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Un jeu du désir et de la mort, au croisement du fantastique et de l’intrigue policière, voilà ce que propose ce Chercheur de trésor, créé à Francfort en 1920 et ici capté à la Deutsche Oper de Berlin en 2022. Els, la fille de l’aubergiste, qui fait assassiner ceux qu’elle envoie voler les bijoux de la reine, est en quête d’un absolu fantasmé, comme Elis, le « chercheur de trésor » dont le luth enchanté rappelle beaucoup de légendes. Démasquée, elle sauve sa tête grâce au Bouffon, lui aussi épris d’elle, qui lui permettra de mourir rédimée entre les bras d’Elis.
Christof Loy transpose le conte médiéval de Schreker, visiblement marqué par la psychanalyse, dans un entre-deux-guerres où certains uniformes suggèrent ce que les nazis firent subir au compositeur. Aspirant à la réussite sociale, le couple évolue au milieu d’un hôtel particulier où traîne une société de riches désœuvrés qui les regarde et, à la fin, reprend ses habitudes comme si rien nenaturalisme tue un peu le mystère, mais la direction d’acteur travaille les personnages au corps. La grande scène d’amour de l’acte III, très tristanesque, est transformée en orgie alentie et stylisée.