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Sur les tables de nos librairies fleurit un genre qu’on pourrait appeler la « littérature de cabane » : des récits érémi-tiques dont les auteurs, partis sur les traces de Thoreau et des moines Effaré par le succès de ces textes qui se ressemblent un peu tous, Alain Guyard s’est dit : pourquoi pas moi ? Installé dans un mazet sur une pente du mont Lozère, avec des panneaux photovoltaïques chinois pour l’eau chaude et des hectares de sous-bois pour toilettes, il médite sur les splendeurs de la nature et sur les ridicules de l’espèce humaine, en respectant soigneusement les codes du genre, atrabilaire mais pas trop. Avec son sens de la formule et sa bonne gouaille à la Boudard, Guyard tire à vue sur tout le monde : les bobos en week-end avec leurs gosses à cheveux longs qui portent des prénoms de peintres de la Renaissance, les bourgeoises parfumées qui fantasment sur les bûcherons en marcel (« »), et même l’ami Tesson, avec sa hutte en Sibérie et ses poissons fumés maison («