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Cinq Nouvelles Extraordinaires
Cinq Nouvelles Extraordinaires
Cinq Nouvelles Extraordinaires
Livre électronique37 pages29 minutes

Cinq Nouvelles Extraordinaires

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À propos de ce livre électronique

Ces cinq nouvelles extraordinaires nous font vivre cinq expériences, où les différents protagonistes côtoient tour à tour la réalité, le rêve ou le cauchemar, sans que nous ne sachions laquelle des trois situations est en train de vivre le personnage. Spectre seul - Je regarde un homme solitaire et je me rends compte que j'arrive à lire en lui... Notre-Dame la Guillotine - En pleine révolte des Pauvres, Gorgius, se rendant à son hôtel, rencontre une femme et l'emmène avec lui dans sa chambre. Dans le lit, il voit du sang et se rend compte qu'il est tombé dans les bras de... Le Spectre rouge - Le poète Chantenef est invité à un repas qui n'en finit pas jusqu'au moment où une dame lui demande un poème, mais il préfère raconter une histoire... Le navire de Jules César Kill et Murde aiment lire l'histoire du navire de Jules César. Un jour de tempête, ils rencontrent l'homme-poisson du livre et ils font voeux de devenir comme lui... Dans le ventre d'Huitzilopochtli - Miles Kennedy raconte comment son épiderme a été décoloré car il a été dévoré par Huitzilopochtli, le dieu de la guerre des anciens Incas.
LangueFrançais
Date de sortie4 déc. 2020
ISBN9782322260904
Cinq Nouvelles Extraordinaires
Auteur

Gustave Le Rouge

Gustave Lerouge, dit Gustave Le Rouge, né à Valognes le 22 juillet 1867 et mort à Paris le 24 février 1938, est un écrivain et journaliste français. Polygraphe, il signe de nombreux ouvrages sur toutes sortes de sujets : un roman de cape et d'épée, des poèmes, une anthologie commentée de Brillat-Savarin, des Souvenirs, des pièces de théâtre, des scénarios de films policiers, des ciné-romans à épisode, des anthologies, des essais, des ouvrages de critique, et surtout des romans d'aventure populaires dont la plupart incorporent une dose de fantastique, de science-fiction ou de merveilleux. Dans les pas de Jules Verne et de Paul d'Ivoi dans ses premiers essais dans ce genre (La Conspiration des milliardaires, 1899-1900 ; La Princesse des Airs, 1902 ; Le Sous-marin « Jules Verne », 1902), il s'en démarque nettement dans les ouvrages plus aboutis du cycle martien (Le Prisonnier de la planète Mars, 1908 ; La Guerre des vampires, 1909) et dans Le Mystérieux Docteur Cornélius (1912-1913, 18 fascicules), considéré comme son chef-d'oeuvre, un roman dont le héros maléfique est le docteur Cornélius Kramm, « le sculpteur de chair humaine » inventeur de la carnoplastie, une technique qui permet à une personne de prendre l'apparence d'une autre. Le Rouge y récuse tout souci de vraisemblance scientifique au profit d'un style très personnel, caractérisé par une circulation permanente entre le plan du rationalisme et celui de l'occultisme, et par l'imbrication fréquente entre l'aventure et l'intrigue sentimentale (à la différence de Jules Verne). Ses romans de science-fiction évoquent Maurice Leblanc, Gaston Leroux et surtout Maurice Renard.

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    Cinq Nouvelles Extraordinaires - Gustave Le Rouge

    Cinq Nouvelles Extraordinaires

    Cinq Nouvelles Extraordinaires

    SPECTRE SEUL

    NOTRE-DAME LA GUILLOTINE

    LE SPECTRE ROUGE

    LE NAVIRE DE JULES CÉSAR

    DANS LE VENTRE D’HUITZILOPOCHTLI

    Page de copyright

    Cinq Nouvelles Extraordinaires

     Gustave Le Rouge

    SPECTRE SEUL

    L’Ombre semblait pleuvoir avec les fluides hachures d’une averse qui fuyait interminablement d’un ciel enfumé, pareil de ton au ciment noirci par de terreuses infiltrations, comme si cette indigente ruelle et toute la maussade ville provinciale elle-même eussent été construites sous les voûtes fangeuses de quelque réservoir souterrain. Déjà la nuit se blottissait aux angles de la triste salle de café où j’étais assis, une maladroite et rougeaude bonne n’en finissait pas de remonter – avec une foule de bruits agaçants – une demi-douzaine de lampes grinçantes, et je baillais mortellement, endolori par le tambourinement monotone des gouttes sur les vitres et le sourd pataugement des passants hâtés parmi les flaques d’eau sale.

    Bientôt je m’aperçus que – depuis longtemps déjà – mes yeux distraits s’étaient fixés sur un homme à la physionomie chagrine qui, comme moi, semblait plongé dans le plus nauséeux désœuvrement. Ayant considéré attentivement – pendant que j’étais moi-même l’objet d’un pareil examen – son front dégarni, ses prunelles décolorées, ses paupières rougies et plissées d’une infinité de menues rides, sa lèvre inférieure pendante et son envahissante barbe grise, je fus saisi d’une soudaine pitié et, presqu’au même instant – avec une fulgurante rapidité – j’eus la conscience de posséder – au moins passagèrement – l’inexplicable pouvoir de m’immiscer aux plus intimes sentiments de l’inconnu et de m’identifier avec la substance de ses afflictions.

    Au moment où je l’observais, l’homme, dont le cœur paraissait vide et désolé, tournait toutes ses mélancoliques pensées vers les époques plus heureuses de son enfance. Le vivant et joyeux affairement de la ville maritime où il était né bruissait dans le lointain de son souvenir. Les spectres des choses passées se levaient avec les couleurs apâlies de l’oubli. Une opaque futaie de mâts s’érigeait avec des clairières de granit et de mer : de blanches digues s’allongeaient portant très loin les grêles colonnes des phares.

    Par-delà les faubourgs de la ville se prolongeaient de vastes chantiers penchant vers les bassins les carènes des futurs navires, incessamment retentissantes de martèlements cadencés. Derrière les poupes s’alignaient à l’infini de hauts et larges cubes de madriers de Norwège laissant entre eux de stricts couloirs

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