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n 1835, le médecin Elias Lönnrot (1802-1884) publie à Helsinki , une épopée de 12 078 vers qui décrit les origines mythologiques du peuple finnois à travers les aventures du vieux shaman Vaïnämöinen, chanteur et dépositaire de la sagesse, du forgeron Ilmarinen ou encore du guerrier, justifie Elias Lönnrot dans sa préface. Un travail colossal ! Grâce à une bourse de la toute jeune Société de littérature finnoise qu’il a contribué à fonder quelques années auparavant, le médecin a d’abord collecté des dizaines de milliers de chants et de poèmes ancestraux transmis oralement au fil des siècles, en particulier en Carélie où cette tradition est restée très vive. Il les a ensuite confrontés, rassemblés, recomposés et complétés par des ajouts personnels, pour former une œuvre épique cohérente et harmonieuse. , précise Alessandra Orlandini Carcreff (Université de Strasbourg). Quoiqu’il en soit, la parution du engendre une véritable onde de choc. Cette épopée, qui est traduite presque immédiatement en français, en allemand, etc. attire très vite les regards étrangers sur un pays à l’époque méconnu. Odyssée Chanson des Nibelungen , poursuit la chercheuse. L’épopée ouvre également la porte à une prolifération des publications en langue finnoise, que ce soit des romans, des recueils de poésie, etc. Tout le champ artistique va s’en inspirer. Le compositeur Jean Sibelius lui consacre plusieurs œuvres comme en 1892 ou la suite en 1895. Le peintre Akseli Gallen-Kallela en illustre des scènes (, 1896). À la fin du XIX siècle, un mouvement intellectuel émerge même – le « carélianisme » – qui fait de la Carélie, d’où sont issus l’essentiel des chants constitutifs du , l’épicentre de la culture finlandaise.