, ça va ?

    – Non, on prendra ma voiture, c’est moi qui passe te prendre, à la même heure. On ne sait jamais, la mienne n’est pas connue, la tienne peut-être.

    Comme il était encore de bonne heure, la partie avait bien débuté, avec une température idéale. Conchita, golfeuse chevronnée, l’écrasait avec une facilité qui le désolait, mais comme il faisait beau et que sa vie ne dépendait pas de son score, les petites égratignures faites à son amour propre seraient vite oubliées le soir au lit avec la belle. Ils arrivèrent au trou numéro quinze, un par quatre avec un dog-leg à droite au deuxième coup, pour atteindre le green, légèrement surélevé. La balle de Galindo, très à gauche était à côté d’un obstacle d’eau. Il se plaça pour un coup qui, il espérait, allait lui permettre de rattraper son retard. Au moment où il allait frapper la balle, un grand plouf le fit sursauter. Quelque chose de lourd venait de tomber dans l’eau. Son coup était raté, bien évidemment. Furieux, il se retourna, prêt à frapper l’inculte iconoclaste qui s’était permis cette audace. Le cri d’horreur de Conchita lui fit regarder l’eau où quelque chose de clair remontait lentement à la surface. Une chemise puis une tête émergèrent lentement. Enfin le corps entier d’un homme se mit à flotter en tournant un peu sur lui-même.

    – Puta Ciega ! D’où il sort celui-là ?

    Puis il réalisa que l’homme était tombé du ciel. Il se servit de son club, qu’il n’avait pas lâché, pour tirer le corps vers le bord, puis il le hissa sur l’herbe. Il s’agissait d’un homme âgé d’une cinquantaine d’années, bien mis de sa personne. Vêtu d’un costume de lin blanc, chemise beige. Légèrement ventru, une petite bedaine débordait de la ceinture qui était peut-être trop serrée. Il fouilla les poches mais ne trouva ni papiers ni argent sur le cadavre. Ses collègues allaient se régaler pour l’identifier. Une marque sur le nez indiquait qu’il portait des lunettes. Comme il n’était pas bronzé, c’était certainement dû à des lunettes optiques, Une moustache à la Groucho Marx cachait les légères traces d’un bec-de-lièvre bien opéré. Au cou, il portait une fine chaîne en or et un pendentif de même métal frappé d’un drôle de symbole. Ses mains étaient délicates, fines et manucurées. Il pensa que ce n’était pas un ouvrier. Derrière l’oreille gauche, il remarqua un petit tatouage, comme une sorte de fleur, qui ressemblait à l’étrange motif du pendentif. Galindo prit plusieurs photos du cadavre et du tatouage avec son portable. Puis il téléphona à son directeur, surnommé l’Élégant, pour l’informer de cet amérissage forcé d’un inconnu.

    – Bonjour mon cher Commissaire, je vois que vous vous êtes mis sérieusement au golf et que vous profitez de vos vacances. Ce cadavre, vous le laisserez à vos collègues de Gerona, c’est leur circonscription. Je les informe et dès qu’ils seront sur place vous pourrez terminer votre partie. Transmettez, je vous prie, mes amitiés à la charmante directrice du golf.

    – Conchita, je pense qu’il vaut mieux que tu rejoignes le clubhouse, car cette affaire mystérieuse va attirer la presse. Les journaux et la télévision en seront bientôt remplis. Alors, bonjour la discrétion et l’anonymat ! Appelle un taxi et fais-toi conduire à Platja d’Aro. Mets ton sac de clubs dans le coffre de ma voiture. Voici les clés. Tu les laisseras au-dessus du pneu de la roue avant gauche. Fais ton shopping, je te téléphone dès que j’en aurai terminé ici.

    Conchita partit avec la voiturette électrique. Galindo se plaça devant le corps tombé du ciel. Il fit reculer les quatre joueurs de la partie suivante qui s’approchaient du corps étendu, piqués par la curiosité.

    – Police ! fit Galindo, exhibant sa carte de police. Reculez, il faut sécuriser la zone, les secours vont arriver.

    Les joueurs obéirent, mais déjà les suivants se rapprochaient. La rumeur se répandit telle une brume matinale et rapidement il y eut foule autour de lui.

    Chapitre 1

    Un premier couple de la police fut sur les lieux au bout d’une demi-heure. La cavalerie de Gerona n’arriva qu’une heure plus tard.

    Le chef de cette équipe fit reculer les curieux de plusieurs mètres puis s’adressa à Galindo :

    – Monsieur, je suis l’inspecteur principal Jimenez, je crois que c’est vous qui avez découvert le corps, vos papiers, je vous prie, et racontez-moi ce qui est arrivé.

    – Commissaire Galindo, dit-il en montrant sa carte. Il était midi et demi passé de quelques minutes. J’avais un fer sept à la main et je tentais d’atteindre le green, quand un grand plouf m’a fait sursauter. Cet homme, dit-il en montrant le cadavre, venait de tomber du ciel. À l’aide de mon club, je l’ai sorti de l’eau et étendu sur le gazon. N’ayant pas votre numéro de téléphone, j’ai appelé mon directeur qui vous a avisé. Depuis, je monte la garde devant ce cadavre qui n’a pas de papier sur lui ni d’argent d’ailleurs. Voilà les faits. Le bébé est à vous, moi je suis en vacances et le hasard a voulu que ça tombe sur moi. Je voulais dire, sans jeu de mots, presque sur moi. Maintenant, si vous n’avez plus besoin de mes services, je vais aller me changer au clubhouse. Je passerai demain à vos bureaux pour signer ma déposition.

    – Bien, commissaire, je vous attendrai demain matin à mon bureau, voici ma carte. Je vous remercie d’avoir monté la garde.

    – Je n’ai hélas pas réussi à empêcher les curieux de prendre des photos avec leurs téléphones, mais j’avais étendu ma serviette sur son visage, ce qui devrait éviter que la presse ne vous devance.

    Galindo chargea son sac sur son dos, se fit indiquer le chemin le plus court pour rejoindre le clubhouse et s’en alla d’un bon pas. Après avoir pris une douche et s’être changé, il trouva les clés de sa voiture à l’endroit convenu. Il téléphona à Conchita, qui répondit d’une cabine d’essayage après plusieurs sonneries.

    Ils se retrouvèrent sur la rue commerçante devant le magasin Stradivarius. Elle l’attendait au bord du trottoir, deux énormes sacs logotés aux noms des magasins de cuir qui ont contribué à la renommée de Platja de Aro. Après les avoir déposés à l’arrière, elle prit place dans la voiture, l’embrassa fougueusement et lui dit :

    – Allons-y, mais raconte-moi !

    Galindo lui fit un résumé et lui dit que c’était la police de Gerona qui s’en occupait. Il lui faudrait passer au poste pour signer sa déclaration, comme simple témoin.

    Étonnamment, il y avait peu de trafic. Ils arrivèrent à l’hôtel en un peu plus d’une demi-heure. La suite qui leur avait été attribuée était en fait un appartement au rez-de-chaussée d’une petite maison attenante à l’hôtel. Après une sieste coquine, ils s’endormirent quelques heures. Galindo avait réglé l’alarme de son téléphone sur dix-neuf heures, ce qui devait leur laisser le temps de se préparer. Il avait réservé une table chez Massana, restaurant étoilé de Gerona.

    Le repas fut une merveille. Le patron, qui connaissait bien le commissaire, leur conseilla le « menu dégustation ». L’amour ouvre l’appétit, c’est bien connu. Ils firent honneur aux préparations du Grand Chef. Le menu préparé par Pere Massana, était exceptionnel. Qu’on en juge.

    D’abord la mise en bouche :

    Chocolat glacé au panaché et aux filaments de citron confit – coque, émulsion de persil et rocher de tomate – pain de fougasse soufflé et jambon ibérique – anchois, fraise au poivre de la Jamaïque – baghrir à la crevette, poireau et un voile de lard gras – beignet liquide au « calçot » cendre et sauce romesco. Servis avec une coupe de Cava Raventòs i Blanc, Gran Reserva de la Finca 2007 – D.O. Cava

    Puis le festival commença :

    Yaourt au foie gras, gelée au café et croustillants de toffee.

    P.X. Lustau San Emilio-Jerez.

    Sphère de morue nacrée, glace pilée à l’eau de tomate et huile d’olive vierge. Pedralonga 2010 – Bodegas Pedralonga – Ries Baixes.

    Couteau, crème de chou-fleur, pamplemousse thaï et citron vert.

    V3 Viejas Verdejos 2009 – D.O. Ruedaiñas

    Riz crémeux aux morilles, au museau de bœuf et au gras-double

    Chanson – Côtes de Nuits Village 2008 – Bourgogne.

    Loup, rôti de petits légumes, calamar et olives noires

    E. Guigal – Crozes-Hermitage Blanc 2009 – AOC Crozes-Hermitage

    Porc ibérique laqué, ses fritons soufflés et salade de citron au sel

    Cran Claustre 2005 – Cellers Castell de Perelada – D.O. Empordà.

    Et comme dessert :

    Fausse pomme, sa soupe transparente et glace à la pomme et au laurier et beignet liquide au chocolat, accompagnés de Garnatxa Anubis Ambre 1996 – D.O. Emporda, suivis de deux cafés avec petit four.

    Heureusement, les rations étaient petites, mais tout de même ! C’est le ventre plein et d’un pas légèrement chancelant que, bras dessus, bras dessous, ils retournèrent à la voiture qu’ils avaient laissée dans le parking souterrain situé à quelques centaines de mètres. Grâce au GPS, ils retournèrent sans encombre à Aigua Blava. À l’hôtel, ils prirent une douche en même temps. Ils économisèrent certes de l’eau mais perdirent du temps à se savonner l’un l’autre avec délice.

    Le lendemain matin, Galindo passa au commissariat pour faire sa déposition. Et ils repartirent vers Barcelone. Galindo déposa la belle devant chez elle.

    – Merci pour cette escapade mouvementée, Toro. La prochaine fois, on finira la partie. Cette fois, on a fait match nul sur abandon.

    Chapitre 2

    Officiellement en vacances, mais tenaillé par la curiosité, Galindo passa à son bureau. Pas grand monde ce matin, se dit-il. Il alla voir Amanda et lui raconta ce qui était arrivé sur le golf. Amanda, qui connaissait son chef et qui avait remarqué les petites valises sous ses yeux, s’abstint de lui demander avec qui se jouait la partie.

    Il lui demanda si elle pouvait tirer quelque chose des photos du cadavre prises avec son téléphone.

    – La tête du type est peut-être connue et ce tatouage qui reprend le motif de son pendentif m’intrigue. Regarde ce que tu peux trouver. Sectes, mafias, organisations diverses, etc. Le gars est tombé du ciel vers midi et demi, renseigne-toi discrètement auprès de l’aéroport de Gerona et du petit aéroclub de l’Emporda pour savoir s’il y a eu des vols privés à ce moment-là. Si ça ne donne rien, regarde auprès de Gerona info, des vols ont peut-être transité en provenance de la France. Peut-être que Perpignan/contrôle aura quelque chose à te raconter. Comme je suis en vacances, je vais me promener. Appelle-moi si tu as quelque chose. Bonne fin de journée.

    Galindo sirotait un campari-orange sur la terrasse de Sandor, qui était devenu son bar de prédilection. Les belles femmes étaient nombreuses à se promener sur cette superbe place d’où on montait vers les rues « chics » de la ville. Les regarder était un plaisir sans cesse renouvelé. Son téléphone, qu’il avait réglé sur silence, vibra dans sa poche. C’était Amanda,

    – Oui Amanda, déjà ?

    – Que ne ferais-je pour satisfaire mon chef afin qu’il passe de bonnes vacances… Le bonhomme est inconnu au bâtiment « Espagne ». Je peux essayer Europol ?

    – Oui, mais avec une grande discrétion, car les collègues de Gerona peuvent avoir la même idée et là, le clash pourrait avoir des répercussions très désagréables.

    – Pas de problème, j’ai une copine là-bas. Je lui recommanderai le silence. Elle sera muette comme une carpe. Pour ce qui est du tatouage et du pendentif, il s’agit d’une rune celtique qui peut signifier « or ». Je n’ai rien trouvé d’autre. Désolée.

    – Pas de soucis Amanda, on verra si avec Europol on a plus de chance.

    Le lendemain, Galindo dégustait le petit-déjeuner qu’il s’était préparé : deux citrons, sans eau et sans sucre – son « rince cochon » comme il disait –, café, toasts, jambon et deux œufs sur le plat. La sonnerie de son téléphone interrompit sa lecture du journal La Vanguarda.

    – Oui Amanda.

    – J’ai une réponse d’Europol. D’après la photo, il semblerait qu’il s’agisse d’un certain Jarmo Alasalmi, de nationalité finlandaise, originaire d’Helsinki, né le 29 février 1968. Il a fait des études d’ingénieur, spécialisé en géologie. Il aurait annoncé un livre sur l’Europe et l’or. Ce livre n’est paru nulle part. Alasalmi a disparu il y a un mois et un avis de recherche circule en Allemagne, où il a été aperçu pour la dernière fois à Munich. Il était sorti de l’hôtel pour sa promenade du soir, puis… mystère.

    – Merci ma belle.

    Chapitre 3

    – Espèce de crétins, vous étiez deux, vous ne pouviez pas le surveiller ? Et pourquoi n’était-il pas attaché ?

    – On ne pouvait pas prévoir que ce salaud allait sauter. Il faut être complètement givré pour faire ça.

    – Givré ou pas, ce Finlandais de mes deux est mort, et avec lui ses secrets.

    Bruno Cardif était furieux. Jarmo Alasalmi avait été capturé après avoir été traqué pendant plus d’un mois par la puissante organisation dont il était le chef. Et maintenant il leur échappait définitivement. Certes, sauter de l’hélicoptère, était un geste totalement imprévisible. Et comment avait-il fait ? La portière de la cabine ne s’ouvre que du côté du pilote et contre le sens du vol. BC, on l’appelait par ses initiales, pressentait du louche, quelque chose n’était pas clair. Il fallait en avoir le cœur net.

    – Raconte-moi encore une fois en détail ce qui s’est passé. Et j’ai dit, en détail !

    L’homme en face de lui suait à grosses gouttes, la chaleur dans la petite pièce aux fenêtres fermées était étouffante.

    – Vas-y, raconte.

    – Avec Claude, on est arrivés à la clairière près de Tarbes, on était en avance. On attendait assis à l’ombre à quelques mètres de l’hélico qu’on avait, selon les instructions, recouvert du tissu de camouflage et on fumait une cigarette, quand une voiture s’est approchée. On a pensé que c’était l’équipe qui amenait le Finlandais. En effet c’était lui. Il était habillé en blanc, le costume était froissé. Il n’était pas attaché. Ceux qui l’ont amené sont remontés dans la voiture et repartis illico après m’avoir donné un sac avec les effets personnels du bonhomme. Le voici. On a dégagé l’hélicoptère et on est montés à bord. Je me suis assis sur le siège de droite, à la place du copilote et Jakob Satulas, c’est le nom qui figurait sur ses papiers, à l’arrière. Claude, qui est le pilote, s’est mis aux commandes et on est partis vers le sud, ça, je le sais, parce que les montagnes étaient devant nous.

    – Alors, explique-moi comment le passager, assis à l’arrière, a pu ouvrir la porte côté pilote ? La vitesse du vol devait repousser celle-ci. Il a fallu une sacrée force pour réussir ce coup-là. Qu’est-ce que tu me caches ? Maintenant, je veux la vérité ou je te l’arrache de force et là, je te garantis que tu me répondras correctement. Pour la dernière fois, raconte ! Et dis-moi aussi ce que vous faisiez au bord de la mer, ce n’était pas sur votre route.

    L’homme n’en menait pas large, il tremblait de peur et bégaya :

    – On ne pensait pas que ça finirait mal. Le Finlandais nous a dit que, puisqu’il allait mourir, il avait droit à un dernier souhait. Il a demandé à voir la mer une dernière fois et de pouvoir piloter. J’ai dit à Claude qu’il ne fallait pas accepter. Mais ce con a commencé à parler de fraternité de pilotes et des choses comme ça. Il a pris la direction de la mer. En bas on apercevait une petite ville tout en longueur au bord de la mer. Le pilote a dit qu’il devait faire un écart vers les terres, car un vol d’avion publicitaire longeait les plages de Platja d’Aro. Puis il a signalé qu’on avait dépassé Palamós. Il a mis l’hélico en vol stationnaire et il allait refiler les commandes au Finlandais qui se faufilait le long de la paroi, quand tout à coup celui-ci a ouvert la portière et a sauté dans le vide. On n’a rien pu faire. Claude a remis les gaz et on est repartis. On a atterri à la ferme près de la Seu d’Urgell comme prévu.

    Abasourdi par tant de bêtise, Cardif saisit une statuette posée sur son bureau et en ficha un tel coup à l’imbécile en face de lui qu’il lui arracha le sommet du crâne et l’œil gauche.

    – Miguel, appela-t-il, débarrasse-moi de ce con et liquide Claude également. Et nettoie-moi ça, dit-il en montrant la statuette et le sang qui avait giclé sur le bureau. Ouvre aussi les fenêtres, cet imbécile a chié dans son froc, ça pue.

    Miguel était l’homme à tout faire de BC, garde du corps, chauffeur et jardinier entre autres.

    – Bien patron. Les roses seront belles cette année, ajouta-t-il en traînant le cadavre ensanglanté vers la cour.

    – Et n’oublie pas qu’il faut donner l’impression que son hélicoptère s’est crasché. Abîme le rotor ou une pale.

    Resté seul, BC se mit à réfléchir. Jarmo Alasalmi était mort, on allait retrouver son cadavre et alors, on se poserait des questions. Il devait faire porter le chapeau à Claude et à l’autre con. Les dénoncer pour avoir utilisé l’hélicoptère à des fins criminelles. Il décrocha son téléphone et composa un numéro qu’il connaissait par cœur.

    – Bonjour mon cher, la charge de procureur n’est pas trop lourde à porter ? Comment va votre charmante famille ? Vous mariez votre fille dans quelques semaines à ce qu’on m’a dit. Félicitations, je vous envie, c’est

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