EN LE REMUANT
Maryam Kaba, 46 ans
Danseuse chorégraphe et créatrice du concept afrovibe
Je viens du monde de la GRS (gymnastique rythmique sportive), où les formes ne sont pas acceptées. J’entrais dans le moule jusqu’à ce que la puberté transforme mon corps. Je suis franco-ivoirienne et ma morphologie afro-descendante est ressortie d’un coup, avec de la cellulite de femme. Ça a été horrible, je ne répondais plus aux codes de beauté et de performance de ma discipline et de la société. Alors je me suis tournée vers d’autres danses, l’afrobrésilien, l’afrovibe ou encore la soca. Des danses où l’on travaille l’ancrage, le centrage et la mobilité du bassin, et où l’on recherche une vibration de la matière. C’est une chance d’avoir de la matière! On doit la remuer pour faire circuler l’énergie, pour prendre soin de sa santé physique et mentale. On doit faire bouger les fascias et les tissus. Je donne des cours, j’apprends aux femmes à libérer leurs bourrelets en les mettant en mouvement. Je leur promets que la cellulite n’est que de la chantilly, on a besoin d’elle pour vivre, danser, s’exprimer. Avec moi, on ne porte pas de legging de contention mais des joggings larges, des shorts, des vêtements qui permettent de faire respirer sa matière, mais surtout de la faire trembler! On vient avec elle et on se rappelle que c’est