C’EST UNE HISTOIRE qui a commencé il y a trente ans. Ils se sont rencontrés un soir de 1994 au Café du Comptoir des Halles, à Paris. L’un travaillait dans l’informatique, l’autre vendait des vêtements aux Galeries Lafayette. Lui, c’est Éric. Lui, c’est Ramzy. Dans la rue, à la sortie d’un bar, naissait alors une amitié et la racine d’un des duos les plus populaires du paysage comique français. Sur scène, à la télévision dans la série H puis au cinéma avec, notamment, La Tour Montparnasse Infernale ou Seuls Two, les deux humoristes ont apposé leur empreinte absurde et régressive sur tout un genre.
Les années ont passé, les triomphes populaires s’entrelaçant à des camouflets artistiques presque aussi retentissants, et Éric et Ramzy s’esclaffent encore. Dans Comedy Class, le nouveau télé-crochet humoristique produit par Prime Video, ils officient en tant qu’animateurs-accompagnateurs – ne dites surtout pas “juges” – en quête du nouveau prodige du rire. À la clé, une gloire nationale et un chèque de 50000 euros qui lui permettra de poursuivre sa mission, l’esprit apaisé. Quelques semaines avant le début de sa diffusion, GQ est parti à la rencontre d’Éric et Ramzy pour discuter avec eux de cette nouvelle aventure, de ce costume inhabituel d’examinateurs de la vanne pour deux garçons incapables de rester sages quand il s’agit de faire rire l’autre.
Vous menez depuis plusieurs années des carrières en solitaire.
Qu’est-ce qui vous donne encore envie de vous retrouver pour un nouveau projet?
RAMZY: Le rire! C’est bête, c’est sûrement une réponse consensuelle, mais c’est le cas.
ÉRIC: Il y a quelque chose de très spécial. Ça fait trente ans qu’on travaille ensemble. On s’est assis à côté de la rive et on a vu passer des cadavres. Des gens qui étaient au sommet et qui ont disparu, on en a vu plein. Et quand je vois Ramzy, je me dis que ce mec mérite toujours d’être sur un radeau, ce n’est pas un cadavre qui glisse sur l’eau. Il est toujours aussi drôle qu’avant.
Qu’est-ce qui fait que son radeau est plus solide que les autres?
ÉRIC: C’est une nature.
Il y a eu beaucoup de
