, rien ne destinait les chartreux à élaborer la liqueur qui porte leur nom. Et pour cause: l'ordre, fondé en 1084 au cœur d'une vallée reculée de l'Isère, est voué par nature à la prière et à la contemplation. Ses moines partagent surtout leurs journées entre offices liturgiques et silence. Une vie à l'écart du monde, propice à la quête de Dieu. Certes, les frères s'adonnent également aux travaux manuels nécessaires à l'entretien du monastère et à leur subsistance matérielle. Mais il n'est point question de concocter un breuvage alcoolisé. Du moins, pas encore. Au Moyen Âge, les chartreux tirent en effet leurs revenus de la métallurgie! Profitant des mines de fer du Dauphiné, toutes proches, ils produisent de la fonte et de l'acier. Sans oublier d'exploiter les forêts de leur domaine, dont ils tirent du charbon de bois, ces subsides étant complétés par le fermage de certaines terres et les dons des fidèles. La relative prospérité des chartreux ne va toutefois pas
