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“Inexplicables humains, comment pouvez-vous réunir tant de bassesse et de grandeur, tant de vertus et de crimes ?”, s’écriait Babouc, le narrateur de Voltaire dans , conte philosophique auquel l’exposition de la Bourse de Commerce emprunte son titre. Le monde). Ou Maurizio Cattelan, dont l’œuvre de dos figure une silhouette agenouillée en prière mais dont la face révèle Adolphe Hitler (, 2001). Il y a les moqueurs, telle Cindy Sherman, d’où le monde surgit comme un grand carnaval (). Il y a les sombres et les violents, ou les désespérés. Telle Anne Imhof () imprégnée de spleen et de romantisme noir et hantée par l’apocalypse. Et les pourvoyeurs d’espoir qui choisissent la sérénité ou le rire. C’est le cas de Peter Fischli et David Weiss, dont les figurines en argile rejouent les scènes réelles ou inventées de l’histoire, formant une encyclopédie du monde, joyeusement absurde. Beaucoup d’œuvres jouent sur l’ambiguïté. Ainsi croit-on d’abord à un monde apaisé devant de Peter Doig. Le meurtre de l’oiseau éponyme y est effacé, reste le regard de l’homme assassin qui interroge le voyeurisme du spectateur. De même devant , de Mohammed Sami, toile magistrale dont le titre évoque la magie des légendes orientales mais dont le traitement chromatique en bleu et vert pourrait correspondre à une vision nocturne de la défense antimissile. Ou encore devant le chien rose de Jeff Koons (), que l’artiste décrit comme un ballon qu’un clown manipulerait à une fête d’anniversaire et, simultanément, comme un cheval de Troie tout en symboles phalliques…