Lire

Petit écran, grands effets UNE VIE DE PLATEAUX

En avril 1973, Bernard Pivot « ouvrait les guillemets » de sa première émission littéraire1. Vingt-huit ans plus tard, il cesse volontairement de touiller son Bouillon de culture. Cette longévité sur un seul genre, rare dans l’histoire et dans les mœurs de la télévision, met en valeur une figure individuelle évidemment intéressante : on ne peut pas tenir aussi longtemps le haut du petit écran sans de vraies qualités d’« interprète de la curiosité publique », pour reprendre la formule de Pierre Nora2. Cette situation exceptionnelle pose un ensemble de questions plus générales, touchant à la place du livre à la télévision, à la place de la télévision dans la vie du livre, mais aussi, en profondeur, à toute cette société française qui n’en finit pas de surprendre les observateurs étrangers par l’importance qu’elle accorde aux activités culturelles. Il suffit d’avoir séjourné dans une université américaine pour savoir que le succès, voire la simple existence d’une émission comme Apostrophes […], y étaient souvent cités comme un attribut de la francité, à ajouter sans doute un jour à la liste des « lieux de mémoire » de ce drôle de pays où l’on célèbre chaque année la Saint-Beaujolais, où l’on brûle des cierges à la Bienheureuse Marguerite Duras.

D’un point de vue déprimé

Vous lisez un aperçu, inscrivez-vous pour lire la suite.

Plus de Lire

Lire2 min de lecture
Souvenirs Au Long Cours
La constance : gage de longévité ? Voilà près de quatre-vingts ans que le patriarche des intellectuels français (102 ans cette année !) nous donne des nouvelles du monde et de lui-même avec la régularité d’un métronome. Depuis son premier essai – L’A
Lire1 min de lecture
Exit Tokyo Revengers
La conclusion d’un manga est toujours un moment important pour les fans, surtout lorsqu’il s’agit d’une série vendue à plus de 80 millions d’exemplaires dans le monde. Si la fin choisie par Ken Wakui va surprendre de nombreux fans, elle a l’intérêt d
Lire2 min de lecture
Lauréate Du Prix Orange Du Livre 2024
Après Van Gogh et Léonard de Vinci, votre nouveau roman, L’Ami du Prince, qui vient de remporter le prix Orange du livre, s’intéresse à Sénèque et Néron, qu’est-ce qui vous plaît dans l’exofiction ? Marianne Jaeglé. J’aime investir des événements his

Associés